05 février, 2013

vAIDE - CONSEILS
Pour pasteurs et responsables
Une collection d’articles sur des thèmes:
Personnels et spirituels
Relationnels et familiaux
Communautaires et pour les églises
Économiques et de développement
Sociaux et de santé
Editions
ENTRAID
Editions ENTRAID, CH-1071 Chexbres, Suisse
Première édition: mars 2004, 5000 exemplaires
Version A-1
Couverture, et mise page:
CREA-7, Jacques-Daniel Rochat, CH-1071 Chexbres, Suisse.
Impression
Printcorp, Minsk, Belarus
Citations
Les citations sont tirées des versions «Nouvelle Edition de Genève» «Louis
Segond».
Droits
Reproductions et traductions autorisés (pour autant que les articles gardent
leur intégrité et la mention de leurs auteurs)
.
TABLE DES MATIÈRES
INTRODUCTION 7
LA PRIÈRE QUI TRANSFORME UNE NATION 9
Le parvis 9
Le sanctuaire 10
Le Lieu très saint 11
Occupation du pays par la prière. 15
La stratégie de Satan pour dominer un pays 16
LA PUISSANCE DU PARDON 19
l) L’origine et la nécessité incontournable du pardon 19
2) Jésus-Christ est l’expression du pardon de Dieu 20
3) Les fruits du pardon 21
4) Se pardonner 21
LE PARDON QUI LIBÈRE 24
Seigneur pardonne-leur… 27
CONFESSER SES FAUTES! 30
Les causes cachées de la médiocrité. 31
Pas un système! 35
L’OXYGÈNE DU ROYAUME 37
La lumière de l’amour. 38
Une denrée plus précieuse que les dons 40
DU JUGEMENT À LA COMPASSION 42
Ce qui tue la compassion, c’est le jugement 43
LES QUATRE ÉTAPES FONDAMENTALES DE LA VIE CHRÉTIENNE POUR
ENTRER PLEINEMENT DANS LA NOUVELLE ALLIANCE 51
La nouvelle naissance 51
Avez-vous reçu le Saint-Esprit? 54
AIDE - CONSEILS
POUR PASTEURS ET RESPONSABLES
LA CLÉ DE LA VOCATION 56
Démarche pratique: 59
COMMENT TROUVER LA VOLONTÉ DE DIEU? 60
La direction divine 61
En conclusion 63
PROPHÈTES ET PROPHÉTISME 66
Dieu parle 66
Jésus, le Messie promis 68
La prophétie dans la première église 69
Les faux prophètes 71
CONSTRUIRE DES FAMILLES QUI RAYONNENT 73
Introduction 73
LA RELATION D’AIDE POUR TRANSFORMER LES VIES 78
1- Transformation de la personne à l’image du Christ 78
2. La guérison des troubles de la personnalité 80
3. La délivrance par rapport à l’emprise d’esprit(s) impur(s). 83
AIDER ET DÉLIVRER 85
Recommandations en rapport avec le ministère de la délivrance. 85
SOIS UN MODÈLE… 89
On recherche des responsables… 89
Les points sensibles: 91
LES VRAIS BERGERS 95
Les serviteurs de Dieu 95
Une juste gestion des richesses. 98
La vraie onction 100
DES SERVITEURS DE DIEU POUR ÉQUIPER L’ÉGLISE 103
Des «Hommes de Dieu» 103
Des équipes de ministères 103
EN QUOI CONSISTE L’ÉGLISE QUE JÉSUS-CHRIST A FONDÉE? 107
Le malentendu 107
Trois principes de base: 109
L’Église, expression du Royaume de Dieu. 111
LA FORCE DES ÉGLISES CELLULAIRES QUI FORMENT DES DISCIPLES 112
La façon de faire du Seigneur. 112
Appliquer la méthode aujourd’hui! 115
LA JUSTICE: BASE DU DÉVELOPPEMENT 118
Quel avenir pour nos pays? 118
Un exemple instructif 119
Une vraie justice pour la paix 126
Proverbes de la Bible sur la justice 129
LE PROJET DE DIEU 131
VISION D’UN DÉVELOPPEMENT SPIRITUEL ET SOCIAL 136
Les clés du développement spirituel et social 141
LA CRÉATION ET L’EXPLOITATION DES RICHESSES 145
La valeur et la création de richesses 148
Comment le Royaume de Dieu peut infl uencer l’économie 150
La juste distribution du revenu en Israël 151
La juste distribution du revenu aujourd’hui 153
En résumé 155
SAVOIR INVESTIR 156
Gérer les richesses 156
Bien choisir pour investir 165
Des conseils pour bien choisir… 166
Des critères pour choisir… 170
CONSEILS DE SANTÉ 174
Le rôle de l’église 174
L’éducation sanitaire 175
L’importance de l’eau 177
Le danger des insectes 179
L’équilibre alimentaire. 182
Les lignes d’action pour la promotion de la santé 185
Récapitulatif de quelques conseils de prévention 186
COMBATTRE LE SIDA 187
1. Le SIDA c’est quoi? 187
2. Que fait cette maladie? 188
3. Comment attrape-t-on le SIDA? 189
4. Comment combattre le virus? 191
APPENDICE 194
TEXTES DES NOTES 196
NOTES PERSONELLES 198
L’association «ENTRAID» est une oeuvre d’entraide
et de soutien pour le développement et l’annonce
de l’évangile. CH-1071 Chexbres, Suisse.
Voir le site Internet: http://www.entraid.org
Ce livre a été édité dans le cadre du projet CONFOR.
Voir le site Internet: http://www.confor.org
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ressources bibliques. Il vous permet aussi de télécharger des
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INTRODUCTION
«Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton
âme, de toute ta pensée et de toute ta force… Tu aimeras ton
prochain comme toi-même.»
L’amour de Dieu et du prochain est le fondement de l’Évangile et
c’est en pratiquant concrètement cet amour que le Christ nous a fait
connaître le Dieu créateur et Éternel.
Car cet amour incarné est la «sève» du Royaume de Dieu. Il nous
invite à regarder les autres avec compassion et en considérant qu’ils
sont précieux et appelés à vivre dans la paix et la dignité.
Cette vision divine «du prochain» a entraîné de nombreux chrétiens
à travailler activement au développement de leur pays.
Ainsi, à travers l’Histoire, de «vrais» chrétiens ont accompli des
services inestimables en offrant leur aide aux populations, en créant
des hôpitaux, des services d’assistances mutuelles ou des oeuvres
humanitaires.
C’est aussi avec ces valeurs évangéliques que des hommes et des
femmes ont initiés des réformes. Ces réformes, inspirées par le
message de la Bible ont touché les fondements de la justice, elles ont
apporté des principes de confi ance dans les échanges commerciaux
et «contaminés» de nombreux aspects de la société.
Car l’Église fi dèle a pour vocation d’accomplir le ministère de Christ
sur la terre.
Et cette vocation divine c’est de guérir, de délivrer, d’apporter le vrai
pardon, de casser la spirale de la haine, de la vengeance et de la mort
et de construire des sociétés fondées sur le respect et l’amour.
AIDE - CONSEILS
POUR PASTEURS ET RESPONSABLES
Cependant, cette implication de l’Église dans le développement est
rarement une réalité. Les raisons en sont multiples. La première est
que beaucoup de communautés ont une vision partielle de leur mission
et se limitent aux exhortations et aux célébrations spirituelles.
Beaucoup d’églises n’ont pas conscience des éléments essentiels
qu’elles pourraient apporter aux familles et aux régions qu’elles
touchent. Ainsi, par exemple, les pasteurs pourraient facilement
communiquer les règles élémentaires d’hygiène et de santé à leur
assemblée. Celles-ci éviteraient à de nombreux enfants de tomber
malades. Mais les pasteurs n’ont souvent pas conscience que ces
aspects très pratiques ont de la valeur et s’inscrivent aussi dans le
projet spirituel de Dieu.
L’autre raison de ce manque d’implication dans le développement
est la solitude de nombreux pasteurs et de responsables. Ceuxci
assument seuls les charges de leur ministère sans réaliser que
les richesses de la diversité sont les clés de la vie. Ainsi, pour
que l’Église soit pertinente, elle doit être collégiale et donner une
place aux différentes compétences que Dieu a distribué dans la
communauté. Grâce à cet élargissement des ministères reconnus,
l’Église peut répondre à tous les besoins et devenir un espace de
prière et d’adoration, d’enseignements bibliques, de réconciliation
(pardon), de formations diverses, d’assistance mutuelle, de partage
des compétences, de justes échanges, de création de structures d’aide,
d’apprentissage, de soins médicaux, etc.
C’est cette vision d’une Église rayonnant dans tous les aspects de la
vie qui réunit les différents auteurs qui ont contribué à la rédaction
de ce livre.
Nous prions pour que cette collection d’articles soit un encouragement
et une aide pour tous ceux qui désirent inscrirent leur vie dans la
vocation de Jésus-Christ.
Que l’Esprit de Dieu vous inspire, vous assiste et vous conduise dans
le service qu’il dépose entre vos mains.
Travaillons à être fi dèle et aimant, en sachant qu’un jour nous serons
face à Celui qui aime tous les hommes.
Jacques-Daniel Rochat
9
LA PRIÈRE QUI TRANSFORME UNE NATION
Par John Mulinde, Ouganda
Dieu ne cherche pas seulement des chrétiens qui prient, mais Il
cherche des sentinelles de prière. Ces sentinelles sont des hommes
qui prient sans cesse. Ceci n’est pas réalisable par notre propre force,
mais seulement par l’Esprit de Dieu.
Dans un service de sentinelles de prière, il faut entrer peu à peu.
On a besoin de temps pour recevoir une compréhension suffi sante...
et pour y pénétrer pas à pas. On peut dire beaucoup de choses sur
la prière, mais le Saint-Esprit est le seul qui peut réellement nous
l’enseigner. Et nous n’apprendrons la prière que si nous passons du
temps sur nos genoux devant la face de Dieu. Il n’y a pas d’autres
alternatives.
Le parvis
Notre prière commence dans le parvis du temple. D’abord, nous
prions avec notre raison et nous nous répétons souvent. Nos pensées
vagabondent dans toutes les directions et nous sommes distraits par
les problèmes, les situations et les confrontations de notre quotidien.
La Bible nous dit: «Entrez dans ses portes avec reconnaissance, dans
ses parvis avec la louange» (Ps. 100: 4).
Lorsque nous persévérons dans la prière, nous avons souvent
l’impression de ne rien faire d’effectif et de perdre notre temps.
Parfois nous prions en langues et nous avons une sensation bizarre;
et le diable essaie de nous faire taire. Ici, dans le parvis, nos pensées
tournent encore beaucoup autour de nos diffi cultés, nos intentions
et nos soucis quotidiens. Nous devons tenir notre attention fi xée sur
le Seigneur. Dans le parvis, nous ne sommes pas coupés du monde
environnant et ce monde nous est encore très présent. Comme
les forces démoniaques ont accès dans le parvis, c’est un lieu de
distraction. Peu avant une percée, l’ennemi va souvent tout essayer
pour nous distraire. Le téléphone sonne, l’idée d’un petit pain nous
appâte ou nous avons tout à coup soif. Si, à ce moment-là, nous
interrompons notre prière et la reprenons plus tard, nous devrons la
recommencer depuis le début, ce qui est très frustrant.
La prière qui transforme...
10
Dieu honore cela, lorsque nous venons à Lui disposés à faire tout ce
qu’Il veut et à déposer tout ce qui nous préoccupe, pour venir près de
Lui et qu’il nous rencontre.
Souvent nous devons confesser devant lui beaucoup de choses
et nous soumettre à une purifi cation. Souvent Dieu utilise nos
demandes dans ce but; par exemple nous prions pour nos enfants,
et Dieu nous montre que la racine du problème est en nous. Cela ne
sera pas toujours facile. Pourtant tous les hommes de la Bible, qui
avaient faim de Dieu et voulaient le servir, ont été prêts à abandonner
beaucoup de choses et à déposer leur vie.
Si nous persévérons dans la prière, nous atteindrons un point où
notre prière se transformera et deviendra intense. Elle jaillira de notre
esprit et non plus de notre raison. C’est tout notre être qui prie Dieu
et les mots jaillissent de nous, la foi sort du plus profond de notre être
et Dieu nous inspire comment prier. Nous avons quitté le parvis et
avons pénétré dans le sanctuaire.
Le sanctuaire
C’est le lieu de la prêtrise, la Bible nous dit que l’on ne sait pas
comment y prier, mais que le Saint-Esprit vient à notre aide par des
soupirs inexprimables (Rom. 8: 26). C’est là que commence la prière
des douleurs de l’enfantement. La prière qui met en éveil des nations.
On commence à voir les choses comme Dieu les voit, et l’on ressent
certaines choses comme Dieu les ressent. À ce moment-là notre vision
des situations et des hommes change. Elle n’est plus troublée par nos
propres concepts et idées, au contraire nous voyons les choses dans
la perspective de Dieu, à la lumière de sa vérité. L’amour de Dieu
pour les hommes touche notre coeur et nous crions des profondeurs
de notre coeur vers Dieu. Le Saint-Esprit nous dévoile le coeur du
Christ et nous ressentons dans la prière l’amour de Dieu, le fardeau
et les douleurs pour les perdus. Nous tombons sur notre face et nous
gémissons dans des douleurs de l’enfantement, parfois bruyamment,
parfois en silence. Cette manière intense de prier résulte de notre
total abandon à la volonté de Dieu. Le Saint-Esprit prend en charge
la prière et produit des soupirs, des gémissements, une repentance et
une intercession telles que nous serions incapables de les produire
nous-mêmes.
La prière qui transforme...
11
Parfois nous plaidons pour une situation comme un avocat
professionnel et nous nous demandons d’où vient cette facilité
d’expression. D’autres fois nous sommes totalement brisés et
désemparés, et nous présentons simplement à Dieu Sa Parole.
Ou alors, il monte en nous une sainte colère contre les plans de
destruction de Satan et nous entrons dans un combat spirituel. Pleins
d’agressivité nous renversons, brisons, détruisons et chassons ce
que Satan a construit. Lorsque le Saint-Esprit agit par nous de cette
manière, nous savons, à partir des profondeurs de notre coeur, que le
Seigneur est avec nous et que nous parlons avec son autorité. Si nous
nous humilions, nous établissons une plate-forme pour l’intercession
et, de cette plate-forme, nous recevons une autorité pour entrer dans
le combat contre les forces spirituelles dans le pays. Même si nous
parlons durant deux heures environ, ce n’est pas un monologue, car
c’est Dieu qui a mis ses paroles que nous avons dites dans notre
coeur. Une profonde repentance, la confession de nos propres fautes
et de celles du pays, accompagnées d’intercession pour les hommes,
émeuvent le coeur de Dieu, «O Dieu! tu ne dédaignes pas un coeur
brisé et contrit» (Ps. 51: 19).
Une prière authentique se déroule toujours dans le sanctuaire, mais
cela ne s’arrête pas là. Parfois le Saint-Esprit se meut si fortement en
nous, que nous glissons imperceptiblement dans le Lieu très saint et
nous sommes terrassés par la présence de Dieu.
Le Lieu très saint
Cette présence de Dieu sur nous, c’est comme s’il mettait son bras
autour de nous et nous enveloppait d’un manteau. Les problèmes
sont emportés au loin; Il nous communique une paix indescriptible
et une joie qui nous satisfait très profondément. Notre coeur fond et
parfois nous pleurons simplement. La fantaisie de Dieu est illimitée,
dans la manière dont Il va se manifester à nous et nous rencontrer.
Aucun démon ne peut pénétrer ce lieu. Lorsque Dieu nous parle à
cet endroit, nous savons qu’il ne peut s’agir que de Lui. Et si ensuite
nous quittons ce lien, sa présence nous accompagne. Elle est en nous
et sur nous. C’est comme un feu, et ce feu produit en nous cette
prière incessante de la sentinelle. Aucun effort humain, ni aucun
enseignement ne peuvent susciter cela.
La prière qui transforme...
12
Plus souvent et plus longtemps nous passons du temps dans le Lieu très
saint, plus la présence de Dieu en nous et sur nous demeurera ferme
et constante et nous transformera. Le monde, avec ses tentations,
deviendra sans intérêt pour nous. Nous souhaitons ardemment passer
du temps dans la présence de Dieu. Et lorsque des hommes sans
coeur et pleins de résistance à l’égard de l’Évangile s’approchent de
nous, ils fondent. L’aveuglement spirituel disparaît, les chaînes sont
brisées, ils sont transformés et écoutent le message. Si, à ce momentlà,
ils ne prennent pas de décision et s’éloignent, ils s’endurciront
encore plus; cependant si nous prions pour eux, directement ou, dans
le secret, une onction peut les accompagner et les transformer.
Si nous désirons apporter ce type de prière dans notre église, cela ne
se fera pas en un jour, ni en une semaine ou même un mois; mais si
nous persévérons, nous ferons une percée. Une faim spirituelle est la
clé pour y parvenir.
Dieu souhaite non seulement agir dans les cultes, les grands
rassemblements et les évangélisations, mais encore pénétrer dans
nos maisons et dans nos groupes. Il aimerait descendre avec nous
dans la rue, et que des signes et des miracles se produisent dans les
rues. Mais tout cela commence dans notre petite chambre, là où nous
prions. Plus il y a de chrétiens dans une région qui prient de cette
manière, plus la couverture de ténèbres spirituelles sera percée et
plus la présence de Dieu pourra s’établir, demeurer sur nos maisons
et s’étendre fi nalement sur le voisinage. Si nous prions à travers tout
le pays, alors le ciel s’ouvrira et nous serons témoins de la puissance
de Dieu dans les paroisses comme dans le pays. Alors des temps
viendront où nous marcherons dans les rues et le Saint-Esprit nous
poussera à aller vers une personne précise pour lui parler. Il faut donc
apprendre à obéir au Saint-Esprit, car c’est à cet instant exact qu’une
onction est donnée. Si nous obéissons à Dieu, Il agira et des hommes
seront guéris, libérés et amenés dans Son royaume.
Voici un exemple: une chrétienne affamée spirituellement, était
malade depuis 16 ans et cherchait intensivement le Seigneur dans la
prière, Elle fut touchée par Dieu d’une manière puissante. Un jour,
tandis qu’elle vaquait à son travail de couturière, il se produisit un
La prière qui transforme...
13
accident de la circulation et un jeune garçon fut tué. L’Esprit de Dieu
descendit sur cette femme et une parole de la Bible lui vint à l’esprit:
«Le voleur ne vient que pour voler, tuer et détruire; moi, je suis venu
afi n que les brebis aient la vie et qu’elles l’aient en abondance» (Jean
10: 10), et elle commença à pleurer. Alors elle alla vers le policier
qui se tenait à côté du garçon et elle lui demanda si elle pouvait prier
pour ce jeune. Après s’être d’abord moqué d’elle, il lui donna son
autorisation. La femme se pencha sur le garçon et se mit à pleurer.
Elle ne savait pas comment prier et elle prononça simplement la
citation biblique. Le garçon ouvrit les yeux et s’assit, Le policier fut
tellement touché qu’il donna sa vie à Jésus. Dieu aimerait utiliser des
hommes ordinaires pour se glorifi er au travers d’eux.
L’exemple de l’Ouganda (Afrique centrale) montre comment Dieu
retourne des situations qui semblent impossibles et comment il se
glorifi e dans des problèmes «insolubles». Des principes spirituels sont
ainsi mis en évidence, qui peuvent être effi caces aussi dans d’autres
pays. Une succession de crises graves, de mobilisations des chrétiens
dans la prière et fi nalement de réveils ont caractérisé l’Ouganda depuis
80 ans... Ces crises ont été, entre autres, les sanglantes dictatures des
présidents Idi Amin puis Obote! La dernière crise en date dans le
pays éclata en 1989-1990: il s’agissait du SIDA.
L’Ouganda avait le taux de SIDA le plus élevé du monde entier. Les
prévisions de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) disaient
qu’un tiers de la population de l’Ouganda allait mourir de ce fl éau
d’ici 1997, qu’un deuxième tiers aurait des diffi cultés à marcher et
qu’un effondrement économique et culturel se préparait.
Lorsque nous suivons l’histoire de l’Ouganda, nous observons deux
caractéristiques qui se sont toujours répétées:
1. Lorsque les chrétiens crient vers Dieu dans la prière, ils effectuent
une percée pour la nation et cela entraîne une intervention
effi cace de Dieu.
2. On prie pour s’opposer à des problèmes existants, mais sitôt
que ceux-ci sont résolus, on cesse de prier de façon concertée.
Conséquence: de nouveaux problèmes surgissent!
La prière qui transforme...
14
Dieu parla alors aux responsables du pays:
«Quand vous priez pour les problèmes de la nation, ils sont résolus,
mais de nouveaux problèmes apparaissent. Et cela se répète de
façon cyclique. Commencez à prier pour la destinée rédemptrice et
prophétique de votre pays et je m’occuperai des problèmes de celuici.
»
Après un certain temps, durant lequel on apprit à prier de cette
nouvelle manière, des changements sont intervenus dans chaque
secteur de la vie du pays. Aujourd’hui, l’Ouganda est la seule nation
d’Afrique où le taux de SIDA est en régression et, au niveau mondial,
c’est le pays où la diminution est la plus rapide. DIEU a été fi dèle à
sa Parole.
Tous ensemble à la même corde
Après des années d’intense formation, au cours desquelles le
pasteur Mulinde fut préparé à sa tâche future au travers de situations
diffi ciles, le Seigneur lui parla: «lève-toi, parcours le pays et appelle
les chrétiens et les églises à la prière, y compris les enfants. Enseigneleur
le combat spirituel». Dès lors, John Mulinde commença à mettre
en oeuvre cette mission dans sa communauté. Mais très vite, le
Seigneur lui montra que ce combat était trop considérable pour une
seule paroisse, ou même une seule dénomination et qu’il nécessitait
l’engagement du Corps entier. Dans une vision, il se voit en train
de jeter un fi let avec dix autres personnes. Mais lorsqu’ils voulurent
ramener le fi let, il était trop lourd pour eux seuls. Ensuite, il se vit
envoyer des auxiliaires pour chercher de l’aide. Ceux-ci revinrent
peu après, suivis de petits et de plus grands groupes d’hommes.
Chaque groupe avait sa propre corde qu’il fi xait au fi let et, ensemble,
ils le ramenènent. Or, il n’y avait pas de poissons dans ce fi let, mais
un rocher qui avait la forme de l’Ouganda! Et Dieu leur parla:
«Donnez-moi un fi let et je sortirai votre peuple des eaux dangereuses
pour l’amener dans sa destinée.»
Ce fi let représentait un réseau de prière qui devait recouvrir le pays
entier.
Suite à cette invitation, John Mulinde appella les conducteurs spirituels
La prière qui transforme...
15
de toutes les dénominations à se lever pour Jésus-Christ. Après les
hésitations du début et la victoire sur les préjugés et le scepticisme,
ils ont commencé ensemble à saturer le pays de prière. Chaque
région géographique, chaque couche sociale, chaque groupement,
les banques, les écoles, les hôpitaux étaient inclus. Ils ont obtenu
une audience chez le président du pays et ont pu s’exprimer devant
le Parlement. Le nombre des parlementaires convertis est passé de
24 à 64.
Occupation du pays par la prière.
John reçut de Dieu la mission de saturer le pays de prière et de dresser
partout des «autels» de prière à l’exemple d’Abraham. Dans Genèse
13: 15-17, Dieu renouvelle ses promesses à Abraham et lui donne
l’ordre de se mettre en route et de parcourir tout le pays. Lorsque Dieu
parle à Abraham, il mentionne les peuples qui vivent dans le pays
(Genèse 12: 4-7; 15: 18-21). Ces peuples adoraient leurs divinités et
faisaient donc avec elles des alliances spirituelles. Cela donnait à ces
«divinités» (c’est-à-dire à des forces occultes), le droit d’agir dans
leur pays et dans leur vie. Ces puissances ténébreuses étendaient, de
la sorte, comme une couverture d’obscurité sur les diverses régions.
Ainsi, des puissances régnaient sur tel pays et déterminaient le style
de vie de ses habitants. En signalant à Abraham le nom des peuples
du pays, c’est comme si Dieu lui montrait à quelles dominations
spirituelles il avait affaire.
Or, lorsque Abraham parcourait le pays promis, il élevait partout
dans le territoire des autels pour l’Éternel et il adorait Dieu dans ces
endroits (Genèse 12: 7; 13: 18). Chaque fois qu’il exprimait ainsi la
souveraineté de Dieu, il établissait une place pour le Seigneur. Par
ses prières et son adoration, il créait une brèche dans le couvercle de
ténèbres au-dessus de la région parcourue et permettait ainsi que la
présence du Seigneur vienne séjourner dans le pays. Il fallait d’abord
que les forteresses du monde invisible soient démolies, avant que
Dieu puisse déverser son Esprit. Cette stratégie de prière est encore
valable aujourd’hui (voir aussi l’enseignement de Daniel 10).
Satan se donne le droit de régner sur un pays dans la mesure où ses
habitants adoptent son caractère et ses oeuvres mauvaises, qu’ils
La prière qui transforme...
16
les pratiquent et les intègrent à leur propre culture. En observant le
style de vie des membres d’une nation ou d’un groupe de peuples, il
est possible d’y reconnaître les pouvoirs spirituels qui y règnent et
poussent les hommes dans la désobéissance, les désordres sexuels,
les angoisses, la violence pour le pouvoir, etc. (voir Éphésiens. 2:
1-3 et 6: 12).
Quand les hommes se repentent de leurs péchés et de ceux de leur
peuple et que, dans la foi, ils renoncent à ces puissances, Dieu a
une base pour agir. (...) Car, dans le pays où, nous chrétiens, nous
vivons, nous sommes les intendants de Dieu. Si nous n’exerçons pas
humblement notre autorité, la nation va dégringoler de plus en plus.
Nous devons donc nous lever et remplir le pays de prière (c’est-àdire
de la présence purifi catrice de Dieu). Avant que le réveil éclate
en Ouganda, le pays a été rempli de prières. Aucun n’est le héros
de ce mouvement de réveil, mais beaucoup sont mobilisés par Dieu
dans la prière; et toute la nation a reconnu la main de Dieu.
La stratégie de Satan pour dominer un pays
Satan connaît (en partie) les intentions de Dieu pour une nation, et
il fait tout pour empêcher cette nation d’entrer dans sa destinée. Sa
stratégie consiste à séduire les hommes par le péché, l’idolâtrie, les
cultes dans les sociétés secrètes, la magie, les sacrifi ces d’enfants,
etc. et les conduire ainsi à conclure une alliance consciente ou
inconsciente avec lui. D’un autre côté, il utilise aussi certains
événements historiques et toutes sortes de déviations culturelles d’un
peuple pour maintenir les membres de ce peuple dans sa dépendance.
Aussi longtemps que de gros fl éaux sociaux et moraux produits par
l’idolâtrie demeurent dans une nation, il subsistera aussi un nuage
obscur et pesant sur cette nation.
Deux sortes de stratégies diaboliques tentent d’empêcher le
développement d’oeuvres spirituelles dans les nations. Dans
certaines, cette infl uence se manifeste par l’oppression, la torture,
les calamités, la famine, les guerres, la pauvreté, la résignation, les
maladies; c’est vrai en particulier des peuples dits du Tiers-monde.
Dans d’autres nations, ce sera par le sommeil du coeur, la «tolérance»
de tout, l’indifférence, l’amour des richesses, l’égocentrisme, en
La prière qui transforme...
17
particulier dans bien des nations occidentales et développées. Ces
dernières choses sont plus diffi ciles à combattre car elles ont un côté
confortable. C’est ainsi que des nations sont en train de perdre leur
héritage en Dieu, faute d’entrer dans leur vocation.
Dans Éphésiens 6: 12, il est dit que nous avons à lutter contre les
principautés, contre les pouvoirs, contre les dominations des ténèbres
d’ici-bas, contre les esprits du mal dans les lieux célestes. Lorsque
ces puissances dominent un pays, la foi a de la peine à se frayer un
passage et la seigneurie de Dieu est comme cachée. Mais lorsque
des hommes ou des femmes dans ce pays font l’expérience de la
seigneurie de Dieu, ils l’adorent et bénissent leur nation.
Satan est bien décidé à contrôler l’intelligence humaine, car lorsqu’il
peut asservir les pensées des hommes, il contrôle leur évolution, leur
style de vie et leurs possessions. Il les incite à utiliser leurs biens de
telle façon qu’ils servent ses desseins et non ceux du Dieu libérateur. Il
les pousse à prendre des décisions et à développer des raisonnements
qui auront pour conséquence une ouverture toujours plus grande à
son action maléfi que et une fermeture à l’action du Père dans leur
vie. Dans ce but, le diable se concentre sur les hommes qui occupent
des positions d’autorité dans le pays: depuis le chef d’état au chef de
famille, des ministres aux patrons de l’économie et aux responsables
de la santé, des tribunaux, de l’enseignement et des médias. Toute
personne qui occupe un poste de décision devra affronter le feu de ses
attaques. Cette tactique s’applique aussi aux responsables d’églises
bien sûr! S’ils n’y prennent pas garde, les responsables peuvent se
mettre tout à coup à prendre les mauvaises décisions, même après
avoir bien commencé (cf. Saül, dans 1 Samuel). (...)
Aux armes et en avant!
Pourtant nos armes sont puissantes: «Les armes avec lesquelles
nous combattons ne sont pas charnelles, mais elles sont puissantes
devant Dieu, pour renverser les forteresses... Nous renversons les
raisonnements et toute hauteur qui s’élève contre la connaissance de
Dieu et nous amenons toute pensée captive à l’obéissance au Christ.
Nous sommes prêts aussi à punir toute désobéissance, lorsque votre
obéissance sera complète.» (2 Cor.10: 4-6.)
La prière qui transforme...
18
Pour contrarier les manoeuvres de Satan contre la pensée humaine,
il faut que nos armes soient orientées vers le renversement des
forteresses dans les pensées. Si nous parlons de prière et de réveil, il
faut savoir que les motifs mensongers sur la pensée humaine doivent
être détrônés par l’intercession et notre propre repentance. Lorsque
c’est le cas, le pays change, tout comme l’attitude de ses habitants
vis-à-vis de Dieu et entre eux. Un réveil, c’est la destruction des
forteresses mentales et pseudo - spirituelles. (...)
Le Seigneur nous invite à prendre position dans ces bastions de
l’Adversaire, car Celui qui est en nous (l’Esprit Saint) est plus grand
que celui qui est dans le monde (le prince de ce monde) (1 Jean. 4:
4). Mais c’est un combat, et mieux nous comprendrons le domaine
spirituel, mieux nous pourrons aussi accepter le dur mais glorieux
combat de la prière et du jeûne, nécessaire pour effectuer une percée
spirituelle. Nous nous trompons si nous pensons que la volonté
de Dieu pourrait tout aussi bien se faire sans notre prière et notre
obéissance. (Dieu n’a pas disposé les choses ainsi). Si nous désirons
vraiment que notre nation progresse, il est impératif de mobiliser,
dans l’union de coeur et d’âme, autant de chrétiens que possible dans
notre nation afi n que par leur prière, ils établissent l’autorité de Dieu
sur la nation.
Note de la Rédaction: Des réseaux nationaux et régionaux de prière sont
en train de se tisser de façon stratégique au sein de plus en plus de nations
du monde, sous l’impulsion de personnes apostoliques et prophétiques. Ne
restons pas passifs pendant que d’autres combattent, mais renseignons-nous
et établissons des réseaux, en accord avec nos responsables spirituels (Ps.68:
14 et 29; Juges 5: 15-17).
Message tiré de la brochure «Lumière ou ténèbres sur l’Europe» de
John Mulinde, Ouganda.
La prière qui transforme...
19
LA PUISSANCE DU PARDON
Par Pierre Dianda (responsable du projet CONFOR en RDC)
l) L’origine et la nécessité incontournable du pardon
Dans la Genèse, la séduction du serpent ancien entraîne les hommes
à se séparer de Dieu (Genèse 3:17-18,22-24). Ainsi écartés de la
présence de Dieu, les hommes s’éloignent de la vie. La haine remplace
l’amour, le plaisir devient chagrin et la division met en pièce l’unité.
Ce triomphe du mal fait régner une profonde insécurité au sein de
l’humanité.
Depuis ce jour, les hommes sont devenus des serviteurs du mal et
ont contribué à la mise en place des ténèbres sur la terre. Ne pouvant
plus rendre gloire à Dieu, ils se sont éloignés de lui en étant incapable
d’accomplir sa volonté.
Ainsi, à cause de cette désobéissance, l’homme a perdu la gloire de
Dieu et a été chassé du Jardin d’Eden de manière à ne plus pouvoir
accéder à l’arbre de la vie.
À cause de cette rupture, l’homme a aussi perdu la maîtrise sur les
choses que Dieu avait mises sous sa responsabilité (Romains 3:23).
Les oeuvres de la mort se sont imposées et la mort a élu domicile
dans le camp de l’homme (Romains 3:23,5:12).
De plus, en étant séparé de la source de la vie, l’homme perd aussi
ses capacités à faire le bien. Selon cette parole de l’écriture «Sans
Moi vous ne pouvez rien faire».
Vous comprendrez donc que si cette situation devait demeurer
éternellement l’homme serait à jamais perdu et n’aurait plus de raison
d’exister en tant que créature de Dieu pour sa gloire.
Mais Dieu, dans son amour, pouvait-il s’accommoder de cette
situation? Devait-il laisser l’homme s’enfoncer de plus en plus dans
le mal?
Comme le montre l’Écriture, le projet de Dieu est que l’homme puisse
reprendre sa marche avec Dieu (Psaume 60:14) d’où la nécessité du
pardon pour réparer les fautes.
Le pardon...
20
Pour cela, il est important que l’homme comprenne la nature de
la faute qu’il a commise contre Dieu. Car lorsque deux personnes
qui marchaient ensemble ne sont plus ensemble, il est important de
trouver ce qui les sépare. En identifi ant ainsi l’épine de la discorde,
l’entente peut être envisagée.
Après avoir décelé le mal, il faut I’enlever et dans le cas précis, il a
fallu que le pardon de Dieu intervienne pour que l’homme retrouve
sa joie car il écrit: «heureux le peuple dont l’Éternel n’impute pas le
péché».
2) Jésus-Christ est l’expression du pardon de Dieu
Le péché de l’homme contre Dieu a amené de graves conséquences. Et
cette faute ne peut être simplement effacée. Elle mérite une sanction
et au vu de sa gravité, seul un très grand châtiment pourrait la faire
disparaître. Or ce châtiment est bien trop grand pour que l’homme
puisse le supporter. C’est pourquoi, Dieu dans son Amour, a choisi de
donner son fi ls Jésus-Christ pour qu’il porte notre faute (Jean 3:16).
Cet acte est merveilleux, car Jésus, c’est Dieu qui se donne et prend
sur lui le châtiment des iniquités commises par les hommes (Esaïe
53:1-7, 2 Corinthiens 5.18-22).
C’est ce qu’annonce Jean-Baptiste quand il dit: «Voici l’Agneau de
Dieu qui ôte le péché du monde» (Jean 1:29-30).
Car Jésus est uni à Dieu, il n’y a point de péché en lui et il n’a jamais
succombé au mal. Pour ces raisons, son pouvoir rédempteur n’est pas
transmissible et ne lui sera jamais ôté (Hébreux 7:23-28).
Christ est donc comme le déclencheur qui permet à Dieu d’apporter
son pardon à l’humanité toute entière.
Mais cela a un prix, le prix du sang du fi ls de Dieu, l’amour infi niment
précieux de Dieu. Car pour apporter la vie, Christ à du perdre les
privilèges de sa divinité et se dépouiller lui-même en offrant sa vie
pour nous racheter (Philippiens 2).
Le pardon n’est donc pas une petite chose, c’est une richesse très
précieuse qui a coûté très cher à Dieu. C’est aussi une puissance parce
qu’il a le pouvoir de libérer les hommes du péché, de l’esclavage, de
la haine, de la division, du mal, du chagrin etc.
Le pardon...
21
Le pardon est aussi une source de paix et de vie qui permet à l’homme
de retrouver la communion avec Dieu. L’homme déchu peut donc se
réconcilier avec son créateur et retrouver le chemin vers l’arbre de
vie:
Cela est un cadeau, car le pardon n’est pas le fruit de l’homme, c’est
un geste d’amour de Dieu pour les hommes.
3) Les fruits du pardon
Comme le montre cette présentation biblique, c’est le pardon qui
permet de réparer le drame du péché et d’apporter la paix de Dieu au
milieu des hommes. C’est donc aussi une grande ARME et la seule
qui soit réellement capable de mettre fi n à la guerre.
Ainsi plusieurs pays africains déchirés par la guerre, ont besoin de
la puissance du pardon pour réparer les terribles conséquences de la
méchanceté.
L’Église qui a reçu la puissance de Dieu doit se lever pour utiliser et
répandre la puissance du pardon. Car tous ceux qui ont cru à Jésus-
Christ sont appelés à être des témoins du Dieu d’amour qui apporte
le pardon aux hommes. Christ en a donné l’exemple manifeste sur
la croix en invoquant le pardon envers ceux qui le torturaient et le
mettaient à mort: «Père pardonne leur car ils ne savent pas ce qu’ils
font».
Quel exemple! Christ pourrait demander à Dieu de détruire les
méchants qui lui font du mal, mais il considère ses ennemis comme
ignorants de leurs actes et il invoque sur eux la grâce.
Une telle attitude de pardon est une puissance dans la société et les
familles. Elle est capable de combattre les divorces et d’apporter la
paix. Elle peut aussi entraîner les chrétiens à apporter la grâce de Dieu
autour d’eux et à répandre l’amour de Christ auprès des prisonniers,
des malades et des orphelins.
4) Se pardonner
Le pardon est une denrée précieuse, nécessaire à tous les hommes.
Car personne ne peut déclarer ne pas avoir besoin du pardon. C’est
le pardon de Dieu qui nous réconcilie et enlève les conséquences
du péché. Or, selon l’Écriture, personne n’est épargné par le péché
Le pardon...
22
«Si nous disons donc que nous n’avons pas de péchés nous sommes
menteurs et la vérité n’est point en nous disent les Écritures» (1 Jean
1.7, voir aussi Romains 5:12.
Nous avons tous besoin du pardon pour nous réconcilier avec Dieu et
enfi n nous réconcilier avec notre prochain. C’est pourquoi il est dit;
«Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui
nous ont offensés» (Matthieu 6: 12-I5)
Cette parole qui se trouve dans la prière du «Notre Père», montre que
le pardon de Dieu est un tout qui concerne l’ensemble des hommes.
Ainsi, il n’est pas possible de demander le pardon juste pour soi et
de le refuser à ceux qui nous entourent. Le pardon est un peu comme
une couverture tissée avec l’amour de Dieu et qu’il nous propose
pour couvrir nos fautes et celles des autres de sa grâce.
Christ sait que Dieu ne fait pas de favoritisme, c’est pour cela qu’il
recommande à ses disciples de pardonner et d’utiliser l’autorité du
pardon «Ceux à qui vous pardonnerez leurs péchés, ils leur seront
pardonnés.»
Ainsi, nous pouvons agir surnaturellement dans les situations en
libérant ce pouvoir afi n que ceux qui sont séparés deviennent unis.
Et le premier champ de cette mission est de libérer et d’apporter le
pardon à ceux qui nous ont fait du tort, qui l’ont fait à nos familles
à nos pays, etc... Grâce à cela, nous permettons à Dieu d’agir et de
nous pardonner aussi.
Cela est important, car le pardon que je donne aux autres me libère
aussi. Il me permet de me décharger du mal que l’on m’a fait, de
donner les injustices que l’on a commises à Christ. De cette manière,
je n’ai plus besoin de garder la haine, la colère ou le désir de vengeance
dans mon coeur. Je donne tout cela à Christ et c’est lui qui prend la
faute sur lui et qui s’occupe de celui qui me fait du mal.
Donner le mal, la violence et la souffrance à Jésus-Christ est la clé
du pardon et de la libération. L’autre va peut-être continuer à être
méchant avec moi, mais dans mon coeur, je mets sa faute à la croix,
sur le Christ… C’est un combat intérieur, mais c’est le secret de la
paix et du vrai pardon.
Le pardon...
23
Ainsi, c’est moi qui ai le pouvoir de déclencher le pardon, car le pardon
qui vient de Dieu est lié à celui que j’accorde à mon prochain.
Car si je n’ai aucun pardon pour mon prochain, Dieu ne peut pas non
plus couvrir mes fautes.
Ceci nous amène à comprendre qu’il ne faut pas refuser le pardon à
l’autre, car cela est une manière de rester dans sa faute.
C’est le même principe qui se trouve dans le commandement que
le Christ nous donne lorsqu’il dit «Aime ton prochain comme toimême
» (Matthieu 12:31)
Dieu est Amour et cet amour s’exprime par la puissance du pardon.
Si nous croyons avoir Dieu, nous devons manifester l’amour en
commençant par le pardon afi n de créer la réconciliation avec Dieu
et avec les hommes et cela dans tous les domaines.
Un serviteur averti doit comprendre combien ce message du pardon
est salutaire dans un continent africain déchiré par la guerre et la
haine. Il est donc nécessaire d’actualiser un tel message, car Christ
dit: «Heureux le serviteur qui donne de la nourriture aux brebis au
temps convenable» (Matthieu 24:45-46).
Nous avons donc, nous les hommes de Dieu, le devoir de vivre et
d’apporter le pardon avec méthodologie à nos fi dèles, nos autorités
politico-administratives etc... afi n de faire s’écrouler le mur de
séparation qui se dresse entre Dieu et les hommes et aussi ceux qui
se dressent entre les hommes et leurs prochains.
Que la puissance du pardon agisse en Afrique au nom de Jésus-
Christ.
Le pardon...
24
LE PARDON QUI LIBÈRE
Un témoignage d’Emmanuel et Apolline Ntawuruhunga.
Propos recueillis par Walter Zanzen
Emmanuel et Apoline ont été impliqués dans les événements tragiques
qui ont marqués le Rwanda en 1994. Ce pays s’est embrasé le six
avril; ce jour-là, l’avion du président a été abattu et cette action a
déclenché une spirale de violence impitoyable. Des massacres ont
commencé dans la capitale et se sont progressivement étendus à
l’ensemble du pays. Emmanuel et Pauline, mariés, ont été pris dans
cette horreur, ils nous racontent ici ce qu’ils ont vécu.
Apolline:
Quand les tueurs sont arrivés, j’étais seule avec mes trois enfants et
une femme que nous avions accueillis avec ses enfants.
Mon mari était parti travailler. Les tueurs ont commencé à piller la
maison. Ils ont pris tout ce qui les intéressait. Il y avait au moins une
dizaine de paysans dirigés par un militaire. Celui-ci m’a demandé ma
carte d’identité, que je lui ai donnée. Il voulait aussi de l’argent, mais
je n’en avais pas à lui remettre. Du coup il est devenu furieux et il a
ordonné que l’on me tue.
Je ne m’attendais vraiment pas à cela, c’était un effet de surprise
total. Tout le monde savait que nous ne nous intéressions pas à la
politique. Mon mari, médecin, avait aussi un ministère pastoral et
nous n’avions pas d’autres préoccupations que celle d’annoncer la
bonne nouvelle de Jésus-Christ. C’est pour cela que nous avons été
interloqué de voir que l’on s’en prenait à nous.
Mais la consigne était de tuer tous les Tutsis, et ma carte d’identité
disait que je l’étais…
Emmanuel:
J’habitais à dix minutes de l’hôpital ou je travaillais. En m’approchant
de la maison, j’ai remarqué que nos trois enfants étaient à l’extérieur
et que l’aîné était en train de pleurer. Je lui ai demandé ce qui n’allait
pas et il m’a répondu que maman avait été tuée. C’était pour moi
comme un coup de tonnerre retentissant soudainement dans un ciel
Le pardon...
25
serein, ou comme si j’avais été frappé par la foudre. Je me demandais
si vraiment je n’étais pas en train de rêver. Finalement, j’ai compris
que rien ne serait plus pareil. La vie avait basculé dans l’horreur. J’ai
trouvé le corps de ma femme dans notre chambre à coucher. Il gisait
dans une mare de sang. Elle avait beaucoup saigné, et la première
chose que j’ai remarquée, c’était ses pieds qui semblaient ne plus être
dans l’axe de ses jambes. J’ai pensé que c’était fi ni, mais je voulais
au moins la toucher, et en la prenant contre moi j’ai senti que son
coeur continuait à battre. Je me suis aperçu qu’elle respirait encore.
J’ai compris qu’elle n’était pas morte. J’ai aussi remarqué une plaie à
la tête, mais il m’était diffi cile d’évaluer sa gravité. Je ne pouvais pas
me l’expliquer sur le coup, mais j’ai repris espoir et je me suis senti
fortifi é. Il fallait faire quelque chose.
Je suis allé moi-même à l’hôpital chercher une ambulance, mais je
ne savais pas conduire et je ne trouvais pas de chauffeur prêt à partir
avec moi. Ils avaient peur de rencontrer des militaires en route. J’ai
dû les supplier jusqu’à ce qu’un chauffeur accepte de se rendre chez
moi.
Mais les obstacles n’étaient pas encore tous surmontés. Nous
avons été arrêtés par un barrage militaire. On m’a questionné sur
de nombreux points, mais le militaire n’était pas d’accord avec mes
réponses. J’ai pensé qu’il allait me tuer et je ne voyais plus d’issue
favorable pour Apolline.
Avant les massacres, nous avions reçu des avertissements dans
les églises et cela nous avait permis de rechercher davantage la
communion avec Dieu. Nous savions que nous n’avions pas à nous
cramponner au monde, et pendant ces instants d’arrestation, je m’en
suis vraiment rendu compte. C’était peut-être la fi n, mais je me
sentais en paix, comme si j’étais fortifi é par quelqu’un d’autre. Je
restai calme en présence du militaire qui me prenait ma montre et qui
voulait de l’argent que je n’avais pas. J’ai dû me lever et, le fusil dans
le dos, me diriger vers une camionnette. Grâce à Dieu, le militaire
m’a fi nalement laissé passer et nous avons continué notre route, mais
avec le sentiment qu’il était trop tard pour venir en aide à ma femme.
Nous avons été surpris de la découvrir encore vivante, même si elle
était inconsciente.
Le pardon...
26
De retour à l’hôpital, je n’avais pas conscience de la gravité de ses
blessures. La jambe droite avait été profondément atteinte, les deux
os étaient fracturés et les muscles de la jambe gauche étaient entaillés.
Le cerveau était endommagé par une plaie temporale. Son crâne était
ouvert et des bouts d’os étaient prêts à tomber.
C’est à ce moment-là que j’ai un peu perdu espoir. J’ai perdu la notion
du temps et je ne sais plus combien de jours se sont succédé avant
qu’Apolline n’ouvre les yeux, peut-être quatre jours…
Apolline:
Quand j’ai repris connaissance, j’étais un peu terrifi ée parce que je
m’apercevais que j’étais blessée de partout. Mon agresseur m’avait
tout d’abord asséné un coup violent sur la tête, si bien qu’inconsciente,
je n’ai pas pu réaliser qu’il s’en prenait aussi au reste de mon corps.
Il y avait beaucoup d’autres personnes blessées à l’hôpital. Les
militaires étaient présents et le lendemain, les salles se sont vidées
parce que de nombreux blessés avaient été achevés.
Je pensais que mon heure était arrivée. Nous devons tous mourir un
jour ou l’autre n’est-ce pas? Mais Dieu n’a pas voulu que je meure
à ce moment-là. En lisant ma Bible, j’avais reçu cette parole qui dit
que Jésus, détient les clés de la mort et du séjour des morts, et que
nous n’avons rien à craindre. (Apocalypse 1.18).
Cependant mon état physique était désastreux et l’hôpital n’avait pas
les moyens de me soigner correctement. Et voilà que sous le couvert
de les protéger, les militaires sont venus chercher tous les Tutsis.
Qu’allais-je devenir? Je ne pouvais pas quitter l’hôpital parce que
mes jambes étaient dans un tel état qu’il m’était impossible de bouger.
Je suis donc restée et j’ai gardé ma vie grâce à Dieu. Des assistants
médicaux, des infi rmières et des patients ont étés tués, mais ma vie a
été miraculeusement épargnée.
Emmanuel:
C’est au moment où nous nous demandions comment Apolline
allait pouvoir s’en sortir, que des missionnaires suisses qui avaient
travaillés au Rwanda ont appris ce qui lui était arrivé et dans quel état
elle se trouvait. Ces missionnaires nous ont permis de recevoir des
soins à Nairobi et ont poursuivi leurs démarches pour qu’Apolline
Le pardon...
27
soit soignée en Suisse. Nous avons attendus quelques mois et ce
projet s’est concrétisé.
Apolline a subit plusieurs opérations à la tête et divers traitements,
Elle a pu recommencer à marcher, d’abord très diffi cilement puis de
mieux en mieux.
Seigneur pardonne-leur…
Apolline:
Quand je suis venue en Suisse, j’étais très heureuse de pouvoir
m’éloigner du pays où j’avais tant souffert. Je ne voulais plus retourner
au Rwanda et je trouvais que le peuple de ce pays était le plus injuste
au monde. Les divisions entre ethnies me paraissaient absurdes et
je n’avais aucune animosité contre l’ethnie qui m’avait massacrée
car, je savais que si des Tutsis avaient été massacrés, l’inverse s’était
aussi passé. Je renvoyais dos-à-dos les ethnies et j’avais de la haine
contre tout le peuple. Je trouvai tout cela injuste et j’en souffrais
intérieurement. Je voulais oublier le Rwanda et ses histoires. Mais
je n’étais pas en paix avec de telles pensées. Je me culpabilisais et je
savais en mon for intérieur que Dieu n’était pas d’accord avec moi.
En lisant des livres pour oublier, je suis tombée sur l’histoire d’une
femme asthmatique qui ne guérissait pas malgré la prière d’un
évangéliste. Cette femme âgée avait été maltraitée par la deuxième
femme de son père et avait fi ni par la haïr. Après avoir confessé ce
qui la tourmentait, le prédicateur l’avait invité à accueillir Jésus pour
qu’il touche sa blessure intérieure et la guérisse. Cette femme a prié
le Seigneur et a exposé ce qui l’avait autrefois profondément blessée,
et elle a pardonné à la femme de son père. Le lendemain, l’asthme
avait disparu, elle était guérie.
Quand j’ai fi ni la lecture de ce livre, moi aussi je me suis agenouillée
et j’ai fait la même prière que cette femme en disant: « Seigneur, je
reconnais que je suis profondément blessée dans mon coeur. Je te
demande de venir toucher cette blessure qui me fait souffrir ». J’ai
pleuré et j’ai demandé à Dieu de me guérir aussi physiquement parce
que j’avais réalisé que dans une certaine mesure notre état intérieur
peut infl uencer sur notre santé physique.
Le pardon...
28
Au cours de ce long temps de méditation, j’ai commencé à prier pour
le peuple de mon pays. Je disais « Seigneur, bénis les Hutus, bénis
les Tutsis ». Et puis mes pensées se sont focalisées sur les auteurs de
ces massacres. J’ai prié ainsi: «Seigneur pardonne-leur, pardonne à
ces militaires et à ces miliciens, pardonne en particulier à celui qui
a donné l’ordre aux paysans de me massacrer, et à celui qui a levé
le bras pour me donner des coups de machettes». Et j’ai demandé au
Seigneur de me donner une juste vision de mon pays car la mienne
était faussée. J’ai compris que Jésus aime le peuple Rwandais autant
que tous les autres peuples. Il aimerait le sauver de sa détresse, mais
les forces d’oppositions ne sont pas seulement humaines. L’enjeu
est aussi spirituel, celui que la Bible appelle le diable ne cesse pas
d’agir ici-bas. Sont venus à ma mémoire les peuples du Vietnam,
les juifs sous l’emprise d’un empire diabolique et le peuple de l’ex-
Yougoslavie. Cette vision des choses m’a apaisée, j’avais même de la
joie au coeur et j’ai senti en moi un grand amour pour mon peuple.
Je peux désormais essayer de l’aimer comme Jésus l’aime, parce qu’il
m’a donné de son amour. Je remercie Dieu de m’avoir guérie car
cette haine me faisait souffrir jusqu’aux os, mais il m’en a délivrée.
J’étais centrée sur ma blessure intérieure et Jésus a délicatement
mis le doigt sur les raisons profondes de mon malaise: cette haine
compréhensible à l’égard de mes agresseurs. Je ne pouvais en être
délivrée qu’en leur pardonnant ce qu’ils m’avaient fait.
Pour fi nir, je peux dire que c’est la prière qui m’a aidée à supporter
tout ça. Avec mon mari, nous avons reconnu que lorsque des gens qui
ne nous connaissaient pas nous ont tendu la main, et nous ont aidés,
aimés et fortifi és pendant toute cette période terrible, c’est Dieu qui
agissait au travers d’eux. J’ai fait mienne cette phrase de Paul aux
Corinthiens:
«Bénis soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus-Christ, le Père
compatissant et le Dieu de toute consolation, lui qui nous console
dans toutes nos affl ictions afi n que par la consolation nous recevons
nous-même de la part de Dieu, nous puissions consoler ceux qui se
trouvent fans toutes sortes d’affl ictions».2 Corinthiens 1.3-4.
Il est réconfortant de savoir que l’on n’est pas seul dans l’affl iction.
Le pardon...
29
D’autres la connaissent aussi ou l’ont connue et peuvent, s’ils sont
touchés par l’amour de Dieu, communiquer la consolation dont leur
prochain a besoin. Sans cela, j’aurais pu penser que Dieu était contre
moi. Son amour et la consolation que nous ont apporté des inconnus
(qui sont devenus frères et soeurs en la foi) donnent aujourd’hui à ma
famille la force d’affronter la vie, de demeurer confi ante et pleine
d’espérance.
Nous consolons aussi désormais ceux qui croisent notre chemin et
qui souffrent. La souffrance est partout présente. Elle diffère d’une
personne à une autre, mais j’ai compris à travers elle que mon rôle
consiste à consoler comme Dieu a consolé.
Le pardon...
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CONFESSER SES FAUTES!
Par Charles-Louis Rochat
«Celui qui cache ses transgressions ne prospère point, Mais celui qui
les avoue et les délaisse obtient miséricorde.» (Proverbes 28:13)
De ce verset d’introduction ressort l’importance de la confession.
Voici un sujet particulier pour ce livre. Ne risque-t-il pas de mettre en
évidence certaines divergences au sein de la chrétienté?
En effet, sans entrer dans une inutile et stérile comparaison théologique,
on doit quand même mentionner deux idées reçues tenaces:
1. La confession implique la notion du confessionnal. Elle est ressentie
parfois dans un sens péjoratif sous-entendant une petite dérision:
«Aller à confesse», implique l’idée d’une cage grillagée d’où l’on
nous extorque des aveux pénibles, mais avec la compensation d’une
sorte de «remise à zéro du compteur». Le pardon ayant été accordé,
on repart gaillardement dans la vie!
Nous savons bien que cette caricature ne correspond en rien aux
sentiments réels de beaucoup de pratiquants. Mais il faut aussi
reconnaître que pour d’autres, c’est un rite ayant perdu son sens
originel.
2. À l’opposé, d’autres, pensant jouir d’une ligne directe avec
Dieu le Père, s’imaginent être dispensés de toute oreille humaine
pouvant intercepter ce qu’ils auraient à «avouer». S’il peut y avoir
des moments destinés à la confession, c’est plutôt dans le contexte
liturgique de l’offi ce religieux.
Abrégeons des propos risquant d’entraîner de malsaines comparaisons
partisanes; laissons plutôt parler l’Écriture. Le passage proposé se
trouve dans la description d’un important réveil religieux à Éphèse,
suite au ministère de l’apôtre Paul:
Actes 19: à lire dès le v. 13. Suite au v. 18: Plusieurs de ceux qui
avaient cru venaient confesser et déclarer ce qu’ils avaient fait. Et un
certain nombre de ceux qui avaient exercé les arts magiques, ayant
apporté leurs livres, les brûlèrent devant tout le monde: on en estima
la valeur à cinquante mille pièces d’argent. C’est ainsi que la parole
du Seigneur croissait en puissance et en force.
Confesser...
31
Ce texte dynamique nous indique d’emblée que la confession ne
relève pas de diverses «sensibilités» religieuses; elle est à la base
de la réelle relation normale de tout chrétien avec son Sauveur.
S’approcher de Dieu, lui donner son coeur, recevoir le pardon et
l’assurance du salut implique dès le départ la confession des péchés.
Cela ressort avec encore plus de force dans l’épître de Jean:
Mais si nous marchons dans la lumière, comme il est lui-même dans
la lumière, nous sommes mutuellement en communion, et le sang de
Jésus son Fils nous purifi e de tout péché. Si nous disons que nous
n’avons pas de péché, nous nous séduisons nous-mêmes, et la vérité
n’est point en nous. 1 Jean 1: 7-9
Si nous confessons nos péchés, il est fi dèle et juste pour nous les
pardonner, et pour nous purifi er de toute iniquité.
Ces paroles éclairantes devraient pouvoir être qualifi ées de défi nitives.
Malheureusement l’observation nous montre que pour nombre de
personnes, rien n’est clair ni défi nitif.
Les causes cachées de la médiocrité.
Il est certain que la marche titubante du christianisme actuel est
largement imputable à l’absence d’une véritable confession des
péchés.
On est devenu chrétien comme on aurait adhéré à un parti politique
ou une société quelconque ou un club!
Certes, le désir de suivre Dieu et de lui être fi dèle existe, mais on n’a
pas pris le temps et la peine de régler la question du péché.
Le message de l’évangile accommodé à la sauce de notre époque
n’est guère contraignant. Bien sûr, conformément à l’Écriture,
il insiste judicieusement sur la grâce d’un Dieu qui nous aime,
et la joie et la paix qu’il donne. Accepter Jésus comme «Sauveur
personnel», procure donc un grand bonheur, voire parfois la réussite
et la prospérité ou… des tribulations!
Mais tout cela est néanmoins dramatiquement incomplet! Le pardon
est absolu pour autant que nos péchés soient confessés!
Confesser...
32
Les exigences de Dieu sont précises.
On dit parfois: «péché confessé est à moitié pardonné». Mais à cette
boutade l’Écriture répond: Péché pas ou à moitié confessé n’est pas
pardonné.
Comprenez ceci par la lecture de quelques passages:
Le Psaume 32; le Psaume 51, (en relation avec la faute de David);
Dan. 9:20; Marc 15; Jacques 5:16 etc. En fait, tout le culte judaïque
est orienté par la recherche de la rédemption après que le prêtre ait
confessé les péchés du peuple.
Nous nous bornerons à aborder ici l’aspect personnel de la confession
individuelle. Mais attention de ne pas se méprendre.
Idée d’un aveu.
L’évocation de la faute de David dans le Psaume 51 fait suite à
l’intervention du prophète Nathan dévoilant son péché (voir aussi 2
Samuel 12).
Une très mauvaise compréhension de la confession serait de
l’envisager sous la forme d’un aveu arraché. Tant qu’un péché peut
être dissimulé, on s’en accommode; ce n’est que lorsque nous sommes
découverts que l’on passe à la confession! Malheureusement, nombre
de personnes dissimulent une importante face de leur existence, tout
en offrant une apparence de piété pour leur entourage.
Dans l’Évangile, on lit avec quelle verve Jésus s’en prend à cette
hypocrisie, le plus souvent dissimulée sous un vernis religieux. De
même aujourd’hui, dans ce que l’on appelle l’Église, existe hélas un
formidable amas de mensonges, magouilles, infi délités conjugales,
vices et passions impures, pratiques occultes, spiritisme, fétichisme
etc.
On apprend avec consternation que des gens auxquels on «aurait
donné le Bon Dieu sans confession» sont en fait sous l’emprise du
péché. Telle personne, que l’on portait aux nues, s’avère être soudain
impliquée dans un scandale! Cela fait «blasphémer les ennemis de
l’Éternel». Il est vrai que dans le monde public, chaque jour apporte
son contingent de scandale, «les affaires» comme on dit aujourd’hui.
Mais Jésus dit: «Qu’il n’en soit pas de même parmi vous!»
Confesser...
33
Jeter le premier la pierre!
S’il est facile de débusquer et dénoncer tous les désordres, cela ne
sert pas à grand-chose, sinon à faire jaser. Et le véritable fauteur de
trouble, Satan l’accusateur est plutôt honoré que l’on parle tellement
de son travail.
Notre propos sur la confession ne veut donc rien avoir d’un procès
où se côtoient juges, dénonciateurs et plaignants. De toute façon, le
verdict est déjà prononcé: c’est la peine capitale. Tous ont péché.
Même si l’on n’a pas transgressé les préceptes de la loi morale du
décalogue, (tuer, voler, commettre adultère etc.) on a négligé le
premier et le plus grand commandement: «Tu aimeras le Seigneur,
ton Dieu, de tout ton coeur, de toute ton âme, de toute ta pensée, et de
toute ta force.» (Marc 12:30).
Un avocat!
Jean assure que nous avons en Christ un avocat auprès du Père (1
Jean 21). Nous ne pourrions être mieux défendus! Mais Dieu ne
revient pas pour autant sur la sentence; elle est appliquée, l’exécution
a eu lieu, Jésus s’étant offert Lui-même en rançon; c’est Lui que l’on
a exécuté sur la Croix. (1 Jean 22).
Nous rappelons ici ce drame de la rédemption pour démontrer le
rôle capital de la confession. Les péchés que nous confessons sont
«effacés», l’acte de condamnation étant cloué à la croix, (Col.
2:13-15). Le terme «d’effacer» est de la plus haute importance. Il
n’implique pas de fâcheuses séquelles, ce qui serait le cas si Dieu se
bornait à «biffer» ce qui a été mauvais dans notre vie. Que penseriezvous
si dans votre portrait écrit on trouvait l’expression: «C’était un
fi effé menteur»!
Certes, on l’a rayé, mais n’est-ce pas plutôt que l’on a souligné trop
haut?! Jésus a effacé. Il décrit le menteur racheté et guéri par: «Il
aime la vérité»!
La conviction de péché.
Or Jésus, notre Avocat nous annonce le ministère du Saint-Esprit, le
Consolateur, nous conduisant dans la vérité. Nous n’entrons donc
pas dans un processus d’aveux forcés parce qu’on est dévoilé devant
Confesser...
34
un tribunal. Notre époque n’est pas avare de grands procès, avec
attitudes grandiloquentes. La culpabilité est certaine, mais il y a
presque inversion des valeurs. On appelle bien ce qui est mal, et mal
ce qui est bien! (Esaïe 5:20)
Par contre, la juste confession chrétienne sera le fruit du travail du
Saint-Esprit:
«Et quand il sera venu, il convaincra le monde de péché, et de justice,
et de jugement» Jean 1:68
Elle n’est pas le fait du remords ni d’une contrainte à cause de la
détérioration de notre image. Sauver la face découle de la chair, de
l’orgueil, pas du travail du Saint-Esprit.
Lorsque nous passons par la conviction de péché, nous ressentons
globalement notre état général de pécheur. Le fardeau de notre péché
dont nous prenons conscience nous écrase. Ayant péché toute notre
vie, on ne peut tout évoquer à la fois. Mais nous sommes invités à
tout déposer à la croix. Le pardon reçu est global. Jésus en effet a
porté le poids du péché de toute l’humanité et s’est écrié: «Tout est
accompli!»
Il en résulte une grande libération, et nous devenons vraiment enfants
de Dieu. Jésus nous a accepté tels que nous étions. Mais pas pour
nous garder dans l’état où il nous a accueillis! Il va nous changer. Et
après la confession du péché, le Saint-Esprit va nous conduire dans
la confession des péchés!
Ils confessèrent tout ce qu’ils avaient fait. (Actes 19:18b)
Nous avons commis les péchés un à un, Il est donc parfaitement
logique et normal de les confesser isolément. Toutefois, on doit les
différencier, non pas tant pour savoir s’ils sont grands ou petits, graves
ou «mignons». Devant la Sainteté de Dieu, ils sont tous également
abominables.
Par contre on distinguera ceux qui ont des conséquences vis-à-vis
de notre prochain. Dans divers cas, (vol par exemple), la confession
ne sera pas complète sans restitution. Tels péchés contre Dieu seul
sont à confesser à Dieu seul. Mais, toute une variété de péchés
Confesser...
35
sont à confesser aussi aux hommes et devant eux. Il est impossible
d’entrer ici dans toute la description de ce qui doit être fait. Dans
certains cas, il sera utile et même nécessaire d’avoir recours à de
l’aide spirituelle. Mais il faudra veiller à ce que tout demeure dans
la stricte confi dentialité. On a vu parfois des étalages malsains, où la
confession publique devient un moyen de se mettre en évidence et
de se glorifi er! Cela sonne faux. Celui qui passe par une authentique
repentance éprouve dès lors de la haine pour le péché, bien que
gardant tout son amour envers les pécheurs!
Le pardon divin revêt un aspect défi nitif. Mais cela ne veut pas
dire que tout a été réglé de notre côté. On peut se rendre compte en
cheminant, que le malin a encore des droits, à causes de péchés non
confessés. Cela s’avère particulièrement vrai avec les séquelles de
pratiques occultes, où subsistent des pactes avec l’ennemi. Il peut
donc y avoir dans notre vie, même bien après notre conversion, des
mises en ordre demandées par le Saint-Esprit.
Si tel est le cas, il faut éviter de paniquer en remettant tout en question.
Nombre de problèmes découverts au cours de notre cheminement ne
signalent pas une reculade, mais tout simplement l’acquisition d’une
plus grande maturité et un meilleur discernement. La chose sombre
que l’on découvre n’est pas nouvelle, mais elle était jusqu’alors
cachée par une autre plus grosse, maintenant éliminée.
Il n’est pas rare de devoir confesser des péchés très anciens,
complètement oubliés, surgissant soudain sous le projecteur du
Saint-Esprit! Il suffi t alors de le confesser selon les directives du
Seigneur. On enlèvera ainsi toute possibilité à l’accusateur de planter
une culpabilité lancinante. On évitera d’entrer dans le processus
erroné de faire pénitence. Au contraire la confession honnête et sans
contraintes désarmera les puissances de l’enfer, là où règne le prince
du mensonge!
Pas un système!
Il est important de mettre en garde contre une systématisation. Nos
expériences profondes sont personnelles, donc non normatives. Ce
que nous vivons ne saurait devenir une méthode applicable aux
autres!
Confesser...
36
A notre époque de médiatisation intense, beaucoup de témoignages
pourraient, pour des personnes sensibles, être perçus comme un
passage obligé, une sorte de marche à suivre, engendrant de graves
troubles d’introspection maladive. Ne passez pas votre temps à
vous creuser la tête pour savoir quel péché vous pourriez encore
avoir commis. Rassurez-vous: même si vous n’avez ni tué ou
commis un hold-up, vous avez transgressé le premier et plus grand
commandement, par conséquent commis le plus grand péché! Nous
sommes sauvés par grâce; cette certitude nous abrite d’une autre
méprise: celle du salut par les oeuvres.
Quand David se creusait la tête, c’était pour se demander quel bien
il pourrait encore faire aux descendants de Jonathan!(2 Samuel 91)
La joie de savoir nos dettes payées devrait en toute logique nous
conduire à la bienveillance envers notre prochain. Le rôle de l’Esprit
Saint conduisant progressivement à l’éradication complète du pouvoir
du péché dans nos vies engendre une attitude sereine procurant et
produisant la paix.
Prière de David. Éternel! écoute la droiture, sois attentif à mes cris,
Prête l’oreille à ma prière faite avec des lèvres sans tromperie! Que
ma justice paraisse devant ta face, Que tes yeux contemplent mon
intégrité! Psaume 17:1
Si tu sondes mon coeur, si tu le visites la nuit, Si tu m’éprouves, tu
ne trouveras rien: Ma pensée n’est pas autre que ce qui sort de ma
bouche. Psaume 17: 3
Remarque: nous avons abordé le thème de la confession nous en tenant à
la signifi cation la plus classique du terme: avouer son péché, mais avec la
joie de se savoir pardonné. Il existe encore plusieurs autres signifi cations où
la confession n’implique pas même le péché, mais tout simplement le credo
ou le témoignage. Paul cite à Timothée: sa belle confession. Parfois le terme
utilisé est plutôt «Professer».
Confesser...
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L’OXYGÈNE DU ROYAUME
Par Juan Carlos Ortiz
(Article tiré du livre «Disciple»)
Je vous donne un commandement nouveau: Aimez-vous les uns les
autres; comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous les uns les
autres. À ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous
avez de l’amour les uns pour les autres. Jean 13.34,35
Pendant de longues années, j’ai considéré l’amour comme étant l’une
des vertus de la vie chrétienne. Dans mes sermons, je disais à mes
auditeurs que c’était l’une des choses les plus importantes.
Puis j’ai commencé à connaître par expérience l’amour véritable.
C’est alors que j’ai découvert que ce n’était pas une des vertus de
la vie chrétienne - l’amour est la vie chrétienne. Il est la seule qui
compte.
Quand nous parlons de la vie éternelle, nous avons tendance à
toujours parler de sa durée. Mais nous ne semblons jamais considérer
sa qualité. Si la vie éternelle ne signifi e qu’une vie qui n’a pas de fi n,
alors l’enfer est une forme de vie éternelle.
Mais la qualité de la vie éternelle que Jésus donne est l’amour. Il en
est l’oxygène; il n’y a pas de vie sans lui. L’amour est le seul élément
éternel. Les dons spirituels, la prophétie, la sagesse, la connaissance,
la lecture de la Bible, la prière - tout cela aura une fi n.
La seule chose qui passera la mort et entrera dans l’éternité c’est
l’amour.
L’amour est la lumière du nouveau Royaume. La Bible est on ne peut
plus claire quand elle dit que «Dieu est lumière» et que «Dieu est
amour». Jean écrit que «Si nous marchons dans la lumière, comme
il est lui-même dans la lumière, nous sommes en communion les
uns avec les autres, et le sang de Jésus son Fils nous purifi e de tout
péché» (1 Jean 1.1).
L’oxygène...
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La lumière de l’amour.
«Celui qui aime son frère demeure dans ta lumière… mais celui qui
a de la haine pour son frère est dans les ténèbres; il marche dans les
ténèbres et ne sait où il va, parce que les ténèbres ont rendu ses yeux
aveugles.» 1 Jean 2.10,11
Qu’est-ce que les ténèbres? Tout simplement un manque de lumière.
Nous n’avons pas besoin d’acheter des ténèbres; nous n’avons pas
besoin de rentrer plein de sacs de ténèbres pour en remplir une maison.
Il suffi t simplement d’éteindre la lumière et les ténèbres sont là. Ainsi
en est-il avec le royaume des ténèbres. On s’y sent très seul.
Dans mon pays, nous avions souvent des pannes d’électricité le soir.
La réunion était en cours et puis, soudain, les lumières s’éteignaient.
Que se passait-il alors? Les épouses disaient aussitôt à leur mari,
«Chéri, tu es là? Donne-moi la main.»
Leur situation n’avait pas changé, mais brusquement les gens se
sentaient seuls, même en compagnie d’autres personnes.
De jour, nous allons partout, même au cimetière avec des fl eurs. Mais
on ne va pas au cimetière de nuit. Pourquoi? Les morts sont aussi
morts la nuit que le jour. Mais l’obscurité fait que nous n’avons pas
envie de nous trouver là.
Les ténèbres sont l’individualisme, l’égoïsme. La lumière est amour,
communion, partage. Si nous marchons dans la lumière, nous
jouissons de la communion fraternelle, parce que nous nous voyons
comme frères.
Le verset dit aussi que pour celui qui aime son frère «il n’y a rien en lui
pour le faire trébucher». Nous chrétiens, ne cessons de trébucher les
uns sur les autres. Les pasteurs, les fi dèles et les plus hauts responsables
d’église ont très souvent des problèmes et des malentendus. Parfois
quand l’Esprit vient sur une église avec puissance et conviction, nous
nous trouvons dans la nécessité de confesser pendant des semaines
et des semaines tant nous avons trébuché. Nous n’avons pas marché
à la lumière de l’amour.
L’oxygène...
39
Si un frère est dans la lumière tandis qu’un autre ne l’est pas, ils
peuvent quand même éviter de trébucher; l’un guidera l’autre. Et
lorsque deux frères sont dans la lumière, il n’y a plus d’obscurité,
plus de ténèbres!
L’amour est la preuve de notre salut. Il y en a qui pensent que la
preuve réside dans notre manière de nous habiller ou si nous fumons
ou si nous faisons ou ne faisons pas bien d’autres choses. Ces
choses peuvent avoir une importance, mais elles ne sont pas aussi
importantes que l’amour.
La preuve par l’amour
«Celui qui n’aime pas n’a pas connu Dieu, car Dieu est amour.» (1
Jean 4. 7-8).
«Nous savons que nous sommes passés de la mort à la vie, parce que
nous aimons les frères. Celui qui n’aime pas demeure dans la mort.»
(1 Jean 3.14).
Parfois, les gens vont trouver le pasteur et lui disent, «Je ne suis pas
sûr de mon salut. J’ai des doutes à ce sujet; comment puis-je avoir
cette assurance?» Voici le critère on ne peut plus clair: Aimez-vous
les frères?
Si vous n’avez pas d’amour pour les frères, vous n’êtes pas sauvé,
selon le critère de Jean. Vous demeurez dans la mort. Vous pouvez
arborer toutes les bonnes doctrines concernant la Tribulation et le
Millénium, mais le seul moyen pour vous de savoir si vous êtes passé
de la mort à la vie, des ténèbres à la lumière, est votre amour.
Si nous aimions comme Dieu voudrait que nous aimions, nous n’aurions
plus tellement besoin de nous appuyer sur les commandements de
Dieu. Parce que «l’amour est l’accomplissement de la loi» (Romains
13:10). C’est le sens de la nouvelle alliance: «Je mettrai ma loi audedans
d’eux, je l’écrirai sur leur coeur...» (Jérémie 31.33).
Quand l’amour est engendré de l’intérieur, il résout toutes sortes
de problèmes. Le fruit de l’Esprit est amour - ainsi que joie, paix,
patience, bonté, bienveillance, fi délité, douceur, maîtrise de soi
(Galates 5.22, 23). Pourquoi prêchons-nous autant? Parce que nous
voulons édifi er l’amour et toutes ces autres qualités chez les chrétiens.
L’oxygène...
40
Mais si l’amour croissait comme il devrait, nous n’aurions pas besoin
de tant de sermons. L’amour n’est pas simplement un des éléments
de la vie chrétienne, il en est l’élément par excellence. L’amour est
la vie même.
Une denrée plus précieuse que les dons
Certains se leurrent en recherchant les dons de l’Esprit au lieu de Son
fruit. Même si nous apprécions les dons, nous devons prendre garde
à ce qui est l’objet de notre attention. Jésus n’a jamais dit, «C’est à
leurs dons que vous les reconnaîtrez.» Il a dit, «C’est à leurs fruits
que vous les reconnaîtrez» (Matthieu 7.20).
Les dons ne sont pas un signe de spiritualité, parce que les dons chez
une personne sont comme les cadeaux suspendus sur un arbre de
Noël.
Dans une ville surpeuplée comme Buenos Aires, nous n’avons pas
beaucoup d’arbres. La plupart de nos arbres de Noël sont des créations
artifi cielles de fi l de fer et de papier vert. Mais nous les arrangeons
joliment. Nous les achetons pour une vingtaine de francs et puis nous
y suspendons des montres, des bagues, et autres cadeaux. Ils sont
attrayants, même si ce ne sont pas de vrais arbres.
Mais quand vous sortez le 26 décembre, tous les arbres de Noël sont
dans les poubelles. Il se peut que, hier encore, ils arboraient une belle
montre de valeur, mais aujourd’hui ils sont à la poubelle. On ne peut
donc pas dire grand-chose de l’arbre si on ne regarde qu’à ses dons.
Les dons n’indiquent pas de quel genre d’arbre il s’agit.
Ce n’est que par son fruit qu’on peut apprécier un arbre. Si les
pommes sont bonnes, vous direz que vous avez un bon pommier, et
ainsi de suite...
Bien entendu, le mieux serait qu’un arbre porte à la fois de bonnes
pommes et des montres de valeur: le fruit et des dons. Mais si cela n’est
pas possible, au moins faut-il que le fruit soit bon. Si nous disons au
pommier, «Pourquoi n’es-tu pas porteur d’une belle bague?» l’arbre
serait en droit de répondre, «Excuse-moi, mais personne n’a déposé
de bague sur moi.» Mais un pommier sans pomme ne peut pas s’en
tirer, parce que les pommes sont le résultat normal de la vie d’un
pommier. Nous ne pouvons donc trouver d’excuse si nous n’avons
L’oxygène...
41
pas d’amour. Si nous sommes remplis de l’Esprit, il est naturel que
nous sachions aimer.
Quand on va à la chasse au gros gibier, on vise la tête et non la queue.
Parce que si vous le frappez à la tête, l’animal tout entier sera à vous.
Quand il s’agit de rechercher la plénitude du Saint-Esprit, la tête est
le fruit de l’Esprit et la queue le don des langues. Beaucoup d’entre
nous avons frappé la queue, mais l’animal a continué de courir. Si
nous avions visé et frappé la tête, nous aurions eu la queue et tout le
reste.
Jésus n’a pas dit, «A ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples,
si vous parlez en langues.» Bien que je parle en langues moi-même,
je suis dans l’obligation de dire que le monde saura que je suis un
disciple de Jésus par le signe de l’amour. Il est grand temps de mettre
l’accent là où il faut, là où Dieu l’a mis.
Samson avait des dons, des charismes - et c’était un homme charnel.
Saül, le premier roi d’Israël, était charismatique - il prophétisait.
Mais c’était un homme charnel. Paul disait que s’il parlait les langues
des hommes et des anges, mais n’avait pas l’amour, ce n’était que du
bruit. Parler en langues sans amour est du bruit. La prophétie et la
capacité de comprendre les mystères spirituels, sans amour, ne sont
rien. Le don de foi, sans amour, n’est rien.
Alors si vous voyez quelqu’un exercer un don, même si c’est
ressusciter les morts, ne vous empressez pas de lui courir après.
Commencez par vous approcher de l’arbre. Ne regardez pas les
montres et les bagues regardez sous les feuilles pour voir le fruit. En
particulier en ces jours de confusion, il est important que le peuple de
Dieu agisse avec beaucoup de sagesse.
Avez-vous réellement pris conscience de l’importance de l’amour?
Ce n’est pas que dans la mesure où vous comprenez cela que vous
êtes ouvert à l’Esprit. C’est comme la farine dans le gâteau. Vous
pouvez cuire un gâteau sans oeufs, sans sucre - mais pas sans farine.
L’amour est la vie chrétienne. Beaucoup d’autres choses telles que
les dons et la louange sont très belles, mais c’est l’amour qui est la
vie.
L’oxygène...
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DU JUGEMENT À LA COMPASSION
Par Paul Hemes (tiré de «Échos de Gagnières», n° 57)
«Soyez pleins de compassion, comme votre Père est plein de
compassion. (Luc 6.36)
Le coeur de Dieu brûle du désir de répandre dans nos coeurs la
compassion du Fils. Le Père aimerait que nous Lui ressemblions,
car nous sommes créés à Son image. Il est un Père de tendresse et de
compassion. Son souhait est que nous soyons comme Lui; quand Il
nous unit à Son Fils, nous recevons de Christ la compassion viscérale
qui est la sienne.
Savez-vous ce qui tue la compassion, ce qui l’empêche de vivre dans
notre vie?
Ce n’est pas moi qui le dis; c’est Jésus. Écoutons-le:
«Ne jugez pas et vous ne serez pas jugés. Ne condamnez pas et vous
ne serez pas condamnés! Pardonnez et vous serez pardonnés. Donnez
et l’on vous donnera! On versera dans votre sein une bonne mesure
bien tassée, secouée, débordante, car c’est avec la mesure dont vous
aurez mesuré, qu’en retour, vous serez mesurés! (Luc 6. 37-38)
Écoutons encore ce que dit l’Homme de Nazareth:
«Quoi, tu vois la paille qui est dans l’oeil de ton frère et tu ne vois
pas la poutre qui est dans le tien? Comment peux-tu dire à ton frère:
frère, laisse-moi enlever la paille qui est dans ton oeil, toi qui ne
vois pas la poutre qui est dans le tien? Hypocrite! Retire d’abord
la poutre qui est dans ton oeil, et tu verras alors comment retirer la
paille qui est dans l’oeil de ton frère! (Matthieu 7 3-5)
Jésus parle ainsi:
«Pourquoi m’appelles-tu Seigneur, Seigneur, et ne fais-tu pas ce que
je te dis? (Luc 6.46)
«Ne jugez pas et vous ne serez pas jugés. (Matthieu 6. 37)
Compassion...
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Ce qui tue la compassion, c’est le jugement
Mais, direz-vous, qu’est-ce que le jugement?
Je crois que le Seigneur m’en a montré un aspect dont j’aimerais
vous parler, car cela m’a beaucoup aidé.
Cela se passait au cours d’une rencontre de pasteurs. Vous savez
peut-être que les pasteurs discutent facilement de doctrine. Quand
on partage les mêmes idées, une même position, tout va bien et
l’on n’a aucun mal à s’aimer. Mais dès qu’apparaissent quelques
désaccords doctrinaux, ou une façon un peu différente de lire la
Bible, les choses changent et l’on tombe vite dans le jugement. Ce
jour-là, la conversation partait dans tous les sens, sauf dans celui de la
compassion! Il y avait beaucoup de jugements, et j’entrais moi-même
dans ces pensées. Tout à coup, le Seigneur mit cette parole dans ma
bouche: «Ne jugez pas et vous ne serez pas jugés! Le jugement c’est
comme un casier judiciaire que tu entretiens contre ton frère. J’ai dit
cela tout haut et j’ai expliqué aussitôt ce que j’avais sur le coeur.
Effectivement, par le jugement on entretient contre tel et tel frère un
casier judiciaire, on crée une fi che, une disquette intérieure: ce ne
sont que des pensées, mais elles sont inscrites et elles reviennent. Ce
sont des choses que l’on a contre son frère, un mépris à son égard.
C’est une non acceptation de sa personne, c’est un jugement sur la
manière dont il prie, dont il comprend Dieu. Et nous entretenons
très facilement de nombreux casiers judiciaires, vis-à-vis des uns
ou des autres. Très souvent nous abordons les autres avec ces fi ches
personnelles dans le coeur. Et cela tue la compassion.
Le jugement est comparable au fait de tenir l’autre en respect avec un
pistolet! Lorsqu’il s’approche de nous, il sent très bien le jugement
intérieur tourné contre lui et il a peur. Il a peur que le pistolet sorte de
sa bouche et qu’il commence à parler, parce qu’il sait que la parole
peut faire mal, peut frapper. Nos langues sont des instruments, nous
dit Jacques, et nous nous en servons soit pour tirer sur les autres, soit
pour punir les autres, à notre guise (Jacques 3). Quand on entretient
un casier judiciaire dans son coeur contre quelqu’un, même si l’on ne
dit rien, même si on lui fait un beau sourire, il sent le pistolet.
Compassion...
44
Évidemment, on connaît très bien cela dans le couple! Quand on
garde une mauvaise pensée en soi, sans la donner à Dieu, l’autre sent
qu’il n’est pas accepté, pas accueilli tel qu’il est. Il sait que s’il ouvre
la grille, il laisse entrer un chien méchant.
Le mépris aussi est une forme de jugement. Qui es-tu, toi, pour juger
ton frère? En jugeant son frère ou sa soeur, son époux ou son épouse,
c’est Dieu que nous jugeons. En méprisant son frère ou sa soeur,
nous méprisons Dieu, car nous méprisons sa créature. Et cela tue la
compassion et empêche l’intimité.
Bien souvent, quand je parle de jugement, les gens me disent: «c’est
vrai, mais pourtant dans l’église, avec toutes ces doctrines variées, il
faut quand même discerner. Certes, mais il y a de drôles de manières
de discerner. Je rencontre fréquemment des gens qui voient des
choses fausses dans une église ou dans une dénomination, et qui
commencent à en parler: cela devient leur cheval de bataille préféré.
Quand je leur demande: «Es-tu responsable dans cette église, Dieu
t’a-t-il donné un ministère pour cela? Si la réponse est non, j’ai alors
parfois l’impression que ces gens sont comme emmenés par le démon
au sommet du Temple, comme ce fut le cas pour Jésus. Ils se placent
tout en haut et expriment leur avis comme s’ils étaient au-dessus de
l’église, du pasteur, de la vérité, etc. Qui les a appelés à faire cela?
Est-ce leur ministère? Si souvent ce genre d’attitude ne révèle, hélas,
rien d’autre que la hauteur de l’orgueil, dans un coeur qui cache le
jugement sous le manteau du discernement. Oui, il faut discerner.
Plus la responsabilité confi ée par Dieu à quelqu’un est importante,
plus le discernement est important. Il y a une vérifi cation très simple,
à la portée de chacun, qui l’aidera à reconnaître s’il discerne ou s’il
juge; la voici:
Tout discernement qui ne se transforme pas en intercession
est un jugement.
En tant que pasteur, je suis appelé à discerner et à exercer l’autorité.
Que Dieu me pardonne de l’avoir fait parfois, surtout dans le passé,
avec dureté! Mais, à présent le Seigneur me demande de prier pour
celui à qui je vais dire quelque chose, et je m’approche de lui en
tremblant, demandant que mes paroles ne le blessent pas, ne l’écrasent
pas. Je passe plus de temps à prier pour lui, qu’à lui parler!
Compassion...
45
Et Dieu ne me donne pas non plus le droit de parler d’une personne
à une autre. Le Seigneur m’a confi é quelque autorité sur les brebis
qui sont les siennes, mais de quel droit irais-je parler de telle ou telle
personne à quelqu’un d’autre? Le jugement tue la compassion. Sous
prétexte d’aimer quelqu’un et d’enlever les erreurs chez lui, on tue
la compassion, et l’on empêche la personne de recevoir la vérité qui
libère. On lui dit: «tu dois comprendre les choses comme moi je les
comprends et recevoir la grâce comme moi je la reçois. En faisant
cela, nous jugeons et nous fermons, dans notre propre coeur, le canal
par lequel la grâce de Dieu aurait pu, par nous, bénir l’autre.
L’Écriture donne un critère assez simple au sujet des prophéties.
Elle le dit dans 1 Thessaloniciens 5: 19-20: «N’éteignez pas l’Esprit,
examinez tout. Voilà ce qui est bon, voilà notre liberté!
Ensuite, est-il dit: «Ramasse tout cela, fais-en des ragots, mets-les
bien en évidence, écris des livres...? Non, bien sûr! Il est dit: «Retiens,
nourris ton coeur et ton âme de ce qui est bon. Mais pourquoi, si
tu vois quelque chose qui n’est pas bon, dois-tu en faire un casier
judiciaire? Il y a parfois des gens qui quittent leur église et vont dans
une autre. Si vraiment le Seigneur leur demande de changer d’église,
ils n’ont pas besoin de le faire en critiquant l’église qu’ils quittent. Ils
peuvent y aller en expliquant au pasteur la raison de cette démarche.
Ce n’est pas quelque chose que j’encourage, mais c’est quelque chose
qui arrive. Les choses se passent mal quand, pour justifi er son départ
on attaque. Si tu estimes avoir raison sur un point, très bien, mais cela
ne justifi e pas le fait de démolir la foi de l’autre.
Alors, vous me direz: «Si je ne peux plus juger, à quoi vais-je
passer mon temps? Cela vous fait rire, mais soyons honnêtes avec
nous-mêmes: dans les messes, les cultes, dans les réunions, quand
la bénédiction n’est pas complètement pour nous, qu’on est un peu
mal, quand on a l’impression que le message ne nous parle pas, alors
qu’on a pourtant soif de message mais que celui-ci va dans un sens
opposé... à quoi passe-t-on son temps? Pour ma part je sais que très
facilement j’en viens à entretenir des pensées sur l’un ou l’autre, sur
telle église ou tel mouvement, sur telle ou telle doctrine. Mais quels
fruits cela produit-il? Chez moi, cela produit de l’amertume, de la
tristesse et cela tue la compassion.
Compassion...
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Rester dans une attitude ouverte est parfois un long combat qui peut
durer une heure, deux heures, trois heures même, et on a l’impression
«que la présence de Dieu ne perce pas, Alors, la seule chose qu’on
ne doit pas faire, c’est juger. Mais à quoi occuper nos pensées? Le
Seigneur nous a dit très clairement ce que nous pouvons faire: il n’a
pas dit seulement: «ne jugez pas, mais:
«Au lieu de maudire, bénissez!
Et l’on parle de bénédiction du Père.
Dieu dit: «Bénissez, ne maudissez pas. La malédiction,
étymologiquement, veut dire: «mal dire. C’est donc proche du
jugement. La bénédiction par contre, c’est «dire du bien, parler
bien de quelqu’un. Donc, ce n’est pas seulement dire «Seigneur,
bénis-le, mais c’est dire aussi «Moi, je te bénis, je fais le choix de
te bénir. Pourtant, «tu me fais pousser des boutons, et tu m’énerves;
spontanément, je construirais sur toi un casier judiciaire, puisque tu
m’énerves. Mais je renonce à le faire. «je choisis de te bénir. C’est
dur de vivre cela, mais j’insiste: choisissons de dire: «je te bénis et
nommons la personne!
Il faut être honnêtes dans nos coeurs: dans les cultes, je regarde la
personne que j’ai spontanément la plus grande diffi culté à aimer,
celle qui fait resurgir des pensées à propos de telle ou telle critique
qu’elle a dite à mon sujet. Donc, c’est cette personne que, dans mon
coeur, je fi xe, et pour qui je prie et je dis: «Seigneur, je te remercie
parce qu’elle est là, cette personne! Ce n’est pas ma brebis, c’est la
tienne, Seigneur! Aime-la au travers de moi, et maintenant en ton
nom, je la bénis et je te prie qu’elle puisse recevoir le bien que toi, tu
veux lui faire. Je te prie qu’aucune de mes paroles ne la blesse, ne la
vise. Je te prie que mon coeur soit libre de tout jugement et de tout
casier judiciaire à son égard, et qu’elle ne sente aucun pistolet pointé
sur elle quand je parle. Et ça marche! Dieu est bon et la compassion
vient. Et si je peux bénir la plus diffi cile à aimer, alors, je peux bénir
tout le monde.
Le Seigneur exauce ce genre de prière, parfois de manière surprenante!
Par exemple le cas d’une dame, régulière au culte, à laquelle j’avais
Compassion...
47
appliqué mon renoncement au jugement et ma prière de bénédiction:
cette dame avait dit beaucoup de mal de moi, et voici qu’un jour, lors
d’un mariage, la voilà tout coup devant moi; alors spontanément je
lui dis: «Mais vous êtes belle aujourd’hui, vous avez une magnifi que
robe, c’est génial! Et je lui ai donné une grosse bise. J’en ai moimême
été étonné. Merci, Jésus, je ne pensais pas que je pouvais
ressentir une telle compassion pour cette dame-là!»
Après la mise à mort du jugement, le pardon
Quand le jugement est surmonté, il est nécessaire de parler du pardon.
Il n’y a pas d’autre chemin que le pardon pour enlever de nos coeurs
les casiers judiciaires. «Seigneur, pardonne au travers de moi celui
qui m’a blessé. Seigneur, donne-moi le courage d’accepter». Car
il est vrai qu’on est toujours prêt à récupérer la disquette du casier
judiciaire! Sur un ordinateur, après que l’on ait cliqué sur la touche
«effacer sur le fi chier «casier judiciaire, l’ordinateur nous pose la
question: «voulez-vous vraiment effacer ce fi chier?. C’est à ce
moment-là que l’on a besoin de Jésus pour cliquer «oui.
«Seigneur, pardonne au travers de moi. Moi je ne peux plus lui
pardonner, c’est trop dur, je suis trop blessé...» Ce n’est pas la peine
de nier les blessures. Pardonner ne veut pas dire nier le mal qui a
été fait. Si cela te soulage, écris sur ton ordinateur toute la liste du
mal objectif et réel que l’autre t’a fait. Écris-le! (Si ça te fait mal,
c’est que ce n’est pas rien), mais c’est cela que tu as à pardonner.
Et c’est là que tu as besoin de la présence et de la guérison de Jésus,
c’est là que la compassion de Dieu s’engouffre: «soyez pleins de
compassion, comme mon Père est plein de compassion.
Je vais encore vous raconter une histoire qui m’a beaucoup frappé,
une histoire vraie. Elle se passe en Russie: une femme est arrêtée
pour être emmenée au goulag1. Elle subit d’abord des humiliations,
des crachats, des coups. Enfi n tout ce qui est négation de la dignité
humaine. Quand elle arrive au goulag, elle est tout de suite entourée
d’un groupe de chrétiennes qui lui disent en la suppliant: «pardonneleur,
pardonne dans ton coeur, sinon tu vas devenir comme eux!
Comprenez-vous que si nous sommes jugeant, non-pardonnant, nous
devenons comme ceux que nous jugeons?
Compassion...
48
Ne plus paver la route de l’Accusateur
J’aimerais terminer par l’aspect le plus grave, le plus important là
où nous pouvons, par la grâce de Jésus-Christ remporter les plus
grandes victoires, parce que c’est là que le sang de la croix a coulé
pour déloger l’accusateur de nos âmes et pour le chasser loin de
l’église.
Comment chasse-t-on le diable loin de l’église? Mais d’abord, par où
est-il entré? Savez-vous que chaque fois que l’on critique, que l’on
juge une personne, un frère ou une soeur, que l’on entretient quelque
chose contre elle et que l’on ne laisse pas le pardon de Dieu aller
vers elle, on donne accès au diable? Dans Éphésiens 4: 17, il est dit:
«Ne donnez pas de prise au diable. Le diable est appelé l’accusateur
de nos frères. On peut participer à un culte, chanter des cantiques,
écouter une prédication, mais, si en même temps, on entretient des
pensées d’accusation et de jugement contre un autre, on est en train
d’invoquer la présence de l’accusateur! «Accuse l’autre, nous dit-il.
Si je nourris des pensées d’accusation, je donne donc de la place
au diable, même au coeur de l’église, même durant un culte. Mon
jugement lui offre un terrain d’atterrissage. Ce n’est pas un petit
enjeu, car c’est par là que le diable entre, c’est par là que se créent les
divisions, c’est par là que tout commence.
Il n’y a que deux attitudes dans l’Église: soit l’intercession,
soit l’accusation.
Devant le trône de Dieu, soit on est du côté du Christ, on intercède et
on exerce la compassion, on prie pour ceux qui nous font du mal et
on le fait même quand on pense qu’ils ne sont pas dans la vérité (s’ils
sont dans l’erreur, que ce soit le Seigneur qui le leur montre), soit on
est du côté de l’accusateur des frères: il est aussi devant le trône de
Dieu et jour et nuit il les accuse.
Il faut donc choisir son camp. Et dans l’église aujourd’hui, c’est très
important. Il n’est pas possible que le réveil vienne si le jugement
reste. Il n’est pas possible que la compassion de Jésus se répande
dans le monde si le jugement est dans l’église. Lorsqu’un pécheur
entre dans l’église, il sent tout de suite s’il y a du jugement. On n’a
pas même besoin de le lui dire; il suffi t qu’il y ait dix personnes qui
Compassion...
49
jugent dans leur coeur, et il le perçoit: se sentant condamné dans son
péché, il quitte l’église.
Ce n’est pas l’affaire d’un pasteur, d’une église, mais de chacun de
nous. Ce n’est pas l’affaire seulement de catholiques, de protestants,
de pentecôtistes, c’est l’histoire de toutes les églises: quand nous
jugeons, nous donnons du champ au diable et nous empêchons les
coeurs de trouver la compassion de Jésus. Nous les empêchons de
trouver le coeur du Père.
Mais si, dans une église, on se repent du jugement, si, dans une
église, chaque membre se dit: ce n’est pas la volonté du Père, je
vais lutter contre le jugement, je vais bénir celui qui m’énerve le
plus, je vais bénir toute personne qui entrera dans cette église, je vais
bénir tout curé ou pasteur qui me sera donné, cela ne veut pas dire
que j’accepterai tout ce que le pasteur me dira, ni me plier à tout.
Non, j’examinerai tout et je retiendrai ce qui est bon et le reste, je
le laisserai au Seigneur. Et si je pardonne à celui qui m’a fait mal,
l’espace de jugement est couvert par le sang du Christ et le diable n’a
plus cet espace pour se tenir. Le pardon déloge l’accusateur. Il ne sait
plus où se mettre. Si nous faisons cela, alors à ce moment-là, Dieu
pourra venir dans Sa gloire et envoyer des pécheurs dans l’Église,
parce qu’il sait qu’ils ne vont pas être un peu plus meurtris, mais
qu’ils vont être aimés. Et le réveil ne sera plus très loin.
Compassion...
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Canevas d’étude pour groupes en rapport avec le thème
de l’article sur l’amour et le jugement.
Après avoir demandé l’aide du Saint Esprit, lire attentivement: Jean
8: 1-11. La scène se passe dans le Temple (v.1). Que deviendra ce lieu
de prière: un lieu de mort ou un lieu de délivrance pour un nouveau
départ?
Question 1
Du point de vue de la loi (Lévitique 20: 10; Deutéronome 22: 22-24)
que pensez-vous de l’intervention des pharisiens et des spécialistes
de la loi (v.4-5)? Exercent-ils leur responsabilité? Qu’attendent-ils de
Jésus (fi n du v.5)?
Question 2
Au v.6, quelle est leur intention non avouée, cachée dans leur
coeur?
Question 3
Pourquoi, pensez-vous, Jésus écrivait-il par deux fois avec le doigt
sur le sol? (Faites un rapprochement avec le deuxième paragraphe de
l’article qui précède).
Question 4
Par sa suggestion du v. 7: «que celui qui n’a jamais péché lui jette la
première pierre?» qu’est-ce que Jésus est en train de provoquer chez
les gardiens de la loi, au vu du v.9?
Question 5
Comment Jésus qualifi e-t-il ceux qui lui avaient amené la femme
pécheresse (v. 10)?
Question 6
Comment Jésus peut-il ne pas condamner, tout en respectant la loi
qui condamne l’adultère? Cela signifi e-t-il que Jésus approuve le
péché (v.11)?
Question 7
Finalement, quelle est l’attitude nouvelle que Jésus a développée ici?
Qui a «gagné»?
Compassion...
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LES QUATRE ÉTAPES FONDAMENTALES DE
LA VIE CHRÉTIENNE pour entrer pleinement
dans la nouvelle alliance
Par J. D.Pawson
Un chrétien ne dit pas simplement: Christ est mort pour moi! Il
comprend également: j’ai été crucifi é, je suis mort et j’ai été enseveli
avec Lui. Je suis ressuscité avec Jésus et Il a déversé son Esprit en
moi.
- Comment faire de ces événements, qui ont eu lieu, il y a deux
mille ans, ma propre histoire?
- Comment puis-je faire de la croix, ma croix? En me repentant et
en croyant.
- Comment puis-je faire miennes Sa mort et Sa résurrection? Par
le baptême dans l’eau.
- Comment puis-je faire de la Pentecôte, ma Pentecôte? En
recevant le Saint-Esprit.
En d’autres termes, il y a quatre pas à faire pour entrer pleinement
dans la Nouvelle Alliance: la repentance, la foi, le baptême et la
réception du Saint-Esprit. Je confesse avec embarras qu’il m’a fallu
17 ans pour franchir ces quatre étapes nécessaires. J’étais pasteur
d’une église et j’ai dû les découvrir en étudiant ma Bible.
La nouvelle naissance
Peut-être considérons-nous la nouvelle naissance comme un
processus. Rien dans l’Écriture ne nous dit que ce soit un phénomène
instantané. Dans le monde naturel, la naissance est un processus, dans
le monde spirituel aussi. Il y a certaines étapes dans la naissance d’un
enfant. La dernière étape c’est quand le bébé respire et crie.
Il en est de même dans la naissance spirituelle. Elle est achevée
quand le nouveau-né inspire le souffl e de l’Esprit Saint. Parfois cela
nécessite l’imposition des mains.
Étapes fondamentales...
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Qu’est-ce que la repentance?
C’est changer sa manière de penser, (du mot grec «metanoia», «meta»
changer et «noia» penser) pour penser à la manière de Dieu. Cela se
manifestera dans votre comportement et vos actions. Beaucoup ont
entendu dire que la seule chose à faire était de croire. Mais l’Évangile
de la Nouvelle Alliance dit: «repentez-vous et croyez».
Je parlais en Écosse dans un grand théâtre. Après la réunion, une
dame s’est avancée; elle pleurait, elle était en colère et énervée. Elle
m’a dit: «David, tu dis qu’il faut devenir chrétien et moi je veux le
devenir.
J’ai répondu à tous les appels à la conversion dans cette ville depuis
18 mois. On m’a conseillée; j’ai fait tout ce qu’on m’a dit. Rien ne
s’est passé, rien n’a changé. Je commence à penser qu’il n’y a rien
dans ce christianisme! Et pourtant je désire devenir chrétienne».
C’était un problème et j’ai demandé au Seigneur une parole de
connaissance. Je l’ai regardée dans les yeux et lui ai demandé: avec
qui vis-tu? Elle m’a répondu: «Je vis avec un jeune homme. Je l’aime
et il m’aime». Je lui dis: Est-ce que vous êtes mariés? «Non». Est-ce
que vous vivez comme si vous étiez mariés? «Oui». Pourquoi n’êtesvous
pas mariés? «Il ne croit pas au mariage; l’important c’est que
l’on s’aime».
Alors j’ai pu lui dire: j’ai la réponse à ton problème. Tu as un choix
très diffi cile à faire. Tu dois choisir avec quel homme tu veux vivre:
avec Jésus ou avec ce jeune homme? Tu ne peux vivre avec tous les
deux. Jésus ne va pas te rejoindre et s’intégrer dans un arrangement
comme celui-ci.
Alors elle s’est mise en colère; «mais personne ne m’a jamais dit ça».
Mais tu as dit que personne d’autre ne t’avait vraiment aidée! C’était
là la réponse à sa question. Quel était son problème? On lui avait dit
de croire en Jésus, mais non de se repentir. Et elle ne pouvait pas se
mettre en marche.
La première étape pour entrer dans la Nouvelle Alliance, c’est la
repentance. Que de besoins dans le domaine de la guérison intérieure;
c’est presque incroyable de constater le nombre de problèmes que
Étapes fondamentales...
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cachent les chrétiens. L’une des raisons à cet état de choses c’est
qu’ils ne se sont jamais repentis au départ. Ils se sont accrochés à de
la rancoeur, de l’amertume, dont ils auraient dû se repentir au début.
La foi
La repentance est liée étroitement à la foi. Je découvre que beaucoup
de gens dans les églises ne comprennent pas la foi. La foi c’est
quelque chose que l’on fait avec sa volonté.
La Bible dit que la foi sans les oeuvres est morte. La foi sans les actes
ne peut pas sauver. Mon épouse et moi avons trois enfants. Nous
jouions un jeu qui s’appelait «la foi». Quand je rentrais à la maison,
ils grimpaient quelques marches sur l’escalier et moi, je mettais les
mains derrière mon dos. Les enfants disaient: «si je saute, papa, tu me
rattrapes?» et je répondais: peut-être, peut-être pas. Et ils étaient là, se
balançant avec crainte. Et puis l’un d’eux bondissait et je l’attrapais.
Et puis l’autre sautait; je le rattrapais. Voilà comment on leur a appris
la foi. Ils n’avaient pas la foi jusqu’à ce qu’ils aient sauté!
Jésus ne sait pas si vous croyez en Lui simplement parce que vous
avez levé la main. La foi ce n’est pas croire aux vérités de la Parole
de Dieu, mais c’est agir selon les vérités de cette Parole. Les croyants
sont ceux qui agissent selon la Parole de Dieu et qui ne se contentent
pas seulement d’être d’accord avec elle.
Le baptême d’eau
C’est la troisième étape. Cela n’a pas de sens d’être baptisé avant de
s’être repenti et d’avoir cru. Dans la Nouvelle Alliance, le baptême
c’est l’enterrement de quelqu’un qui est mort.
J’ai entendu beaucoup de prédicateurs parler du texte «vous devez
naître de nouveau» (Jean 3: 5). Pourquoi ne mentionnent-ils jamais
l’eau? Trois jours après que Paul se soit repenti et qu’il ait cru, on lui
dit: «Qu’est-ce que tu attends? Lève-toi et sois baptisé.» (Actes 9: 18)
C’est Pierre qui donne la déclaration la plus forte de toutes: «… cette
eau est une image du baptême qui vous sauve maintenant; non pas en
vous lavant des saletés matérielles, mais en faisant appel à Dieu pour
une conscience nette.» (1 Pierre 3: 21) Le baptême n’est pas un extra
Étapes fondamentales...
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facultatif, ni simplement un symbole. C’est votre ensevelissement
avec Christ.
Ce que la traversée de la Mer Rouge représentait pour le peuple
d’Israël, en relation avec Pharaon, c’est ce que le baptême est pour
le chrétien en relation avec Satan. Voilà pourquoi Satan déteste le
baptême, il n’a plus le contrôle sur vous. Le péché n’a plus d’autorité
dans votre vie.
Avez-vous reçu le Saint-Esprit?
Nous devons aussi recevoir le Saint-Esprit pour que la Pentecôte
devienne nôtre. Bien des gens ne peuvent pas vivre dans la Nouvelle
Alliance parce qu’ils ne peuvent pas Le recevoir, croyant qu’ils l’ont
déjà reçu. Paul a posé cette question aux Éphésiens: «Avez-vous reçu
le Saint-Esprit quand vous avez cru?» (Actes 19: 2) Ce n’est pas
automatique. Je crois que c’est un faux enseignement de dire que si
l’on croit on l’a reçu. Il est vrai que celui qui met sa foi en Jésus est
de ce fait sous l’infl uence du Saint-Esprit; on ne peut se convertir
que par le Saint-Esprit. Cependant, beaucoup de chrétiens en restent
là, sans être remplis du Saint-Esprit comme à la Pentecôte. Ou alors,
d’autres l’ont reçu, mais il est comme prisonnier à l’intérieur d’euxmêmes
et a besoin d’être libéré. Nous devons nous approprier la
Pentecôte, tout comme la croix, tout comme la mort, l’enterrement,
la résurrection, si nous voulons vivre dans la Nouvelle Alliance.
Les apôtres prêchaient de la manière suivante: repentez-vous à
l’égard de Dieu, croyez au Seigneur Jésus et recevez le Saint-Esprit.
Qu’était-ce, dans le Nouveau Testament que recevoir le Saint-Esprit?
C’était faire une expérience aussi certaine que les apôtres lors de la
première Pentecôte. À Samarie, aux disciples qui s’étaient repentis,
qui avaient cru, avaient été baptisés et qui étaient remplis de joie,
Pierre et Jean ont dit: il faut que l’on prie pour vous car, de toute
évidence, vous n’avez pas encore reçu la puissance du Saint-Esprit.
Et on va vous imposer les mains pour que vous la receviez. (Actes
8: 14-17)
Il y a trop de gens qui essayent de vivre dans le Saint-Esprit avant
d’avoir eut une expérience aussi claire que celle-ci. Ce n’est pas
étonnant que les miracles ne se produisent pas, que les dons de
Étapes fondamentales...
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l’Esprit ne se manifestent pas. Vous ne pouvez pas avoir une Église
remplie du Saint-Esprit à moins que les membres n’en soient remplis.
Et c’est certainement le plus grand besoin dans l’Église aujourd’hui.
Le débordement du Saint-Esprit
Ce dont vous êtes remplis déborde par la bouche. Si vous êtes remplis
de joie, vous riez. Si vous êtes remplis de colère, vous criez. Si vous
êtes remplis de soucis, vous geignez. Comment savez-vous que
quelque chose est plein? Quand ça déborde! En général, quand vous
êtes remplis du Saint-Esprit, le trop plein se manifeste par la bouche.
Cela pourrait être ce don que l’on appelle des langues. C’est ce qui
s’est passé au jour de la Pentecôte et en bien d’autres occasions. Ne
méprisez jamais ce don, c’est un don merveilleux pour nous aider
dans la louange, dans la prière.
Je regrette toujours quand quelqu’un vient me dire: «Est-ce que je
dois parler en langues?» C’est une mauvaise question. Il aurait fallu
dire: «puis-je parler en langues?» Bien sûr que tu peux. Dieu désire
que nous ayons ce don, le seul qui nous soit donné pour nous édifi er
nous-mêmes. Tous les autres dons sont pour aider les autres.
Mais ce ne sera peut-être pas cela, mais le don de prophétie. Vous
n’avez jamais prophétisé auparavant et maintenant vous donnez les
paroles du Seigneur. Cela peut être autre chose encore. En général ça
sort de la bouche et vous dites des choses que vous ne pensiez jamais
pouvoir dire. Le Saint-Esprit vous les donne. Un des dons du Saint-
Esprit sera toujours le signe que vous avez reçu le Saint-Esprit.
Étapes fondamentales...
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LA CLÉ DE LA VOCATION
Par Jacques-Daniel Rochat
«Les apôtres, s’étant rassemblés auprès de Jésus, lui racontèrent
tout ce qu’ils avaient fait et tout ce qu’ils avaient enseigné. Jésus
leur dit: Venez à l’écart dans un lieu désert, et reposez-vous un peu.
Ils partirent donc dans une barque…» (Marc 6:30-33)
Jésus a envoyé ses disciples deux par deux et ils reviennent
enthousiastes; miracles, délivrances, évangélisation. L’excitation
est à son comble et une foule bruyante les entoure. C’est le stress,
l’agenda est plein, les gens attendent, les besoins crient… Quelle
mission Seigneur! C’est fantastique, sensationnel, passionnant et ils
en oublient de manger.
Alors Jésus offre une balade en bateau…
Le tumulte reste sur la plage, le bruit s’estompe et, dans l’espace
tranquille de la barque, les disciples retrouvent la proximité avec
Jésus…
Une intimité précieuse que Dieu nous invite à retrouver.
Combien d’hommes et de femmes, emportés par leur travail, leur
service, et qui auraient besoin de monter dans cette barque pour
retrouver le Seigneur et aussi se retrouver eux-mêmes.
Cette intimité inviolable est le fondement de notre communion. Elle
nous invite à venir à lui pour déposer nos charges, notre fatigue, nos
besoins.
Dans l’intimité de cette présence, il n’y a plus de fonctions, plus de
différences. Inutile donc de se prendre pour le super ministère, pour
le responsable, le directeur, le pasteur, l’évangéliste, l’inspiré…
Car Christ est au centre, et cette intimité me permet de savourer le
privilège de pouvoir être sous son regard, simplement, comme un
enfant aimé.
Cette intimité me permet aussi de dévoiler mes fautes, de déposer
mes haines, de vivre le pardon, d’être pardonné, purifi é. C’est
guérissant… antidépresseur, reposant, c’est la source!
Vocation...
57
Une vision nouvelle
Mais cette intimité m’entraîne aussi à aller plus loin.
Ainsi, le Seigneur entraîne ses intimes hors du bateau. Car, sur le bord
du monde, une multitude d’hommes et de femmes, de malheureux et
de malades attendent.
Quand Jésus sortit de la barque, il vit une grande foule, et fut ému
de compassion pour eux, parce qu’ils étaient comme des brebis qui
n’ont point de berger… (Marc 6:34-35).
Ainsi, l’intimité avec le maître nous entraîne forcément à partager le
même sentiment que Dieu ressent devant les hommes.
Sans cette intimité de vision et de passion, nous sommes condamnés
à un service égocentrique, à rechercher les avantages, à poursuivre le
succès ou le pouvoir. Ainsi l’église devient froide, dure, insensible,
elle fait fuir les pauvres et scandalise…
L’intimité avec Jésus permet aux disciples de découvrir le centre
divin essentiel à tout ministère: l’amour.
Cette passion de Dieu pour les hommes est la clé d’un vrai service.
Et l’attitude de Jésus donne un nouveau regard aux disciples; ils
prennent conscience des personnes qui les entourent, dépassent leur
nombril et présentent à Jésus les besoins, la faim de la foule.
Mais leur prière d’intercession est limitée par leur vision humaine, ils
proposent donc à Jésus de renvoyer la foule (Marc 6:35-37).
Une parole d’autorité
Jésus donne alors cette étrange réponse: «Donnez-leur vous-mêmes
à manger» (v.37).
Pour les disciples c’est le choc… Jésus est-il devenu fou… ou est-ce
la chaleur du soleil? Car l’intimité qu’ils ont développée avec Jésus
semble déboucher sur une impasse… Une folie.
Dieu, il est vrai, n’est pas très raisonnable et ses amis intimes en
ont toujours fait l’expérience. On peut ainsi sans peine imaginer la
crispation de Noé découvrant les dimensions du paquebot que Dieu
l’invite à construire dans son jardin. Moïse n’était pas non plus très
rassuré à l’idée de libérer les esclaves du puissant Pharaon. Que dire
Vocation...
58
encore des projets fous chuchotés amicalement à Gédéon, Jonas,
Élie, Néhémie, et tant d’autres. Gageons que tous les héros bibliques
ont eu parfois de la peine à avaler leur salive.
L’intimité avec Dieu est risquée, terriblement osée… Car elle nous
place devant le projet que Dieu a pour nous. Et celui-ci n’est pas
limité à notre mesure et à nos capacités car il vient de Dieu et porte
son autorité.
Ainsi, ses paroles sont puissantes et permettent à celui qui obéit avec
foi d’en voir l’accomplissement.
Désirer, écouter, et accueillir l’invitation de Dieu est essentiel pour
entrer dans notre vocation personnelle et communautaire. Car seul
son appel nous permet d’entrer dans les projets qu’il a préparés afi n
que nous les accomplissions.
Ainsi, je crois que Dieu nous invite à nous rapprocher de lui pour
vivre une intimité de coeur. Cette communion va mettre en lumière la
vocation qu’il a pour nous.
Cet appel semblera souvent impossible à réaliser, mais ceux qui
entreront dans ces promesses verront que Dieu est devant et que la
brèche est faite. Ils ébranleront des puissances et accompliront des
oeuvres étonnantes.
Par cette proximité, Dieu va répandre un Esprit de force et une
autorité capables de manifester son amour et sa grandeur.
Ceux qui marchent dans le mal grinceront des dents devant la
manifestation du royaume de Dieu, mais les coeurs de beaucoup de
gens seront touchés par son salut.
Vocation...
59
Démarche pratique:
Cette démarche peut se faire soit personnellement ou dans le groupe
de prière. Dans ce cas, il est très bénéfi que de prier les uns pour les
autres afi n que la «parole de vocation» soit libérée pour chacun et
pour la communauté.
1. Demandez à Dieu de vous aider à développer une intimité avec
lui. Pour cela écoutez son invitation qui vous propose d’aller à
l’écart «dans la barque» avec lui, même lorsque vous êtes très
occupés.
2. Dans l’intimité, demandez à Dieu qu’il vous ouvre les yeux
pour voir les personnes qui vous entourent à travers son amour.
Essayez de discerner les personnes précises pour lesquelles vous
ressentez particulièrement la compassion de Dieu. Ceux que
vous devez nourrir?
3. Demandez à Dieu qu’il vous aide à comprendre votre appel.
Et aussi les premiers pas à faire pour mettre en marche votre
vocation. Priez pour que Dieu éprouve cette pensée, qu’elle se
confi rme et s’affermisse, et que vous travailliez avec foi à sa
réalisation.
Vocation...
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COMMENT TROUVER LA VOLONTÉ DE
DIEU?
Repris du Lien des Cellules de Prière, n° 209
Si vous mettez une boîte à questions dans une salle évangélique où,
à l’issue d’une réunion, chacun peut y déposer «sa question», vous
pouvez être sûr que plusieurs poseront celle-ci: «Comment connaître
la volonté de Dieu» C’est dire son importance. Nous rappelons
d’abord les moyens habituels.
Par la Bible…
D’où la nécessité de bien la connaître. Lorsque Dieu a nettement parlé
par l’intermédiaire de sa révélation écrite, il est inutile de chercher
d’autres moyens de connaître sa volonté. Nous donnons toujours
cet exemple aux jeunes: la Bible dit: «Ne vous mettez pas avec les
infi dèles sous un joug étranger, car quel rapport y a-t-il entre la
justice et l’iniquité? Ou qu’y a-t-il de commun entre la lumière et les
ténèbres?» (2 Corinthiens 6: 14).
Ce verset dit clairement qu’il est contraire à la volonté de Dieu qu’une
personne convertie épouse une inconvertie et que toute approbation
sur ce point, même de la part d’un serviteur de Dieu, ne serait que
mensonge et fausse illusion.
Par la prière…
D’où la nécessité d’avoir une vie de prière personnelle et
communautaire intense.
Souvent dans la prière, Dieu révèle telle ou telle chose, donne la
réponse à une question posée, remet en mémoire un nom, ou une
situation et tout ceci dans une atmosphère de «paix qui surpasse toute
connaissance» (Philippiens 47).
Par une conviction intérieure profonde…
Ici encore il s’agit d’une paix qui envahit celui qui prie et qui dissipe
tout doute quant à la voie à suivre. Cette paix est particulièrement
ressentie lors de la prière et lors de la mise en action de la décision
reçue à l’occasion de ce moment de prière.
Volonté divine...
61
Par la prophétie…
Que ce soit dans un groupe de prière ou dans une assemblée, la parole
prophétique est tout particulièrement percutante lorsque la personne
qui la donne ignore tout de la situation de celui ou celle à qui elle est
adressée.
Une remarque cependant: ne soyez pas des «coureurs de prophéties».
Par cette expression, je fais allusion à ces personnes qui font le tour
des assemblées et des conventions à l’affût de toutes les paroles
prophétiques. C’est souvent lorsqu’on s’y attend le moins que
l’Esprit s’adresse à nous par l’intermédiaire d’un frère ou d’une soeur
qui exerce le don de prophétie.
Par le conseil des frères et soeurs
Étant extérieurs aux événements dans lesquels «nagent» ceux qui
ont à y faire face, ces anciens et ces serviteurs de Dieu peuvent
avoir une révélation particulière ou, en tout cas, un regard neuf de
«l’intelligence renouvelée» (Romains 12.2) que seuls peuvent avoir
ceux qui ne collent pas aux événements.
Par l’analyse honnête et spirituelle des circonstances
Elle peut se résumer par cette simple manière de procéder: posez
dans toute situation ambiguë cette question directe et précise «Que
ferait Jésus à ma place?»
La direction divine
Dans les six points précédents, il s’agissait de connaître la volonté de
Dieu selon des moyens connus et largement utilisés par des enfants
de Dieu consacrés et ayant une vie de communion personnelle avec
le Seigneur. Je dis cela pour souligner le fait que pour connaître
la volonté de Dieu, il faut être un chrétien éprouvé, sérieux, par
opposition à un croyant de nom qui se décourage dès qu’il n’est pas
exaucé après avoir adressé au Seigneur une prière occasionnelle (qui
ressemble plus à un ultimatum qu’à une recherche sincère).
Trois textes nous permettent d’aller plus loin. Non seulement ils nous
éclairent au sujet de la possibilité que nous avons de connaître la
volonté de Dieu, mais ils nous font entrer dans l’intimité d’hommes
qui ont été directement instruits et guidés par Dieu lui-même.
Volonté divine...
62
Je les cite avant d’en souligner les points communs et d’en montrer
l’application pratique et à la portée de tous ceux qui, selon l’expression
de Jésus, sont «ses amis» et non des esclaves qui ignorent tout ce que
fait leur Maître (Jean 1515).
«Invoque-moi et je te répondrai; je t’annoncerai de grandes choses,
des choses cachées, que tu ne connais pas.» Jérémie 33:3:
«Je t’ai fait connaître mon péché, j’ai dit, j’avouerai mes
transgressions à l’Éternel! Et tu as effacé la peine de mon péché. »
Psaume 32: 5 (lire tout ce psaume).
«Et pour que je ne sois pas enfl é d’orgueil, à cause de l’excellence de
ces révélations, il m’a été mis une écharde dans la chair, un ange de
Satan pour me souffl eter et m’empêcher de m’enorgueillir. Trois fois
j’ai prié le Seigneur de l’éloigner de moi, et il m’a dit: ma grâce te
suffi t, car ma puissance s’accomplit dans la faiblesse.» 2 Corinthiens
12: 7-9
Plusieurs fi ls conducteurs relient ces trois textes. Jérémie, David et
Paul avaient à faire face à des situations précises:
• Jérémie devait connaître l’attitude que le peuple et le roi devaient
adopter face à la menace de Babylone.
• David maigrissait, dépérissait et souffrait jour et nuit (v. 3 et 4).
• Paul avait une écharde dans la chair et, faute d’en être débarrassé,
il voulait au moins être éclairé quant à sa raison et sa signifi cation
dans le plan de Dieu.
Ces trois grands hommes de Dieu ont réagi de la même manière pour
entrer dans l’intimité de leur Maître. Dans la prière, ils ont exposé
clairement leur situation. Ils étaient prêts à faire la volonté de Dieu,
même si apparemment elle semblait contraire à «leur logique» ou au
bon sens le plus élémentaire. Par exemple, la reddition demandée
par Jérémie au roi de Babylone apparaissait comme une trahison et
l’écharde de Paul, quelle qu’en fût la nature, était passible de freiner
l’apostolat missionnaire que le Seigneur lui avait confi é (d’où les
trois assauts livrés dans la prière voir 2 Cor. 12: 8).
Volonté divine...
63
Non seulement ils ont crié avec foi à Dieu, mais ils ont attendu et reçu
de Lui la réponse demandée. Cette réponse, ils ne l’ont pas discutée,
leur seul désir étant de s’y conformer, sachant que «toutes choses
concourent au bien de ceux qui aiment Dieu.» (Rom. 8: 28).
Dans les trois cas Jérémie, David et Paul ont reçu des réponses
précises. Il est d’ailleurs inutile de se poser la question de savoir si
ces réponses venaient de Dieu ou d’eux-mêmes, tant l’origine divine
de celles-ci fut confi rmée par les faits.
Par exemple, Jérémie a préféré être jeté dans une citerne plutôt que
de donner une prophétie faussement rassurante.
David, lui, a appris que la cause de ses maux venait d’un péché caché
non confessé.
Quant à Paul, il a compris que son écharde dans la chair ne lui serait
point ôtée pour l’empêcher de s’enorgueillir. Dieu ne fait pas que
répondre à ses enfants. Il solutionne leurs problèmes s’ils obéissent
aux révélations reçues.
Jérémie fut libéré in extremis de sa citerne:
David fut guéri spirituellement et physiquement;
Paul apprit que la grâce de Dieu lui suffi sait et que sa puissance
s’accomplit dans la faiblesse.
En conclusion
Tout chrétien sincère qui désire connaître la volonté de Dieu peut y
parvenir. Les moyens les plus largement expérimentés passent soit
par la connaissance de la Parole de Dieu, la prière, la conviction
intérieure, la prophétie, les conseils de serviteurs ou de frères dans la
foi, ou par l’analyse des circonstances.
Mais il faut aller plus loin dans ce domaine. Dieu veut «nous instruire
et nous conseiller» (Psaume 32: 8).
Non seulement il veut nous montrer de prendre telle voie plutôt
qu’une autre, mais plus, il veut diriger chaque pas de notre vie.
Volonté divine...
64
C’est pour cette raison qu’il nous faut apprendre à devenir les
confi dents de Dieu, être de ceux qui partagent une partie de son
intimité. C’est cela entrer dans la direction divine. Pour y parvenir,
rassemblons encore en quelques phrases concises la marche à
suivre:
• Être en communion avec Dieu et lui obéir;
• Exposer clairement la situation ou les problèmes à résoudre;
• Attendre la réponse dans la foi;
• S’y soumettre avec joie.
Dans une prophétie qui s’applique à Jésus, Esaïe a magnifi quement
résumé cette nouvelle dimension dans laquelle Dieu désire que nous
entrions tous: «Le Seigneur, l’Éternel m’a donné une langue exercée,
pour que je sache soutenir par la parole celui qui est abattu; il éveille
chaque matin, il éveille mon oreille, pour que j’écoute comme
écoutent des disciples.» (Esaïe 50:14).
Les signes
Il n’est pas interdit d’en demander au Seigneur. Mais il faut user
de ce moyen de connaître la volonté de Dieu avec beaucoup de
prudence. Il est tellement facile de les disposer en notre faveur qu’il
vaut mieux s’en méfi er qu’en abuser. Peu d’hommes de Dieu ont
demandé des signes dans la Bible. À moyens exceptionnels, prudence
exceptionnelle.
Dernière objection
Si, après avoir essayé d’appliquer sincèrement toutes les
recommandations bibliques qui précèdent vous n’arrivez pas à
connaître la volonté de Dieu, alors engagez-vous résolument sur le
chemin le plus vraisemblable que vous indiquera votre «intelligence
renouvelée».
Dieu est le Sauveur de l’esprit, de l’âme et du corps. Cela veut dire
que lors de votre conversion, votre intelligence a aussi été purifi ée,
renouvelée, réorientée par le Saint-Esprit, si toutefois vous continuez
à marcher sur les sentiers de l’obéissance à la Parole de Dieu.
Volonté divine...
65
Donc, comme dernier recours pour connaître la volonté de Dieu, il
faut appliquer à la lettre Romains 12:2:
«Ne vous conformez pas au siècle présent, mais soyez transformés
par le renouvellement de l’intelligence, afi n que vous discerniez
quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, agréable et parfait.»
Mais, me direz-vous enfi n, si après tout cela, nous nous rendons
compte que nous nous sommes trompés, Dieu nous ayant fermé la
porte de la solution retenue, alors que faire?
Ayez d’abord l’humilité de reconnaître cette erreur. Puis, engagezvous
sur l’autre Voie qui, au départ, paraissait moins plausible à
l’action à accomplir.
Nous serions responsables et inconséquents si, sous prétexte de ne
pas connaître la volonté de Dieu, nous prenions cet oreiller de paresse
qui s’appelle l’inaction. Le chrétien ne doit pas faire du surplace.
Guidé par l’Esprit ou, pour le moins, par son intelligence renouvelée,
tous les jours il doit aller de l’avant.
«Car nous sommes son ouvrage, ayant été créés en Jésus-Christ pour
de bonnes oeuvres que Dieu a préparées d’avance, afi n que NOUS
LES PRATIQUIONS.» (Éphésiens 2: 10).
Volonté divine...
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PROPHÈTES ET PROPHÉTISME
Par Georges Martin
(repris du Lien des Cellules de Prière N°214)
Dans la confusion qui règne aujourd’hui, nous avons besoin de
revoir notre échelle des valeurs. Si les hommes n’ont pas totalement
éliminé Dieu, ce n’est pas lui qui fait référence. Toute notre société
est organisée en fonction du succès et de l’argent. Si, dans son but
initial, l’Organisation Mondiale du Commerce (O.M.C.) voulait
permettre à tous les peuples d’accéder aux richesses du monde, c’est
le contraire qui se passe: les riches s’enrichissent toujours davantage,
tandis que la misère ne fait qu’augmenter chez les pauvres. L’argent
d’abord. Le sport, qui est une excellente chose, devient une affaire
d’argent. On en fait un culte et on pourrait allonger la liste.
Idoles muettes
Ce sont bel et bien des idoles muettes, au même titre que les statues
de bois ou d’or des anciennes civilisations que nous considérons
cependant comme primitives. Voyez ce qu’en dit le prophète Esaïe:
«Ainsi parle l’Éternel, Je suis le premier et le dernier, et hors de moi
il n’y a pas de Dieu… Ceux qui fabriquent des idoles ne sont que
vanité et leurs plus belles oeuvres ne servent à rien. L’homme coupe
un arbre; avec son bois il se chauffe, il cuit sa viande et son pain; puis
avec un morceau, il fabrique une idole, se prosterne devant elle et lui
dit: Sauve-moi, car tu es mon Dieu.» (Esaïe 44:6, 9, 15-17)
Aujourd’hui, ni la fi nance, ni aucun surhomme ne pourront résoudre
les problèmes du monde, ni répondre aux besoins profonds du coeur
de l’homme.
Dieu parle
Le Dieu qui se révèle dans la Bible est un Dieu qui parle. À la
différence des discours creux des hommes, sa parole est créatrice.
Il dit: «Que la lumière soit et la lumière fut» (Genèse 13). Toute
la Bible nous rappelle comment Dieu a voulu établir un dialogue
avec les hommes. Certains d’entre eux ont été à son écoute et ont
transmis des messages de sa part. La Bible en mentionne quelques-
Prophéties...
67
uns: les patriarches, Moïse, Samuel, les prophètes.Par exemple, Dieu
dit à Abimélec qu’Abraham est un prophète (Genèse 20:7). Pour la
plupart, nous ne savons ni leur nom, ni ce qu’ils ont dit. Sans doute,
leur message concernait-il un cercle limité, pour un moment précis.
Il en va de même aujourd’hui dans les églises ou les groupes de
prière.
Les prophètes dont nous avons des messages écrits dans la Bible sont
donc l’exception.
La mission du prophète
Un prophète n’est pas premièrement un homme qui fait des révélations
fracassantes au sujet de l’avenir. C’est un homme qui vit à l’écoute
de Dieu et devient son porte-parole. Ainsi, pour Ézéchiel:
«La parole de l’Éternel me fut adressée en ces mots: Fils d’homme,
je t’établis comme sentinelle sur la maison d’Israël. Tu écouteras
la parole qui sortira de ma bouche et tu les avertiras de ma part.»
Ézéchiel 31: 7
À côté du culte du temple, avec ses sacrifi ces offerts par les prêtres,
culte souvent tombé dans le formalisme, le prophète veille à ce que
l’alliance de Dieu avec son peuple soit une réalité vivante! Il l’avertit
lorsqu’il se détourne de sa loi pour offrir des sacrifi ces aux pouvoirs
du monde. Il le met en garde sur les conséquences qu’entraîneront
ses désobéissances.
Lorsque le peuple est dans la détresse (famines, invasions,
déportations), le prophète lui rappelle que Dieu l’aime malgré tout
et ne l’abandonnera pas s’il revient à Lui. Il fait alors entendre un
message d’espérance.
Ces promesses peuvent avoir un accomplissement immédiat, ou, au
contraire, concerner une époque plus lointaine. Ce dernier cas est
celui des prophéties concernant la venue du Messie, l’établissement
de la paix, le rassemblement de toutes les nations pour adorer Dieu.
(Voir en particulier Esaïe, Joël, Michée, Zacharie).
Parce que la vérité n’est pas toujours agréable à entendre, les prophètes
n’étaient pas populaires. On les rendait responsables des malheurs qui
frappaient le pays (cf. Élie, 1 Rois 18: 7). C’est pourquoi, Jérémie a
Prophéties...
68
voulu résister à l’appel de Dieu: «Ah! Seigneur! Je ne sais pas parler,
car je suis un enfant. Et l’Éternel me dit: Ne dis pas, je suis un enfant.
Car tu iras auprès de tous ceux vers qui je t’enverrai et tu diras tout
ce que je t’ordonnerai.» (17) Plus tard, alors qu’il est découragé par
l’opposition, il s’écrie:
«Tout le monde se moque de moi… Si je dis: je ne ferai plus mention
de lui, je ne parlerai plus en son nom, il y a dans mon coeur comme
un feu dévorant qui est renfermé dans mes os. Je m’efforce de le
contenir et je ne le puis.» (Jérémie 20: 7,9)
C’est grâce à un Éthiopien que Jérémie échappa à la mort. D’autres
y laissèrent leur vie (cf. Jérémie 26: 20-24; Matthieu 23: 29-31;
Hébreux 11: 36-37)
Jésus, le Messie promis
Vers 430 avant Jésus-Christ, le prophète Malachie annonce le retour
d’Élie qui ouvrira le chemin du Messie. Suivent quatre siècles de
silence, jusqu’au jour où Siméon et Anne, conduits par le Saint-
Esprit, reconnaissent le Messie en l’enfant Jésus, que ses parents sont
venus présenter au temple. Puis 30 ans plus tard, c’est Jean-Baptiste
qui en a la révélation au Jourdain (Luc 2: 25-38; Marc 19-11)
«Après avoir autrefois parlé à nos pères par les prophètes, Dieu,
dans ces temps qui sont les derniers, nous a parlé par son Fils.»
(Hébreux 11:2) «La Parole a été faite chair et elle a habité parmi
nous.» (Jean 1:14)
Le ministère de Jésus.
Jésus a commencé son ministère en proclamant: «Le temps est
accompli, le Royaume de Dieu s’est approché. Repentez-vous
(=changez de mentalité) et croyez à la bonne nouvelle» (Marc 1:
15). Jésus est venu accomplir les prophéties de l’Ancien Testament.
Les rédacteurs des évangiles le relèvent tout au long de leurs récits.
Porteur de la Bonne Nouvelle de l’amour de Dieu pour le monde, il
parle avec autorité. Sa parole est créatrice (miracles, guérisons). Il
nous prouve cet amour en mourant sur la croix. Enfi n Dieu le confi rme
comme «son Fils» en le ressuscitant des morts (Romains 14)
Prophéties...
69
Jésus prophète
Jésus savait ce qu’il y a dans le coeur de l’homme. Il connaissait
la mort qui l’attendait et la trahison de Judas. Il a prévenu Pierre
de son reniement. Les trois premiers évangiles nous rapportent ses
paroles sur les événements qui précéderaient son retour: destruction
du temple de Jérusalem, catastrophes naturelles, troubles, guerres,
persécution des disciples. Il leur laisse ces deux consignes:
«Veillez et priez.» «Cette bonne nouvelle du Royaume sera prêchée
dans le monde entier pour servir de témoignage à toutes les nations.
Alors viendra la fi n» (Matthieu 24: 14)
Les paroles de Jésus au sujet de l’avenir n’ont pas pour but de
satisfaire notre curiosité, mais d’affermir notre foi et nous stimuler.
(N’oublions pas que seul le Père connaît l’Heure et le Jour).
La prophétie dans la première église
La Pentecôte marque une nouvelle étape dans le plan du salut. C’est
la réalisation de la prophétie de Joël, reprise par Pierre dans son
discours de Pentecôte: «Vos fi ls et vos fi lles prophétiseront». (Actes
2: 17-21) Par le Saint-Esprit, le don de prophétie est accordé aux
croyants. Le livre des Actes nous en donne quelques exemples.
Agabus annonce une grande famine; plus tard, il prédit à l’apôtre
Paul qu’il serait emprisonné à Jérusalem (Actes 11: 28; 21: 10-11).
À Césarée, Philippe avait quatre fi lles qui prophétisaient (21: 9);
Dans l’église d’Antioche, il y avait des docteurs et des prophètes. Le
Saint-Esprit dit: «Mettez-moi à part Barnabas et Saul pour l’oeuvre
à laquelle je les ai appelés.» (Actes 13: 2) À la fi n de son ministère,
Paul écrit à Timothée: «Ne néglige pas le don qui est en toi et qui t’a
été donné par prophétie.» (1 Timothée 4: 14)
L’apôtre Paul et le ministère prophétique
L’apôtre Paul, dans les chapitres 12 à 14 de la première épître aux
Corinthiens, donne un enseignement important sur les dons de
l’Esprit. Voilà ce qu’il nous dit des prophètes.
«Celui qui prophétise parle aux hommes, les édifi e, les exhorte, les
console… Pour ce qui est des prophètes, que deux ou trois parlent et
que les autres jugent, et si un autre qui est assis a une révélation, que
Prophéties...
70
le premier se taise. Car vous pouvez tous prophétiser successivement
afi n que tous soient instruits et exhortés. Les esprits des prophètes
sont soumis aux prophètes, car Dieu n’est pas un Dieu de désordre,
mais de paix.» (1 Corinthiens 14:3, 28-32)
Dans le passage que nous venons de citer, le mot révélation se dit en
grec «apocalupsis». C’est le titre donné au dernier livre de la Bible.
C’est par erreur que nous donnons trop souvent le sens de catastrophe
à ce mot.
Ajoutons encore que si quelqu’un vous adresse une prophétie
indiquant un choix à faire, une direction à prendre, cette prophétie
devrait confi rmer une orientation déjà déposée par l’Esprit dans votre
coeur, même si elle est encore vague (et contre laquelle il se peut
que notre nature charnelle tente de résister…). Le Seigneur ne dirige
pas ses enfants par des sortes de «diktats» tombés du ciel et sans
rapport avec ce qu’il leur a déjà révélé personnellement. Voyez, par
exemple, comment l’Esprit avait parlé à Paul déjà avant qu’Agabus
ne prophétise à son sujet: d’une part Actes 20: 22-23 et, d’autre part
Actes 21: 10-14. Nous voyons aussi que le rôle du prophète n’est
nullement de diriger les gens, mais seulement de leur donner des
indications, ce qu’a fait Agabus! Certains avaient voulu empêcher
Paul de se rendre à Jérusalem, vu le danger (21: 4), mais Paul
persévérera dans sa conviction d’y aller quand même, au péril de sa
vie.
Prophéties concernant le Messie
Les nombreuses prophéties de l’Ancien Testament au sujet du
Messie parlent souvent tout à la fois de sa première venue et de son
retour en gloire. Ce n’est que depuis l’Ascension que nous pouvons
faire la distinction entre les unes et les autres. L’accomplissement
des premières (naissance, souffrances, mort, résurrection), est une
garantie pour les secondes, même si nous n’en connaissons pas la
date.
Les prophéties du Nouveau Testament sont centrées sur le retour du
Christ. 1 Corinthiens, 15: 31-33 et 1 Thessaloniciens 4: 13-18 en
parlent en rapport avec l’enlèvement de l’Église et la résurrection des
croyants. Elles sont en harmonie avec les paroles de Jésus. (Matthieu
24: 40)
Prophéties...
71
L’Apocalypse
Ce livre a ses racines dans les prophéties d’Ézéchiel et de Daniel,
comme dans les paroles de Jésus. Il a été écrit suite à une vision
donnée par Jésus pour encourager les Églises à tenir ferme, et non
pour satisfaire notre curiosité. Dans cette vision, Jésus nous ouvre
d’abord une fenêtre sur le ciel. Jean a contemplé Dieu dans sa gloire
et Jésus, l’Agneau immolé.
Par une série d’images, il nous dévoile l’avenir de ce monde:
guerres, famines, pollution, dictature mondiale inspirée par Satan,
jusqu’à son effondrement. C’est la destruction de Babylone, symbole
de notre civilisation: «Ils pleurent les marchands d’or, d’argent…
de blé… de corps et d’âmes d’hommes» (Apocalypse 18: 11-13).
Dernier acte, les noces de l’Agneau (Christ et l’Église), la nouvelle
Jérusalem descend du ciel: plus de larmes, plus de deuils. Avec cette
conclusion: «Viens Seigneur Jésus». C’est aussi notre prière; et sa
réponse: «Oui, je viens bientôt».
Les faux prophètes
Malheureusement, il y a toujours eu des hommes qui ont prophétisé
sans que Dieu leur ait parlé, par ambition ou pour plaire au roi. Déjà
le Deutéronome les dénonce (Deutéronome 18: 20-22), puis Jérémie
(23); Ézéchiel (13 et 22: 28). Jésus nous a prévenus: «Il s’élèvera des
faux Christs et des faux prophètes. Ils feront de grands prodiges et
des miracles, au point de séduire, s’il était possible, même les élus»
(Mat. 24: 24).
Il en existe aujourd’hui. Faux prophètes ou gourous, ils entraînent
des gens crédules par des messages trompeurs. Ils se réclament
souvent de la Bible, mais y ajoutent de fausses doctrines, prétendent
être seuls à détenir la vérité, fi xent la date du retour du Christ et
créent des sectes. (Heureusement, ils ne fi nissent pas tous comme la
secte des dix commandements en Ouganda).
D’un autre côté, il y a la foule, composée même de chrétiens, qui
vivent comme si ce monde devait toujours durer, comme au temps
de Noé. C’est pourquoi, l’appel de Dieu, transmis par Ézéchiel est
d’actualité: «J’ai cherché un homme qui se tienne sur la brèche devant
Prophéties...
72
moi, en faveur du pays, pour que je ne le détruise pas» (Ézéchiel
22:30). Car dans ces derniers temps de la patience de Dieu, il désire
sauver encore beaucoup d’hommes.
Quelques critères de discernement des vrais et des faux
prophètes
1) Le Saint-Esprit ne peut pas se contredire. Tout message qui
contredit l’Écriture doit être rejeté.
2) Tout esprit qui ne reconnaît pas Jésus-Christ venu en chair, qui
nie le Fils et le Père, c’est l’esprit de l’Antichrist (1 Jean 2:22;
42-3).
3) «Vous les reconnaîtrez à leurs fruits», dit Jésus: paroles et actes
doivent être conformes à la volonté de Dieu (Mat. 7:15-22).
4) Le prophète doit être soumis à ses frères pour le discernement.
5) Le prophète n’est pas un juge. Il avertit dans l’humilité et la
souffrance. Il ne condamne pas; il appelle à la conversion. Il
exhorte, édifi e et console. À l’occasion il dévoile le secret des
coeurs. (1 Cor 14 3, 24-25)
6) Une prédiction sera parole de l’Éternel lorsqu’elle s’accomplit
(Deutéronome 18: 22); il faut donc y être attentif.
Prophéties...
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CONSTRUIRE DES FAMILLES QUI
RAYONNENT
Par Georges Martin
(Repris du Lien des Cellules de Prière N°223)
Introduction
L’éclatement des familles et leur «atomisation» sont la cause
essentielle de la crise de notre société: divorces, interruptions de
grossesse, violences, femmes et enfants battus. Que de souffrances!
On crée des lois pour remédier à ces abus, mais elles ont toujours
pour but la protection de la personne. C’est ainsi que c’est l’individu
qui devient la cellule de base de la société, alors que, dans le plan
de Dieu, c’est la famille qui doit en être le fondement: «L’homme
quittera son père et sa mère pour s’unir à sa femme et ils deviendront
une seule chair» (Genèse 3: 24).
Échecs
En lisant la Bible, on pourrait conclure que Dieu a échoué dans son
projet: Caïn, jaloux de son frère Abel, l’a tué. Isaac et Rébecca ont
chacun leur préféré; le couple est divisé; Ésaü et Jacob deviennent
ennemis. Jacob, qui a perdu Rachel, reporte son amour sur Joseph;
il le garde près de lui, lui donne de beaux habits; ses frères jaloux
le vendent comme esclave... Samson est un fi ls unique, gâté par ses
parents, qui le laissent courir après les fi lles des Philistins.
Tous ces échecs sont la conséquence de la liberté que Dieu a donnée
aux hommes de choisir leur comportement. Il n’a pas créé des robots
mais des êtres qui aient la liberté de l’aimer et de s’aimer entre eux.
Des exemples positifs de familles unies viennent heureusement le
confi rmer. Ainsi Josué qui dit encore à la fi n de sa vie: «Moi et ma
maison, nous servirons l’Éternel» (Jos. 24: 15); Booz et Ruth, les
ancêtres de David et du Christ; les parents de Samuel; Zacharie et
Elizabeth, les parents de Jean-Baptiste.
Pourtant, tout le monde désire être heureux. Mais il ne suffi t pas de
La famille...
74
tomber amoureux, de se marier et d’avoir des enfants. Combien de
foyers fondés dans l’enthousiasme, où on s’aimait, et bien vite il a
fallu déchanter, même si on avait fait bénir son mariage à l’église.
Comment s’en sortir?
Construire
Le titre de notre article commence par ce mot «Construire». Dans
la vie professionnelle, il faut sans cesse se recycler. On parle de
formation continue et permanente. Il en va de même dans la vie
chrétienne. On ne naît pas chrétien. Il ne suffi t pas d’avoir fait le
catéchisme, ou même d’avoir accepté le Christ comme son Sauveur.
Ce n’est qu’un point de départ. La vie chrétienne est un apprentissage
qui dure toute la vie. C’est une aventure passionnante.
L’apôtre Paul nous donne un enseignement de base sur ce sujet dans
l’épître aux Éphésiens. Il écrit: «Je fl échis les genoux devant le Père
duquel toute famille tire son nom, dans les cieux et sur la terre».
(Éphésiens 4: 14). En grec, le mot «père» se dit «pater» et le mot
famille «patria» d’où on a tiré le mot patrie, qui est fi nalement un
grand rassemblement de familles.
C’est donc Dieu qui est le fondement, la base de toute famille, parce
qu’il est Amour, il est la seule source de tout vrai amour humain. Sur
la terre, le couple est la manifestation de cet amour. La famille est le
premier endroit où on apprend à aimer et à créer le bonheur.
Au chapitre premier des Éphésiens, il nous est rappelé que nous
sommes des enfants de Dieu. Nous devons recevoir la sagesse par
son Esprit pour mieux le connaître, être remplis de son amour et
le vivre dans la situation qui est la nôtre. C’est essentiel dans nos
relations conjugales et familiales. Car pas mieux qu’Adam et Ève,
nous n’avons la sagesse infuse pour nous conduire sans Dieu.
Après avoir cité le texte de la Genèse (2: 24), Jésus ajoute: «Que
l’homme ne sépare pas ce que Dieu a uni... C’est à cause de la dureté
de votre coeur que Dieu a permis de répudier vos femmes... Au
commencement, il n’en était pas ainsi.» (Matthieu 19: 6-8)
Le divorce est donc une grave anomalie, d’autant plus si on est
chrétien. Il est source de tant de souffrances. Il demande notre
La famille...
75
compassion. Au lieu de juger, essayons d’aider les couples qui sont
en crise. On est bien loin du mariage à l’essai ou du concubinage. Si
nous avons demandé à Dieu sa bénédiction sur notre mariage, il est
fi dèle et il nous aidera à surmonter les crises et les tentations.
Dans la demande de pardon réciproque, notre amour sera renouvelé
et il s’approfondira grâce à notre relation quotidienne avec le Christ.
On en prend conscience à mesure que les années passent. Quel cadeau
de pouvoir fêter cinquante années de mariage ou plus1. Le livre des
Proverbes nous dit: «Une femme vertueuse a bien plus de valeur que
les perles. Le coeur de son mari a confi ance en elle.» (La femme doit
évidemment pouvoir en dire autant de son mari).
«Ses fi ls la disent heureuse, son mari se lève et lui fait des louanges.»
(Proverbes 31: 10, 28).
Relations parents-enfants
«Un enfant est un cadeau de Dieu, un héritage», chante le Psalmiste
(Psaumes 127 et 128).
Élever des enfants, c’est leur apprendre à grandir dans tous les sens
du terme. Leur donner la nourriture dont leur corps a besoin. Veiller
sur leur santé et leur apprendre à se comporter selon certaines règles
de vie.
En Occident, on a tendance à les considérer trop tôt comme des
adultes et à leur demander de se prendre en charge, alors qu’ils ont
besoin de repères. D’où le désarroi de beaucoup de jeunes. Leur
donner des conseils n’empêche pas de leur faire confi ance. Avant
tout, ils ont besoin de se sentir aimés.
Les parents doivent être d’accord sur ce qu’ils permettent aux enfants.
Ceux-ci doivent savoir que si l’un a défendu quelque chose, l’autre
ne cédera pas.
Éducation et discipline
«Ne révoltez pas vos enfants, mais pour les élever, ayez recours à la
discipline et aux conseils». (Éphésiens 6: 4).
La famille...
76
Depuis tout petits, les enfants imitent les gestes des aînés et répètent
leurs paroles. Il est donc très important de veiller à notre comportement.
Notre exemple a plus de poids que nos leçons de morale.
«N’épargne pas la correction au jeune enfant», dit le Proverbe (23:
12). Ce texte ne justifi e en rien la violence dont sont victimes certains
enfants. Attention de ne pas créer en eux le sentiment que Dieu est un
Père fouettard. Plutôt qu’une claque, c’est en général plus effi cace de
dire à un enfant: «Va dans ta chambre et écoute ce que Dieu veut te
dire». A l’opposé, la permissivité où on leur laisse tout faire ne leur
rend pas service.
Vie spirituelle
Quel privilège de pouvoir prier déjà près des berceaux de nos enfants!
Puis, à mesure qu’ils grandissent, leur apprendre à prier eux-mêmes.
C’est vrai qu’au début, ils vivent de la foi de leurs parents. Mais
le chemin est ouvert, qui les conduira un jour à reconnaître Jésus
comme leur Sauveur. Un moment chaque jour où la famille est
rassemblée pour entendre Dieu parler par la Bible et la prière est une
vraie bénédiction.
Il n’y a pas de formule toute faite pour un culte de famille. On est
sans cesse menacé de tomber dans la routine. C’est pourquoi, nous
devons savoir changer le style de ces moments. Ils pourront prendre
la forme d’un forum où chacun s’exprime. C’est aussi le lieu où l’on
apprend à demander pardon et à pardonner. Si vous êtes remplis de
l’amour de Dieu, tout à la fois à l’écoute de l’Esprit et de vos enfants,
vous pourrez répondre à leur attente. Mais fi nalement, c’est eux qui
sont responsables de leurs choix.
Rayonner
Pour bâtir une maison, il faut recourir à différents corps de métiers
(maçons, charpentiers, peintres, appareilleurs...) De même, pour
construire une famille, nous ne sommes pas seuls. Nous sommes
membres d’une église, avec le culte de l’enfance, et ses diverses
activités. La Ligue pour la lecture de la Bible édite des publications
adaptées aux différents âges, organise des camps pour enfants,
jeunes, etc.
La famille...
77
D’autre part, la prière avant les repas nous apprend à dire notre
reconnaissance à Dieu de qui nous recevons toutes choses.
Lorsque nous avons des visites, proposons-leur de se joindre à nous
pour ce moment de culte de famille. Plusieurs ont dit avoir reçu par
ce témoignage, davantage que par bien des sermons. Des enfants
heureux sont le refl et de familles rayonnantes. On pourrait comparer
les familles chrétiennes à des oasis dans le désert du monde, où les
voyageurs font étape et se renouvellent.
Cet article, fondé sur l’enseignement de la Bible, est également le
témoignage d’une expérience de famille vécue par deux générations
successives, avec parfois des hauts et des bas, des tâtonnements. De
la troisième génération, plusieurs jeunes couples, parents de jeunes
enfants, s’engagent dans la même aventure.
Questions à travailler sur le thème de la famille
1. Christ a-t-il la première place dans ma vie? Et si oui, ai-je le
même désir pour ma famille?
2. Comment donner le meilleur à nos enfants sans les écraser?
3. Sont-ils heureux en famille?
4. Confi ance et transparence sont-elles vécues dans notre famille?
La famille...
78
LA RELATION D’AIDE POUR TRANSFORMER
LES VIES
Vue panoramique résumée de la problématique
Par Jean-Pierre Besse
Un grand nombre de chrétiens ont besoin d’aide et de soins pour
devenir des adultes spirituels. Ils ont besoin d’une vision claire du
développement de la vie en Christ. Certains doivent être guéris
intérieurement ou délivrés d’emprises démoniaques. La relation
d’aide apportée par les serviteurs de Dieu peut alors s’exercer sur
trois plans:
1) La transformation de notre personne (c’est la base)
2) La guérison des troubles de la personnalité
3) La délivrance par rapport à l’emprise d’esprits impurs.
1- Transformation de la personne à l’image du Christ
La nécessité d’une telle transformation est commune à tous les
chrétiens puisque c’est à cela que nous sommes appelés par Dieu
(sanctifi cation). Quand on dit qu’un chrétien “est né de nouveau”,
on croit parfois avoir tout dit! En réalité, ce qui s’est passé c’est que,
sous l’effet de la Parole reçue dans la foi, l’esprit de ce chrétien (ou le
coeur, notion bibliquement assez proche) a été changé par la venue en
lui de l’Esprit de Dieu, il s’est “réveillé”, comme “ressuscité”. Au lieu
d’être endormi ou même uni à l’esprit du diable, son esprit a changé
d’orientation en s’unissant à Dieu par Christ. Son coeur est devenu
nouveau. Ce changement a lieu dès l’instant où la personne invoque
le Père par le Seigneur Jésus dans un mouvement de foi. Ceci, c’est le
plan spirituel, le plan de l’esprit et du coeur, lieu de notre conscience
et de la communion avec Dieu. C’est une base solide!
Mais il y a aussi le plan “psychique” (vie intérieure de notre
personne) qui comprend en gros:
• Notre pensée, l’exercice de l’intelligence
• Notre volonté qui commande les décisions
• Nos sentiments et émotions.
La relation d’aide...
79
Le mot « âme » (psyché en grec) et souvent le mot “coeur”,
recouvrent ces aspects de notre personnalité. Ces facultés doivent
être aussi transformées par la Parole de Dieu qui est esprit. Mais
cette transformation est un long processus qu’on pourrait comparer à
la conquête du pays de Canaan par les Israélites à qui ce territoire
avait été promis. La victoire est certaine, puisque Dieu s’est engagé,
comme il l’avait fait envers les patriarches et Moïse, mais il faut
quand même livrer une longue série de batailles, comme sous le
commandement de Josué ou de David. Ces événements sont la
préfi guration de ce que les disciples de Jésus ont à vivre pour euxmêmes
et leur famille sur le plan de l’âme.
Le travail consiste alors à passer d’une identité EGO-centrique (ego
signifi e “moi” en grec) donc centrée sur le moi revendicateur qui se
prend pour le centre de tout - ou encore d’une identité COSMOcentrique
(le cosmos, c’est le monde) c’est à dire centrée sur une
réalité idolâtrée du monde - à une identité centrée sur Jésus-Christ,
donc CHRISTO-centrique. Il s’agit en effet de consentir à renoncer
à notre style de vie “adamique” (héritée d’Adam et “de nos pères”
1Pierre 1.18) pour adopter toujours plus pleinement le style de vie
“christique”, hérité directement du Père céleste par Christ.
Un certain nombre de chrétiens ont beaucoup de peine à vivre une
telle transformation. Cela peut s’expliquer dans certains cas par un
passé perturbant et blessant, en particulier pendant l’enfance, du sein
maternel à l’âge de 16 ou 18 ans. La personne avec ses émotions
(nous-même?) a été blessée par les attitudes autoritaires de diverses
personnes qui contrariaient l’Esprit de Dieu. Les réservoirs d’affection
nécessaires au développement n’ont pas été suffi samment remplis par
l’amour de ses parents. Il peut y avoir aussi des diffi cultés provenant
des habitudes de vie de l’entourage ou d’un tempérament excessif.
Les gens en butte à ces diffi cultés ont souvent besoin d’aide dans
l’Église.
Mais pour les personnes n’ayant pas spécialement été traumatisées, il
faut simplement veiller à ce que deux bases soient bien établies:
• Première base: Que les personnes en question aient réellement et
défi nitivement choisi Jésus-Christ comme “pierre de fondement”
La relation d’aide...
80
de toute leur vie (Esaïe 28. 15-16; Marc 12.10). Car alors elles
seront établies sur le fondement de la grâce et du pardon; elles
seront délivrées de toute condamnation et de toute peur de Dieu;
elles connaîtront Dieu comme leur propre Père qui les assure
et les répare; elles seront donc de plus en plus affranchies de la
tentation de se réfugier dans le légalisme infantile et oppresseur;
elles apprendront à vivre d’un nouveau régime, celui de l’ Esprit
(Romains 7. 4-6).
• Seconde base nécessaire: Apprendre à laisser mourir
progressivement l’égoïsme en le considérant comme déjà mis
à mort à la croix et dans les eaux du baptême (Romains 6.3-6 et
11) et nous considérer nous-mêmes comme vivants pour Dieu
en Jésus; nous vivons de la vie d’un autre: Christ (Galates 2.
20). C’est “l’homme (ou la femme) nouveau”. Dans la pratique,
cela consiste à faire à chaque moment le choix juste, celui qui va
favoriser la nouvelle nature qui est désormais la nôtre. Il s’agira
de renoncer aux attitudes et comportements périmés, à l’image
d’une mue périodique chez les animaux. Agir désormais à partir
du Christ et pour le Christ, pour la gloire et les projets du Père.
Et c’est justement cela qui va bénir les autres, notre prochain (2
Corinthiens 5.15-16).
Posons-nous la question: le moi charnel des chrétiens a-t-il été
réellement déraciné au profi t de l’homme ou de la femme spirituel(le)
qui est né(e)? À voir les violences et les confl its interethniques
qui ont ensanglanté des régions pourtant apparemment largement
christianisées de par le monde, il est permis d’en douter. Voir Jean
15.2-3; Matthieu 16.24-25; Éphésiens 2.13-18.
Aidons donc ceux et celles qui ont de la peine à conquérir leur
“Canaan” intérieure à le faire chaque matin.
2. La guérison des troubles de la personnalité
Nous n’abordons pas ici des cas graves qui nous dépassent en général
et nécessitent l’intervention de spécialistes.
Les troubles de l’identité proviennent en général de ce que beaucoup
n’ont pas reçu l’amour et l’attention que Dieu voulait leur transmettre
dans leur enfance par leurs parents, secondairement par d’autres
membres de la famille (voir Genèse 5.1-3). Certains ont même été
La relation d’aide...
81
franchement rejetés, d’une façon ou d’une autre pour, par exemple,
les raisons suivantes: - divorces et remariages avec un conjoint
non accueillant, - trop lourdes charges sur les parents ou ambitions
professionnelles excessives du père, donc manque d’attention aux
enfants - garde confi ée à d’autres que les parents pour des années
- paroles de malédiction ou systématiquement négatives à l’encontre
de l’enfant ou du jeune - abus sexuels - expulsion hors de la maison
pour raisons économiques, etc. Il ne s’agit pas de condamner les
auteurs de telles attitudes (qui sommes-nous pour condamner?) mais
de constater que les dégâts sont là.
L’enfant ne peut pas faire face par la réfl exion, il est incapable de
prendre une distance et pour lui ses parents sont “comme Dieu”,
même quand ils ont tort. Il est dominé par ses émotions et son âme
en est marquée, sa vision de Dieu comme père en est marquée aussi
et, bien sûr, déformée. Il a donc l’impression d’être de trop, ou fautif,
il pense qu’on le rejette (ce qui est peut-être vrai). Il va donc fonder
son identité sur la crainte du rejet!
Ceci va le pousser au repliement apeuré sur lui-même ou à la fuite
dans un monde imaginaire déconnecté des réalités sociales. Il va peutêtre
développer des comportements serviles pour gagner l’estime des
autres, mais les résultats seront décevants. Comme il donne raison à
ses parents (au fond de lui), il va croire que « réussir dans la vie »
c’est se fabriquer une forte carapace qui sauve les apparences, un
blindage qui rassure!
En grandissant et en prenant des forces, il va probablement s’installer,
à l’inverse, dans une identité fondée sur la rébellion, nourrie
d’amertume. Il va s’entêter, croire qu’il est le meilleur (ou son clan,
sa bande, son parti). Il va raconter des exploits inventés pour se mettre
en valeur, rabaisser les autres, voire recourir au meurtre (peut-être
par sorcier interposé). D’autres préfèrent retourner ce rejet contre
eux-mêmes et s’installer dans l’infériorité systématique, l’orgueil
blessé, la dépression, voire le suicide. Certains se réfugient dans
la folie ou cherchent une évasion compensatoire dans les drogues,
l’alcool, le fanatisme religieux ou politique, le bruit et la frénésie, les
convoitises sexuelles ou fi nancières.
La relation d’aide...
82
Les responsables d’église peuvent prendre soin de ces personnes en
cherchant la guérison dans un mouvement de retournement intérieur
et la foi dans le Sauveur. La guérison est alors progressive.
• Il faut que de telles personnes soient environnées d’un amour
réparateur dans le contexte de groupes plutôt petits, avec une
bonne proportion de membres mûrs et vivants en qui elles
peuvent avoir confi ance. L’esprit de jugement doit être absent
d’un tel groupe.
• Aider ces personnes à faire les bons choix quand elles oscillent
entre la crainte du rejet et l’esprit rebelle. Par exemple: l’antidote
du rejet, c’est la foi en la Parole qui sort de la bouche de Dieu,
le Père aimant. Exemple de telles paroles: celle adressée par le
Père à son Fils Jésus lors de son baptême au Jourdain. Elle peut
devenir nôtre par notre héritage d’enfant adopté de Dieu: «Tu
es mon fi ls (ma fi lle) bien-aimé(e) en qui j’ai mis toute mon
affection! » (Marc 1.10-11; Jean 16.14-15). Nous pouvons aider
la personne à entrer progressivement dans cette révélation du
Père et l’inviter à donner une réponse positive de confi ance,
dans la prière. Quant à l’antidote à la rébellion orgueilleuse,
c’est l’humilité, donc la repentance, le changement de mentalité.
Mais avant cela, il faut souvent une démarche de guérison dont
voici une proposition:
Démarche de guérison intérieure.
1) Reconnaître la vérité sur notre état réel (Jean 8.32): - des
blessures sont là, pas ou mal cicatrisées (Psaume 129.1-3) - des
réactions inappropriées et négatives ont été mises en place et
sont devenues des habitudes de vie, comme vu plus haut. C’est
la vérité exprimée qui rend libre et assure le pardon (1Jean 1.9;
Psaume 32).
2) Reconnaître que “la grâce et la vérité venues par J.-C.” (Jean
1.17) sont plus puissantes que le mal qui nous a atteint. Le croire
et le confesser à haute voix (Romains 10.10), le proclamer si
possible publiquement, “l’homologuer” pour soi-même (1Jean
5.5)!
La relation d’aide...
83
3) Livrer solennellement à la mort de Jésus tout ce qui a été reconnu
au point 1. C’est un acte global de renonciation à l’ancienne
identité faussée, du moins pour la part dont nous avons conscience
(Esaïe 53. 3-4; Matthieu 8. 16-17). Puis prononcer le pardon,
non seulement sur nous-même mais sur les actes mauvais de
ceux qui nous ont blessés.
4) Ôter à l’Ennemi spirituel tout droit d’utiliser les réalités anciennes
qui viennent d’être livrées à la mort de Jésus (Colossiens 2.15).
Au besoin, chasser des esprits de rejet et de rébellion qui ont pu
prendre le contrôle de certaines parties de notre vie.
5) Demander au Saint-Esprit d’occuper la place libérée et que nous
puissions ainsi construire notre nouvelle identité.
6) Reprendre position aussi souvent que nécessaire.
7) Louer le Seigneur et Père et le remercier pour ce processus
dynamique de transformation.
8) Opérer des choix conformes à l’Esprit Saint, à la Parole de Dieu:
adorer - pardonner aux autres - faire confi ance - donner - honorer
les autres - se réjouir soi-même - bénir au lieu de médire - servir
dans la joie, etc.
3. La délivrance par rapport à l’emprise d’esprit(s)
impur(s).
Le développement de la nouvelle identité peut être entravé par
l’emprise d’esprits mauvais consécutifs à diverses pratiques idolâtres,
comme le fétichisme et le recours à la sorcellerie, ou par héritage
négatif des ancêtres. Cet aspect est traité plus en détail dans un article
de ce cahier par le pasteur Maurice Ray. Disons simplement ceci:
S’il est vrai qu’un chrétien ayant passé par la naissance de Dieu ne
peut plus être “démonisé” globalement, il peut toutefois être encore
partiellement contrôlé par des infl uences démoniaques dans certains
domaines de sa vie restés encore dans l’ombre et non guéris. Cela
entrave sa marche en avant et celle de la communauté. Les symptômes
sont par exemple: - diverses obsessions - des comportements
inexplicables et “plus forts que soi”, inadaptés aux situations - des
manies religieuses ou légalistes - des imaginations pornos répétitives
La relation d’aide...
84
- des colères totalement incontrôlées - des tendances au blasphème -
des voix intérieures entraînant l’angoisse ou des obligations insensées
(il peut y avoir aussi une origine maladive) - un goût malsain
pour l’iniquité - des troubles physiques impossibles à identifi er
médicalement (Matthieu 12. 22), etc.
Démarche possible:
1) Confesser les péchés connus d’idolâtrie en soi-même et chez les
ancêtres directs (confesser les péchés de nos ancêtres n’est pas
un manque de respect envers eux mais une purifi cation par la
Vérité) et demander le pardon pour cela. Le recevoir pour soi.
2) Trancher les liens héréditaires au nom de Jésus Seigneur qui
a été «fait malédiction pour nous» (Galates 3. 13-14); ainsi le
chrétien partiellement captif est délié (Matthieu 18.18; Psaume
129.4; Luc 13.15-16).
3) Chasser tout esprit étranger que nous avons discerné ou toute
emprise démoniaque, par l’autorité que nous avons dans notre
union à Jésus-Christ et l’évocation de son Nom (Marc 16.17;
Philippiens 2. 9-11). Lier «l’homme fort» (Matthieu 12.28-29).
4) Demander au Saint-Esprit de prendre la place afi n que le retour
des esprits soit rendu impossible en celui ou celle qui est “le
temple du Saint-Esprit” (Luc 11.24-26; 1Corinthiens 6.19).
5) Remercier le Seigneur et le louer pour cette merveilleuse
délivrance.
Cette démarche n’est effi cace à long terme que lorsque «la chair»
s’est soumise à «l’homme spirituel» (Éphésiens 4.21-24).
«Je suis l’Éternel ton Dieu … qui t’ai délivré de la maison de
l’esclavage» (Deutéronome 5.6)
«Je suis l’Éternel qui te guérit» (Exode 15.26).
«C’est lui qui pardonne tous mes péchés, qui guérit toutes mes
maladies… qui fait droit a tous les opprimes » (Psaume 103.3 et 6).
La relation d’aide...
85
AIDER ET DÉLIVRER
Recommandations en rapport avec le ministère de
la délivrance.
Par Maurice Ray
1. Une sérieuse mise en garde
Ce ministère nous est confi é par le Seigneur (Matthieu 10.1, Marc
16.17-20). Il est une grâce accordée aux malades!
L’échec souvent constaté (dans la prière non-exaucée, l’imposition
des mains sans guérison, le démon chassé est toujours à l’oeuvre) est
imputable non aux malades, mais à ceux qui se disent disciples du
Seigneur et porteurs d’un charisme de guérison et de libération. On
reconnaît l’arbre à ses fruits. Si l’intervention du serviteur est sans
fruits, il est urgent qu’il se pose des questions. En voici quelquesunes:
a) Ma qualité de serviteur est-elle un titre que je me donne ou une
confi rmation que m’apportent mes frères conséquemment aux
fruits qui en résultent?
b) Ai-je reçu, dans la communion de mes frères, le charisme des
guérisons, et le reconnaissent-ils? En effet, par ambition, pour
se mettre en valeur, il est des frères qui s’attribuent des dons…
sans les avoir reçus.
c) Le ministère de la libération, n’est pas accordé à celui qui n’est
pas formé, ni préparé à l’exercer. Il demande, en effet, une vraie
connaissance de l’homme asservi, en même temps qu’une vraie
connaissance des forces et mauvais esprits qui le tiennent captif.
Suis-je vraiment appelé et préparé à exercer ce ministère?
2. Une connaissance de l’homme
Faute d’être instruit et formé à cette connaissance, l’intervention du
libérateur de la maladie ressemble souvent à un homme qui s’offre à
réparer une voiture alors qu’il ignore les lois de mise en marche et de
déplacement du véhicule.
La délivrance...
86
3. Le ministère de délivrance est en rapport avec les
trois constituantes de notre personne: l’esprit, l’âme et le
corps.
• Chasser un démon de l’esprit sans s’être assuré que le patient
est né à la vie de l’Esprit, qu’il obéit à la Parole et se comporte
en disciple du Christ (et non en adhérant seulement à une
communauté) est une erreur doublée du risque d’ajouter au
désarroi du patient.
• Chasser un démon de l’âme ou du corps par ce qu’on croit
l’y avoir discerné, une fois de plus est une grave erreur. Le
discernement des esprits est un des dons charismatiques
accompagnant l’exorcisme, et préalable à sa mise en pratique.
• L’erreur fréquente des exorcistes mal préparés à leur tâche, c’est
de donner plus d’attention au démon qu’à la personne dont il est
l’hôte et au Seigneur, le vrai libérateur.
En vérité, la libération première à rechercher avant tout est celle de
la crucifi xion de la chair. Elle s’accompagne d’une mise en ordre
de tous les éléments de la vie d’un patient, de leur confession, de
la déclaration, devant Dieu et présence de quelqu’un, de la rupture
avec le mal, avec le passé, avec le mensonge, avec la colère, avec
l’inconduite, avec l’idolâtrie et l’occultisme: rupture aussi avec les
sorciers.
Le sang de Christ nous lave de cette souillure qui donnait prise à
l’Ennemi. C’est pourquoi, lorsque la repentance est vraie, le démon
perd ses droits sur la personne. Il obéit à l’ordre de sortir d’elle, si en
vérité, cette personne était démonisée.
La libération est aussi un renoncement à nous-même. À nos ambitions,
à notre volonté de dominer…au lieu de servir humblement. Elle
s’accompagne du pardon qu’on accorde à ceux qui nous auraient
offensés. Et de la réparation du mal que l’on a commis: vol, mensonge,
adultère, etc.
Si la chair n’est pas crucifi ée, elle demeure le lieu où, même chassé,
l’ennemi reviendra prendre ses droits.
La délivrance...
87
4. Un ministère de délivrance n’est possible que si l’on sait
affronter l’Ennemi, le reconnaître et prendre autorité sur
lui au nom de Jésus.
Trop de confusions sont tolérées par des exorcistes qui pratiquent,
sans discernement:
1. Qui confondent une maladie naturelle avec une présence
démoniaque.
2. Qui confondent le péché… et le démon qui l’a inspiré et séduit.
3. Qui ignorent l’importante différence entre les puissances,
dominations, princes du monde céleste… et les démons
(Éphésiens 6.12). Ces « puissances », comme par exemple
« mamon » et « le temps » régissent notre monde, le vent et le
feu aussi. On ne chasse pas des puissances. On invite ceux qui
en seraient victimes (les avares, les stressés) à se repentir de
leur amour de l’argent, de leur esclavage du travail. On les délie
(Matthieu 16.19) conséquemment à leur déclaration de rentrer
dans le chemin de l’obéissance au Seigneur.
5. Le ministère de libération est aussi (et sans exorcisme)
un travail de déculpabilisation de la personne.
Car le diable est l’accusateur acharné à nous faire douter du
pardon et de l’amour de Dieu envers tout homme qui se repent.
La délivrance est aussi la mise en lumière des fautes que les autres ont
commises à notre égard. Le psaume 129 nous l’enseigne. Enfi n, elle
est liée à la confession des fautes commises par nos parents jusqu’à
la troisième génération. En guise de solidarité avec eux, on demande
pardon et refuse à l’ennemi de garder des droits sur la personne et sa
famille.
6. De toute évidence, notre propre sanctifi cation est au
premier rang d’un ministère de délivrance.
Actes 19.16 nous le rappelle.
7. En résumé, le travail de « nettoyage » de la personne est
préalable à tout exorcisme.
Quand la repentance est vraie, la délivrance s’opère sans diffi cultés
La délivrance...
88
majeures. C’est pourquoi, à moins d’être contraint d’emblée de faire
face au démon qui habite une personne et s’oppose à nous, l’acte
d’exorcisme vient en conclusion d’une juste relation d’aide.
Il fait aussi tenir compte du fait que l’exorcisme d’un démon peut
être suivi de l’exorcisme de plusieurs autres. Il faut également inviter
le patient à vouloir collaborer à la délivrance.
8. L’importance du baptême
Comme l’alliance échangée lors d’un mariage, le baptême atteste
notre engagement de disciple au Christ et notre appartenance à sa
maison. L’ennemi ne peut en rester l’hôte. Encore faut-il que le baptisé
en soit instruit et qu’il réponde personnellement à cette grâce. Dans
le ministère de guérison et de libération, il est important d’instruire le
patient et s’il n’est pas baptisé, de l’inviter à le faire avec foi.
Note de la rédaction: À l’occasion du baptême, il est bon de prier
avec le baptisé et de l’inviter à proclamer l’autorité de l’oeuvre
de Christ sur sa vie. Un baptême accompli avec foi et conscience
marque une séparation spirituelle avec les puissances du diable. Ce
geste n’est pas magique, mais il permet de dire avec autorité que la
vie du chrétien est désormais passée par la mort et la résurrection
du Christ (JDR).
La délivrance...
89
SOIS UN MODÈLE…
Par Jacques-Daniel Rochat
On recherche des responsables…
1 Timothée 3. 1-5 Cette parole est certaine: si quelqu’un aspire à
la charge d’évêque, il désire une oeuvre excellente. Il faut donc que
l’évêque soit irréprochable, mari d’une seule femme, sobre, modéré,
réglé dans sa conduite, hospitalier, propre à l’enseignement. Il faut
qu’il ne soit ni adonné au vin, ni violent, mais indulgent, pacifi que,
désintéressé. Il faut qu’il dirige bien sa propre maison, et qu’il tienne
ses enfants dans la soumission et dans une parfaite honnêteté; car si
quelqu’un ne sait pas diriger sa propre maison, comment prendra-t-il
soin de l’Église de Dieu? (les versets suivants parlent des diacres).
Pour l’Apôtre Paul, les premiers critères pour le choix d’un
responsable d’église se situent dans sa manière de conduire sa
famille. Car, ajoute-t-il, «si quelqu’un ne sait pas diriger sa propre
maison, comment prendra-t-il soin de l’Église de Dieu?» (v 5). Ces
paroles sont très claires et nous montrent que notre capacité à être un
bon responsable se mesure dans notre famille. Car la famille est la
cellule la plus importante de la société et ce sont les valeurs que nous
vivons dans notre famille qui nous infl uencent le plus. Ainsi, notre
façon de prendre soin de ceux qui nous entourent révèlent nos vraies
capacités à conduire les autres.
Si un père domine ses enfants, ou considère son épouse comme
sa propriété, il aura la même attitude envers les employés de son
entreprise ou s’il est président, avec ses ministres. Dans chacune de
ses positions, il se considèrera comme un « roi absolu », un dictateur.
De plus, avec une telle attitude, tout son entourage aura une vision
erronée de la fonction de responsable, et plus tard, ses enfants se
conduiront de la même manière dans leur propre famille et formeront
à leur tour des dictateurs en puissance. Cette spirale du mauvais
modèle dans la famille est la première cause de destruction de la
société, car c’est dans la famille que se forme le respect des autres et
du service. Et c’est en étant un bon modèle dans sa famille que l’on
commence à changer le pays.
Etre un modèle...
90
Le vrai responsable est un serviteur.
Le plus bel exemple d’un vrai responsable nous a été donné par
Jésus-Christ.
Dieu n’est-il pas le maître absolu? Ne peut-il pas faire courber ou
mourir tous les hommes par une seule parole? Oui, il le peut, il en
a le pouvoir et il pourrait facilement obliger les hommes à lui offrir
les honneurs ou les forcer à travailler comme esclaves pour enrichir
son royaume.
Mais Dieu ne le fait pas. Et quand il vient au milieu des hommes, il
quitte tous ses privilèges afi n de devenir serviteur de ses créatures.
Ainsi, Jésus soigne, sert, lave les pieds de ses disciples et va jusqu’à
offrir sa vie pour que les hommes aient accès à son royaume.
Ayez en vous les sentiments qui étaient en Jésus-Christ: existant en
forme de Dieu, il n’a point regardé son égalité avec Dieu comme une
proie à arracher, mais il s’est dépouillé lui-même, en prenant une
forme de serviteur, en devenant semblable aux hommes; et il a paru
comme un vrai homme, il s’est humilié lui-même, se rendant obéissant
jusqu’à la mort, même jusqu’à la mort de la croix. Philippiens 2.5-8
Quel exemple, quel modèle et quel enseignement sur la manière
dont Dieu exerce sa position de… «Dieu». Quelle humilité de la
part de celui qui a un pouvoir absolu … Et c’est bien ce Dieu doux
et respectueux que l’Évangile nous révèle. Rien à voir avec les
dominateurs ou ceux qui profi tent de leur fonction pour opprimer les
autres ou s’enrichir. Le Dieu révélé par l’Évangile est un serviteur,
c’est un roi qui passe son temps à servir. Ainsi, malgré la méchanceté
des hommes, Dieu continue de nous servir et de bénir la terre: la
pluie tombe, le blé pousse et les milliards d’hommes vivent, alors
même qu’ils se détournent de leur créateur.
Cet amour désintéressé de Dieu est un modèle étonnant et
révolutionnaire qui peut apporter un changement radical dans la
société.
C’est pourquoi il est si important que les pasteurs et responsables
de l’Église soient à l’exemple de Dieu: de bons bergers et de vrais
responsables.
Etre un modèle...
91
Les points sensibles:
Comme nous l’avons vu, les critères d’un bon pasteur ou d’un bon
responsable touchent des aspects très concrets comme:
Être marié et fi dèle à une seule femme.
Pour Paul, il est primordial que les responsables donnent un exemple
juste de la forme du couple. Les responsables sont les modèles d’une
communauté et doivent donc être choisis parmi ceux qui sont fi dèles
à leur épouse.
Ce point est très important, car la manière dont l’homme considère
et respecte le couple est à la mesure de sa connaissance du projet de
Dieu.
C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère, et s’attachera
à sa femme, et ils deviendront une seule chair. Genèse 2:24
Selon cette révélation divine, l’homme et la femme sont appelés à
vivre dans un projet d’alliance unique et qui les rendent solidaires.
Le couple est un projet divin qui permet de vivre dans le respect de
l’autre et de créer un lieu d’accueil pour les enfants.
Un responsable d’Église doit donc considérer son couple comme
étant une part de son ministère et un refl et du témoignage de Christ.
L’infi délité, le mépris, l’adultère ne sont pas dignes du Seigneur et
ceux qui les commettent ne peuvent être de vrais et bons responsables
ou pasteurs2.
Bien élever ses enfants.
Le sens du mot «pasteur» s’apparente à celui de berger. Un bon
pasteur devrait donc un être un bon berger, quelqu’un qui prenne
soin de son troupeau et le conduise en vue de lui apporter la vie. La
famille est donc la première zone d’infl uence où il exerce ce rôle de
modèle et ses enfants sont le premier troupeau qui est à sa charge.
On peut faire mentir des diplômes, mais on ne peut pas faire mentir
ses enfants.
Pour Paul, la manière dont nous les élevons nos enfants indique
clairement nos réelles compétences de prendre soin de l’Église de
Christ.
Etre un modèle...
92
Car qui pourrait confi er la conduite de la moisson à quelqu’un qui
n’arrive pas à faire pousser quelques plantes? Ainsi, la manière dont
on prends soin de son jardin familial indique si on est un bon ou un
mauvais jardinier.
Beaucoup de pasteur et de responsables délaissent leurs enfants et
pensent que leur famille est moins importante que l’Église. Mais cela
n’est pas vrai. La famille d’un chrétien est la première et la plus
importante base de l’Église. Et c’est en permettant à nos enfants de
croître dans la paix et la justice que nous donnons le vrai exemple de
l’amour de Dieu.
Être un modèle de douceur.
Lorsque Dieu a choisi d’élever un signe de sa présence au milieu des
hommes, il a choisi la ville de Jérusalem. Ce qui signifi e, la ville de
la paix, car Dieu est doux et il est le grand Berger qui désire conduire
les hommes vers des lieux paisibles.
L’Éternel me fait reposer dans de verts pâturages, Il me dirige près
des eaux paisibles. (Psaumes 23:2).
Les cris, l’agitation, la violence et la colère ne font pas partie des
expressions que l’on trouve dans le Royaume de Dieu. Car Dieu est
un Dieu de paix et d’une infi nie douceur.
Le serviteur du « Dieu de la paix » est donc appelé à être un modèle
de respect et de sensibilité en agissant avec douceur.
Cette douceur consiste à corriger les autres sans user de méchanceté
et en étant patient avec ceux qui les entourent.
Car la paix ou la violence sont contagieuses et un homme peut apporter
le calme ou la tempête selon ce qui se trouve dans son coeur.
Mais avouons–le, il n’est pas toujours facile de garder son calme et
de ne pas céder à la colère ou de répondre à la violence. D’une part,
nous reproduisons souvent les attitudes que nous avons subies. Ainsi
notre manière de nous mettre en colère ou de céder à la violence
est souvent inspirée par ce que nous avons vu chez nos parents
(ou autres modèles). De plus, nos frustrations personnelles ou nos
craintes peuvent nous amener à être violent.
Etre un modèle...
93
Certaines personnes ont un grave problème avec la colère et doivent
trouver l’occasion de demander de l’aide.
Par ailleurs, il est aussi très important de donner à Dieu nos diverses
frustrations dans la prière.
Donner à Dieu notre colère, nos jalousies ou nos frustrations, est
le bon moyen de trouver la paix dans des situations tendues. Car la
paix et la douceur viennent de Dieu et nous avons besoin de lui pour
qu’elles nous habitent.
Travailler pour subvenir à ses besoins,
Ce critère est important et Paul s’appliquait à ne pas être à la charge
des églises ou de ses frères. Il considérait que l’Évangile était un don
et faisait plusieurs travaux pour subvenir à ses besoins3.
2Th 3:9-10 Vous savez vous-mêmes comment il faut nous imiter, car
nous n’avons pas vécu parmi vous dans le désordre. Nous n’avons
mangé gratuitement le pain de personne; mais, dans le travail et
dans la peine, nous avons été nuit et jour à l’oeuvre, pour n’être
à la charge d’aucun de vous. Ce n’est pas que nous n’en ayons le
droit, mais nous avons voulu vous donner en nous-mêmes un modèle
à imiter. Car, lorsque nous étions chez vous, nous vous disions
expressément: Si quelqu’un ne veut pas travailler, qu’il ne mange
pas non plus.
Selon cet exemple, le pasteur, doit veiller à garder un équilibre et à
ne pas forcément être à la charge des autres membres de l’assemblée
(voir le chapitre sur l’investissement et le travail).
Si cela est possible, il peut exercer partiellement un travail de manière
à permettre à l’Église d’avoir plusieurs ministères.
Cependant, il est aussi juste que celui qui travaille au développement
de la communauté reçoive un salaire. Donc si la communauté
est assez grande, elle peut soutenir des responsables (pasteurs,
évangélistes, diacres,) pour leur permettre d’exercer plus librement
leurs ministères.
Dans ce cas, il est important que ce soutien soit adapté aux ressources
de l’église.
Concrètement, cela signifi e que le serviteur doit vivre avec des
ressources fi nancières qui correspondent à celles de la plus grande
Etre un modèle...
94
partie des membres de l’église et selon les conseils suivants:
• Les responsables qui sont soutenus ne doivent pas s’enrichir
indûment avec les biens de l’église.
• L’assemblée ne doit pas manquer à ses engagements et prendre
soin fi nancièrement des personnes qui la servent.
Textes bibliques
Soyez tous mes imitateurs, frères, et portez les regards sur ceux qui
marchent selon le modèle que vous avez en nous. Philippiens 3:17.
Que personne ne méprise ta jeunesse; mais sois un modèle pour
les fi dèles, en parole, en conduite, en amour, en foi, en pureté.
Jusqu’à ce que je vienne, applique-toi à la lecture, à l’exhortation,
à l’enseignement. Ne néglige pas le don qui est en toi, et qui t’a été
donnée par prophétie avec l’imposition des mains de l’assemblée
des anciens. Occupe-toi de ces choses, donne-toi tout entier à elles,
afi n que tes progrès soient évidents pour tous. Veille sur toi-même et
sur ton enseignement; persévère dans ces choses, car, en agissant
ainsi, tu te sauveras toi-même, et tu sauveras ceux qui t’écoutent.
1Timothée 4:12-16
Retiens dans la foi et dans l’amour qui est en Jésus-Christ le modèle
des saines paroles que tu as reçues de moi. 2 Timothée 1:13
Soit à tous égards un modèle de bonnes oeuvres, et donnant un
enseignement pur, digne. Tite 2:7
Être un modèle dans sa famille.
S’il s’y trouve quelque homme irréprochable, mari d’une seule femme,
ayant des enfants fi dèles, qui ne soient ni accusés de débauche ni
rebelles. Car il faut que l’évêque soit irréprochable, comme économe
de Dieu; qu’il ne soit ni arrogant, ni colérique, ni adonné au vin, ni
violent, ni porté à un gain honteux; mais qu’il soit hospitalier, ami
des gens de bien, modéré, juste, saint, tempérant, attaché à la vraie
parole telle qu’elle a été enseignée, afi n d’être capable d’exhorter
selon la saine doctrine et de réfuter les contradicteurs. Tite 1. 6-9
Etre un modèle...
95
LES VRAIS BERGERS
Par Jacques-Daniel Rochat
Paissez le troupeau de Dieu qui est sous votre garde, non par
contrainte, mais volontairement, selon Dieu; non pour un gain
sordide, mais avec dévouement; non comme dominant sur ceux qui
vous sont échus en partage, mais en étant les modèles du troupeau.
Et lorsque le souverain berger paraîtra, vous obtiendrez la couronne
incorruptible de la gloire. (1 Pierre 5. 2-4)
Les serviteurs de Dieu
Voici plus de deux mille ans que Jésus est venu sur la terre. Son
ministère parmi les hommes a apporté le salut, une fantastique
délivrance et la révélation de l’amour de Dieu pour l’humanité.
Jésus est mort sur la croix et ressuscité… Mais après avoir accompli
son oeuvre, Jésus ne restera pas sur la terre car il doit quitter
physiquement notre monde pour rejoindre son Père.
Après la résurrection, Jésus sait donc qu’il va partir et qu’il n’est plus
que pour quelques jours parmi les siens. Bien sûr, l’Esprit viendra
soutenir l’Église… Mais lui absent, ce sont les hommes qui auront la
charge de son héritage. Que vont-ils en faire?
C’est dans ce contexte de départ, qu’il s’approche de Pierre et lui
pose trois fois la même question:
Jésus lui dit pour la troisième fois: Simon, fi ls de Jonas, m’aimestu?
Pierre fut attristé de ce qu’il lui avait dit pour la troisième fois:
m’aimes-tu? Et il lui répondit: Seigneur, tu sais toutes choses, tu sais
que je t’aime. Jésus lui dit: Prend soin de mes brebis.(Jean 21:17)
Pourquoi cette insistance? Certes ces trois demandes sont un écho
au triple reniement de ce disciple chancelant. Mais le projet de Jésus
n’est pas seulement de relever Pierre. Jésus sait qu’il va partir, il sait
que tout l’héritage de son ministère sera désormais à la garde de la
poignée d’hommes et de femmes qui l’on suivit.
Qui portera son onction? Qui incarnera désormais son amour parmi
les hommes?
Les vrais bergers...
96
Alors Jésus cherche où il pourra accrocher son précieux ministère. Et
pour trouver à qui il peut confi er sa mission, il propose cette «équation
du royaume»: M’aimes-tu? Alors prends soin de mes brebis.
Car Jésus voit déjà la foule immense des hommes et des femmes qui
peupleront la terre. Et cette humanité qui traverse le temps et l’espace
suscite la même intense compassion que celle qui l’a maintes fois
saisi4.
M’aimes-tu? Alors… Cet appel est limpide, et si tu aimes Dieu un
tant soit peu, alors deviens un berger, deviens un serviteur qui incarne
l’amour de Dieu pour les hommes.
Car la manière dont tu prends soin des autres est le seul vrai moyen
de mesurer l’amour que tu portes réellement à Dieu.
Le monde a besoin de bergers
Dieu cherche de vrais pasteurs qui portent les hommes dans leur
coeur et qui soient prêts à se consacrer aux autres pour leur permettre
de grandir et de s’épanouir.
Car le bon berger prend soin de ses brebis et le célèbre psaume 23
nous montre que cela concerne toutes les facettes de la vie: «il me
conduit près des eaux paisibles… il restaure mon âme…»
Aujourd’hui notre vision du pasteur est souvent déformée car l’église
a fait de ce ministère une fonction qui s’occupe essentiellement de
prédication et de gestion des cultes; ainsi, la formation que l’on donne
aux pasteurs est essentiellement intellectuelle5.
Certes, il est important que les pasteurs ou les responsables soient
capables d’enseigner et connaissent bien la Bible. Mais le ministère
pastoral du Christ va beaucoup plus loin: le vrai pasteur doit avoir une
vision des besoins spirituels, relationnels, intellectuels et matériels
de son troupeau.
Tous les responsables et conducteurs (pasteur, docteur, évangéliste,
etc.) devraient incarner le ministère du Grand berger qui prend soin
de son troupeau avec la vision de répondre à l’ensemble des besoins
nécessaires à son développement.
Il ne s’agit donc pas seulement d’enseigner mais aussi de prier avec
autorité pour la délivrance, d’apporter les clés pour le pardon et
de justes relations, d’aider les membres à trouver de quoi manger
Les vrais bergers...
97
et d’apporter un développement et une croissance dans tous les
domaines de la vie.
Car l’église doit être une source de salut et de développement pour que
les hommes vivent dignement dans leurs familles, dans leurs quartiers
et dans leurs régions. Ce développement global de la communauté
touche donc l’hygiène, la santé, la justice, la construction sociale et
les structures économiques.
Si l’Évangile ne touche pas les choses concrètes de la vie, il ne sert
plus à rien et ne sera jamais un signe divin pour le monde. Les débats
théologiques subtils ou les questions sur la fi n du monde n’ont jamais
amené les personnes à Christ. Par contre, quand l’Évangile apporte le
pardon entre voisins, du pain aux affamés, la guérison ou l’assistance
aux malades, une société de justice, il devient une puissance qui attire
le monde.
Les personnes qui aiment et servent le Seigneur sont donc appelées à
prier et à travailler à un développement durable de leur région.
Les mauvais pasteurs
Malheureusement, dans tous les pays du monde, il existe aussi des
mauvais pasteurs qui n’expriment pas le coeur du vrai berger. Ces
pasteurs ou ces responsables spirituels utilisent leur fonction comme
un simple gagne-pain ou pour agir de manière mauvaise. Par exemple,
dans de nombreuses régions du tiers-monde, les familles gagnent
moins d’un dollar par jour! Et pourtant certains pasteurs n’hésitent
pas à multiplier les offrandes et à exploiter leur assemblée pour vivre
eux-mêmes dans les richesses. Ils s’offrent des voitures de luxe et
habitent de somptueuses demeures.
Ils promettent la prospérité à ceux qui leur donnent de l’argent… et
se présentent comme des exemples de ceux qui ont été bénis!
Parfois même, ils utilisent leur position pour obtenir des faveurs
sexuelles de la part des femmes de leur communauté.
Est-ce que cela est juste? Est-ce que ces personnes incarnent
réellement le ministère de celui qui s’est abaissé pour venir au niveau
des hommes?
Est-ce cela, la vraie vision de la prospérité…?
Non! Ces personnes ne sont pas des bergers mais des loups qui
Les vrais bergers...
98
dévorent le troupeau de Dieu. Ils appauvrissent les autres dans le
dessein de devenir riches.
Un avertissement solennel
Toutes ces choses sont des scandales et les épîtres lancent de nombreux
avertissements à ces personnes qui détournent et corrompent le
message de l’Évangile. Elles sont:
…des fontaines sans eau, des nuées que chasse un tourbillon:
l’obscurité des ténèbres leur est réservée. … ils promettent la liberté,
quand ils sont eux-mêmes esclaves de la corruption… (Voir 2 Pierre
2. 1-20 et Tite 1. 10-11, 16).
La Bible nous avertit en de nombreux endroits que ceux qui agissent
de cette manière seront jugés très sévèrement. Car celui qui a une
fonction dans l’église a une position de modèle envers les autres. Il
a donc aussi une plus grande responsabilité envers Dieu et la colère
du Grand Berger se manifestera envers ceux qui auront utilisé leur
position spirituelle (et donc le nom de Jésus) pour faire le mal.
Ces faux bergers sont dans une situation très dangereuse, car un
jour, ils devront répondre devant Dieu de leurs actions. Il est donc
important qu’ils s’humilient et se détournent de cette voie avant
qu’ils ne tombent à jamais.
Ainsi, si votre pasteur ou votre responsable prend vos biens essentiels
pour s’enrichir lui-même, il n’est pas digne de l’Évangile.
Une juste gestion des richesses.
Un bon berger est une personne qui sait être juste avec les richesses.
Judas n’était pas ferme sur ce plan et son attrait pour l’argent l’a
conduit à vendre Jésus, son frère, le Fils de Dieu.
Cet exemple tragique nous montre combien il est important d’être
intègre avec les richesses car l’amour de l’argent exerce une très
forte séduction sur les hommes et peut les conduire à devenir un
instrument du diable.
La bonne gestion des biens de l’Église nécessite donc de prendre les
précautions suivantes:
Les vrais bergers...
99
1. Vivre un principe d’égalité
La première règle susceptible de nous protéger est de considérer
que le pasteur, l’évangéliste ou le responsable doit vivre avec des
richesses égales à la condition de vie de ses frères. Ainsi, un pasteur
qui vit dans une région avec peu de ressources doit avoir une vie
correspondante avec ceux qu’il sert. Les dons qu’il peut recevoir des
autres sont un moyen de lui permettre d’être à plein temps au service
de l’église, mais cela ne doit aucunement l’amener à vivre avec des
richesses supérieures à celles des autres.
2. Être serviteur
Le vrai ministre de Christ est un serviteur, c’est quelqu’un qui élève
les autres. Il ne doit donc pas dominer les autres mais les conduire
avec humilité.
Cette attitude de service est celle qui s’est manifestée en Jésus. Il
est descendu vers nous, non pour prendre des richesses mais pour
nous les donner. Il est venu en serviteur et a présenté la grandeur de
son amour en lavant les pieds de ses disciples. Cet exemple du bon
berger, qui donne sa vie pour ses brebis, est le modèle à suivre et à
mettre devant chaque candidat qui désire servir Dieu.
3. Bien gérer les ressources
Les diverses offrandes, dîmes et collectes ne sont pas la propriété des
pasteurs mais de l’Église. Elles doivent servir au fonctionnement de
la communauté et permettre d’apporter un soutien aux plus pauvres.
Pratiquement cela signifi e qu’elles devraient êtres gérées par un petit
comité de personnes intègres et justes et de façon transparente.
Certes, les responsables de l’église peuvent avoir besoin d’outils
plus coûteux pour exercer leur ministère (véhicule, téléphone,
sonorisation, etc.) mais ces moyens doivent êtres adaptés au niveau
de vie du pays et servir à l’ensemble de la communauté.
Par ailleurs et comme le montrent de nombreux textes bibliques,
une part des offrandes doit servir à soutenir les plus pauvres. La
première église de Jérusalem consacrait une part importante de ses
ressources à nourrir les veuves. Ainsi, les offrandes ne rentraient pas
dans la poche des Apôtres, mais l’argent était utilisé pour assister les
personnes démunies.
Les vrais bergers...
100
Avec de telles actions, l’église n’est plus seulement un lieu pour les
prédications, la prière et les chants, mais elle devient aussi un lieu ou
l’amour de Dieu est tangible et concret.
Car si l’Évangile est une puissance pour libérer les hommes de
l’emprise des ténèbres il est aussi une force pour rétablir la justice, la
dignité et la propérité. Pour accomplir ces transformations il use de
sa sagesse divine qui permet de gérer les ressources avec intelligence
dans un principe d’assistance mutuelle et d’intégrité.
La vraie onction
Aujourd’hui on parle beaucoup de l’onction. Certaines personnes
pensent qu’elles ont une grande onction parce qu’elle font des
miracles ou des choses spectaculaires. Mais la vraie onction ne
réside pas uniquement dans ces choses. Jésus parle même de ceux
qui auront chassé des démons ou fait des miracles en son nom sans
le connaître!
La vraie onction du Royaume de Dieu est limpide… c’est celle qui
était sur Jésus! Et cette onction est clairement défi nie par Jésus
lorsqu’il commence son ministère:
L’Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu’il m’a oint pour annoncer
une bonne nouvelle aux pauvres; Il m’a envoyé pour guérir ceux
qui ont le coeur brisé, pour proclamer aux captifs la délivrance et
aux aveugles le recouvrement de la vue, pour renvoyer libres les
opprimés, pour publier une année de grâce du Seigneur. (Luc 4:18-
19 voir aussi Esaïe 61. 1-4).
Selon ce texte, le coeur de l’onction du Messie6 n’est pas de faire
des actions qui frappent le regard, mais d’aider des personnes.
Ainsi, la puissance de délivrance et les miracles sont des moyens
que Dieu utilise pour manifester son amour aux hommes. Seule cette
onction d«amour» est réellement issue de Dieu. De grands miracles
sans amour n’impressionnent pas Dieu, car le Royaume de Dieu ne
repose pas sur des choses spectaculaires mais sur l’amour. Si donc
nous avons des dons de révélations, de délivrance ou de guérisons,
cela est bien. Mais nous devons garder toutes ces choses dans le cadre
de l’amour et du service car c’est là seulement qu’ils sont en Dieu et
dans l’Esprit du Royaume.
Les vrais bergers...
101
Plusieurs serviteurs de Dieu ont considéré les dons spirituels ou leur
vocation comme des biens personnels et les ont utilisés pour dominer
leurs frères ou pour obtenir des avantages matériels. Cela a fi ni par
corrompre les bénédictions divines et ils se sont éloignés de Dieu.
Gardons-nous de faire la même chose et soyons donc des serviteurs
humbles et aimants, conscients d’être nous aussi sous le ministère de
Christ. Ce que nous avons reçu ne nous appartient pas, c’est à Dieu
et nous serons jugés non en fonction de ce que nous avons reçu, mais
de ce que nous aurons fait des biens que Dieu nous a confi és.
Et cette vocation, c’est de nous engager à être un serviteur:
1. Humble: qui ne se considère pas comme supérieur aux autres et
qui utilise ses dons, ses capacités et son ministère pour servir.
2. Juste: qui ne regarde pas à l’apparence, à la position des autres,
mais à la justice et la vérité dans l’amour.
3. Intègre: qui gère les richesses et l’argent de manière honnête
dans la transparence et pour le profi t des personnes qui lui sont
confi ées.
4. Dévoué: qui se préoccupe des pauvres et des démunis en visant
à leur apporter une aide concrète.
Ce chemin n’est pas facile, mais c’est celui qui fait de nous un associé
du grand berger.
Ayez en vous les sentiments qui étaient en Jésus-Christ: lui qui était
de condition divine n’a point regardé son égalité avec Dieu comme
une proie à arracher, mais il s’est dépouillé lui-même, en prenant
une forme de serviteur, en devenant semblable aux hommes; et il a
paru comme un vrai homme, il s’est humilié lui-même, se rendant
obéissant jusqu’à la mort, même jusqu’à la mort de la croix. C’est
pourquoi aussi Dieu l’a souverainement élevé, et lui a donné le nom
qui est au-dessus de tout nom, afi n qu’au nom de Jésus tout genou
fl échisse dans les cieux, sur la terre et sous la terre, et que toute
langue confesse que Jésus-Christ est Seigneur, à la gloire de Dieu le
Père. Philippiens 2:5-11.
Les vrais bergers...
102
DÉMARCHE PRATIQUE:
Voici les questions que l’on peut se poser et aussi partager dans les
groupes. Attention, le but n’est pas de critiquer les autres mais de
vivre un temps de partages et de prière en vue de devenir soi-même
un berger à l’image de Christ.
• Quels sont les bons modèles de « bergers » que je connais et
pourquoi sont-ils bons?
• Suis-je tenté par le pouvoir sur les autres ou les séductions
matérielles?
• Qu’est-ce que Dieu m’appelle à faire et pourquoi?
Textes à lire pour compléter cette étude:
Les avertissements aux mauvais bergers
Ézéchiel 34:2-10, Matthieu 23, Luc 11, Esaïe 56:11, Jérémie 50:6,
Jude 1:3-21
Christ, le bon berger et les invitations à être un bon berger.
Ézéchiel 34:23, Zacharie 13:7, Jean 10:14, Hébreux 13:20
Les vrais bergers...
103
DES SERVITEURS DE DIEU POUR ÉQUIPER
L’ÉGLISE
Par Jean-Pierre Besse
Indépendamment des dangers et abus, tels que dénoncés avec raison
dans l’article précédent, et qui peuvent tenter certains bergers,
demandons-nous quel peut être le rôle des ministères dans le Corps
du Christ qu’est l’église d’une ville ou d’une région.
Des «Hommes de Dieu»
Tout d’abord le ou les pasteurs (au sens global) devraient être connus
comme «des hommes de Dieu», pour reprendre la belle expression
biblique. C’est-à-dire des intimes du Seigneur, un peu comme le
disciple que Jésus aimait, celui qui penchait sa tête sur la poitrine de
Jésus (Jean13.23).
Nous responsables, nous avons besoin d’apprendre à «entendre
battre le coeur de Jésus», qui est aussi le coeur du Père. Nous en avons
besoin pour pouvoir répondre aux désirs du Père et lui ressembler,
recevoir son amour, sa sagesse et ses dons.
Ainsi, tout en étant des «frères», serons-nous aussi des «pères
spirituels». Les membres d’une communauté chrétienne devraient
être d’accord que leur berger prenne des temps réguliers pour cultiver
sa communion personnelle avec Dieu.
Des équipes de ministères
Ensuite, réjouissez-vous si vos Anciens ou Pasteurs travaillent en
équipe de ministères, car c’est ainsi que le Seigneur a prévu les
choses. De nos jours, l’Esprit Saint pousse à nouveau les serviteurs
de Dieu à oeuvrer en équipes ministérielles, équipes coordonnées par
des gens aux qualités apostoliques. Ces derniers sont à la fois ceux qui
posent les fondations correctes d’une église ou d’une oeuvre (souvent
des pionniers, des fondateurs) et ceux qui ont la vision générale du
plan d’ensemble (des sortes d’architectes spirituels).
Serviteurs...
104
Soutenus par ces serviteurs au coeur d’apôtres, les autres ministères
vont trouver leur pleine mesure dans ce contexte, beaucoup mieux
que s’ils agissent seuls. Par exemple, ceux qui ont une fonction
de prophète: ils sont souvent des intimes de Dieu, très sensibles à
l’Esprit, et voient ce que Dieu est en train de préparer dans la marche
de son peuple. Mais leur rôle n’est pas de diriger. Les évangélistes:
ils savent «accoucher» les nouveau-nés de Dieu, motiver et entraîner
l’assemblée à toujours rejoindre ceux du dehors pour les mettre en
relation avec leur Sauveur. Les Enseignants ou docteurs: ils exposent
le mystère de Dieu et tout son conseil à partir de la Bible; et, proches
d’eux, les pasteurs ou bergers qui prennent soin de la communauté
des disciples et créent de bonnes conditions pour leur formation
(Éphésiens 4.11).
Ne nous offusquons pas si de telles équipes de ministères travaillent
dans plusieurs églises et même dans des dénominations différentes.
En ce 21ème siècle, le Seigneur achève de restaurer le Corps de son
Fils qui traverse les barrières des dénominations, si utiles qu’elles
aient parfois pu être dans le passé. L’essentiel pour le Corps est d’être
centré sur la Tête: Jésus-Christ, et de laisser Jésus vivre et diriger.
Des formateurs de disciples adultes
Les bergers et les autres ministères devraient mettre en priorité la
formation d’équipes de chrétiens spirituellement adultes et stables
en Christ. Ils vont repérer ceux qui sont passionnés pour les affaires
du Père, et désireux de former d’autres disciples. Ils vont prier pour
qu’ils soient revêtus de l’Esprit dans ce but. Les pasteurs pourraient
alors former des équipes, par exemple de 8 à 12 disciples solides et
capables d’en former d’autres qui en formeront d’autres et ainsi de
suite.
Il faut bien sûr que cette «première vague» de responsables soit autant
que possible désignée aux pasteurs par Dieu lui-même (Luc 6.12-13),
pour avoir une base de départ sûre. Les bergers passeront beaucoup
de temps à former les membres d’une telle équipe, pendant peutêtre
un ou deux ans. Ensuite ils leur délégueront la responsabilité de
pratiquer ce qu’ils ont vu faire avec leur formateur. C’est exactement
ce qu’a fait Jésus avec les Douze.
Serviteurs...
105
Cette façon de voir nécessite une conversion des mentalités au sein
même des églises, tant du côté de ceux qui ont le ministère de la Parole
ou du gouvernement que du côté des autres membres. Les églises
de plusieurs nations du monde qui ont commencé ce processus sont
celles dont le taux de maturité et de multiplication est le plus élevé.
Dans le fonctionnement traditionnel, les églises restent composées
à 90% de gens «mineurs», plus ou moins spectateurs passifs d’un
groupe actif certes, mais qui ne libère pas les fi dèles dans leurs
possibilités de servir Dieu dans leur entourage et dans l’église.
Une façon renouvelée de vivre en église, axée sur le Règne
de Dieu.
Les églises du nouveau type ont des ministres qui cherchent à
décentraliser et libérer les chrétiens dans leurs dons, leur appel et
leur fonction, donc à libérer la croissance!
Ces serviteurs de Dieu ne cherchent pas à confi ner l’église dans les
locaux offi ciels sous leur contrôle. Ils restent pourtant très présents
pour continuer à faire progresser ceux et celles qui ont pris des
responsabilités.
Ils supervisent sans imposer leur joug, mais en encourageant les
membres à prendre le joug du Seigneur qui est doux et léger, malgré
l’engagement total qu’il demande.
Les dirigeants eux-mêmes s’appliquent à suivre cette fi lière et
deviennent des serviteurs qui donnent l’exemple. Chacun de ces
nouveaux «bergers» ou «bergères», faiseurs de disciples, formeront
avec ceux qu’ils auront conduits à Christ, comme une «famille»
spirituelle jusqu’à ce que leurs enfants spirituels, devenus eux-mêmes
capables de faire de nouveaux disciples, soient devenus à leur tour
des parents spirituels.
C’est le principe naturel de la multiplication de Genése1.28.
Ceci n’entraîne nullement l’éclatement de l’église locale. Celle-ci
continue d’être le lieu du rassemblement des «familles» dont nous
venons de parler.
Mais l’église locale ne conservera pas les prérogatives et les charges
Serviteurs...
106
qui peuvent être assurées par les «familles» ou «cellules de vie»,
dans les maisons ou ailleurs. Elle conserve uniquement ce qu’on ne
peut pas assurer dans les petits groupes missionnaires:
• La conduite générale du grand ensemble (conseil d’anciens et de
diacres, par exemple).
• La grande assemblée regroupant les cellules avec une plénitude
plus grande de dons et de possibilités.
• Des séminaires de formation périodiques plus spécialisés, avec
plus de compétences (mais pas trop souvent pour ne pas manger
le temps des membres)
• Une ou deux oeuvres particulières requérant un appel spécial,
oeuvres qui peuvent intéresser la ville ou la région.
Serviteurs...
107
EN QUOI CONSISTE L’ÉGLISE QUE JÉSUSCHRIST
A FONDÉE?
Par Jean-Pierre Besse
Le malentendu
Il y a un immense malentendu sur ce qu’on appelle l’Église (Ekklèsia
en grec), en raison de ce que les communautés chrétiennes sont
devenues. A partir du 4ème siècle, l’empereur de Rome Constantin
décréta que désormais la «religion» offi cielle de l’Empire serait le
Christianisme. Il croyait bien faire et il est vrai que cette mesure a
mis fi n aux persécutions contre les chrétiens d’alors, en même temps
qu’elle offrait un nouveau ciment pour l’Empire. Cependant la foi
de l’Église n’est pas une «religion» mais le fruit d’une révélation de
Dieu qui produit la vie. Et cette vie produit des relations nouvelles
et une multiplication! Ce qui est arrivé, c’est que l’Église s’est
peu à peu installée dans le monde, pour en adopter en partie la
mentalité. Comme dans toute «religion», les fi dèles sont devenus
de plus en plus dépendants du clergé (= les serviteurs - conducteurs
«professionnels» de l’Église), dépendants et donc, en majorité,
fi dèles passifs. Parallèlement, le baptême quasiment «automatique»
des enfants, en «chrétienté», tendait à supplanter toujours davantage
la «naissance spirituelle» ou «régénération» par le biais de la
conversion personnelle.
En outre, la puissance du Saint-Esprit s’est cantonnée le plus souvent
chez les «maximalistes» de la foi et de l’amour souvent marginalisés
par les pouvoirs offi ciels. Entre temps, depuis le 18ème siècle, les
églises ont perdu progressivement leur pouvoir sur les autorités
civiles. Néanmoins, l’Église a continué de fonctionner jusqu’à nos
jours, selon le modèle quasi unique de la grande assemblée (entre
50 et 500 personnes ou plus) avec un «clergé» spécialisé entouré
d’une équipe (anciens, diacres, conseillers) chargée d’administrer, de
maintenir et si possible faire grandir cet ensemble. Même chez les
chrétiens de tendance évangélique qui affi rment, avec le Nouveau
Testament, que tout chrétien né de Dieu est «prêtre» (Apocalypse
1.6; 1Pierre 2.5 et 9), cette façon de vivre l’église a perduré malgré
L’Église c’est...
108
son inadaptation de plus en plus évidente aux temps actuels. Dans les
pays non-occidentaux, les anciens missionnaires, malgré leur zèle
admirable, l’ont importée sans s’en rendre compte.
Aujourd’hui, le Seigneur a montré à beaucoup qu’il fallait revenir à
la vie vécue dans les trois premiers siècles chrétiens et surtout aux
bases et principes fondamentaux vivants qu’on trouve dans la Bible,
en particulier le Nouveau Testament. Non qu’il faille retourner au
1er siècle, mais il s’agit de retrouver cette vie dans le contexte du
21ème siècle, avec, en point de mire, l’Église fi nale révélée dans
l’Apocalypse (Jérusalem céleste) liée à l’Avènement du Seigneur.
Il est intéressant de le constater: le mot «ekklèsia» (Église) dans le
livre des Actes, qui en raconte les débuts, n’apparaît pour la première
fois qu’en Actes 5.11… seulement après que les quatre premiers
chapitres aient parlé abondamment de la communauté des disciples
du Christ, de leur façon de vivre! Et justement, ils en parlent en termes
de communion d’hommes et de femmes appelés frères et soeurs; ils
en parlent comme de «la voie», comme de réseaux de vie caractérisés
par l’amour, la foi, la joie du partage, l’autorité sur les forces du mal,
en un mot des communautés remplies de l’Esprit de sainteté! Et c’est
à tort que certaines traductions emploient le mot «église» en Actes
2. 47, qui dit littéralement: Et le Seigneur ajoutait à cela ceux
qui trouvaient le salut. «Cela», c’était un miracle permanent, cette
communauté tantôt répartie en groupes dans des maisons privées,
tantôt réunie sur le lieu le plus public et le plus passant de Jérusalem:
l’esplanade du Temple. Lisez Actes 2.42-47; 3. 9-11; 4.31-35; 5. 12-
16, 27-28 etc.
Du reste, dans le N.T. le terme ekklèsia n’est jamais associé à un
bâtiment spécial ou à une organisation bureaucratique. Non que ces
choses soient mauvaises en soi, mais elles ne font nullement partie de
l’Être de l’Église et, souvent l’alourdissent. Dans le monde grecque,
Ekklésia désignait l’assemblée du peuple pour débattre des affaires
publiques. On pourrait traduire ce mot: «celle qui est appelée hors
de»: appelée par son Seigneur hors de l’esclavage du péché et de la
mort pour marcher vers la Cité nouvelle de Dieu que la venue du Fils
de l’Homme fera apparaître!
L’Église c’est...
109
Trois principes de base:
1. Qu’est-ce que la communauté chrétienne
fondamentalement?
• Un lieu de vie, une communion!
• Elle n'est pas une organisation, pas des locaux, pas une hiérarchie,
pas un programme ou des gens avec des vêtements spéciaux, du
moins pas fondamentalement.
• L’Église chrétienne est la vie de Dieu montrée dans un groupe
plus ou moins grand d’hommes, de femmes, d’enfants réconciliés
dans l’amour par Jésus, le Fils de Dieu.
• À l’image de Dieu, elle est donc une communion de personnes,
unies par Celui qui les a choisies.
• Elle est aussi une façon de vivre ensemble et au-dehors, en
public!
• Elle est la façon de vivre de Dieu, elle est «Emmanuel» («Dieu
avec nous»): voir plus bas!
• La Maison ou Famille de Dieu
La communauté est comme la famille de Dieu, où les gens pratiquent
cette façon de vivre de Dieu: - les soins inspirés par l’amour - la
guérison - la bénédiction - l’encouragement et l’éducation par la Parole
- le service mutuel et au-dehors… comme dans une bonne famille!
(cf. Ézéchiel 34). Donc, pas d’abord des techniques, des méthodes et
des règlements, mais la vie du Seigneur parmi les siens!
2. Quel est le fondement d’une telle famille comme base
de l’Ekklesia?
Dieu dit: faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance…
Dieu créa l’homme à l’image de Dieu, il créa l’homme et la femme…
Il les bénit et leur dit:… multipliez, remplissez!
L’image de Dieu n’est pas l’homme…sans la femme, ni la femme
sans l’homme, mais elle est l’homme ET la femme, appelés ensemble
à la vie relationnelle d’amour dont le produit est une descendance,
des enfants.
L’Église c’est...
110
Dans la création, la famille est donc «à l’image de Dieu», famille
ouverte appelée à remplir la terre! Dans la nouvelle Création,
rachetée, Dieu a voulu que nous vivions des relations qui forment
un ensemble dynamique. «Ce mystère est grand» dit Paul en parlant
de la relation conjugale comme représentation visible de l’Église
(Éphésiens 5.32)…Pourquoi?
Parce que Dieu, l’Éternel, est lui-même un courant d’amour
relationnel! Il se révèle à Israël, dans la Bible,
- Comme le Créateur éternel que Jésus appelle le Père
- Son Souffl e, l’Esprit, féconde les eaux primitives
- Sa Parole appelle à l’existence ce qui n’était pas (Genèse 1.2-3)!
Or, la Parole est devenue humaine (Jean 1.14) en la personne de
Jésus qui est le Fils de Dieu.
Dieu est une communion vivante en Lui-même: Père, Fils, Saint-
Esprit (Tri-unité):
Père - Fils - Saint-Esprit! Voilà pourquoi en Genèse 1.26, Dieu
délibère en Lui-même (au pluriel) en disant: Faisons l’homme à notre
image, selon notre ressemblance.
Voilà pourquoi Dieu a imprimé en nous ce même besoin de communion
qui nous pousse à fonder des familles, malgré les diffi cultés…
besoin qui nous pousse aussi à chercher la relation d’amour avec le
prochain, même si c’est maladroitement… Parce que Dieu lui-même
est AMOUR!
Voilà pourquoi ceux et celles qui sont animés du même Esprit par
leur foi au Père dans le Fils forment sans même l’avoir programmé
et surnaturellement une communauté nouvelle: l’Église.
3. Une famille en croissance pour remplir la nation, la
terre
La communauté a besoin des outils adéquats pour remplir le peuple
au sein duquel elle vit (Genèse 2.18 et 1.28) et l’infl uencer, selon
l’ordre missionnaire du Seigneur (Matthieu 28. 18-20, Marc 16. 15-
20).
L’Église c’est...
111
La communauté vit par l’action du Saint-Esprit, orientée par l’axe
des 3 commandements positifs du Christ:
1. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu (qui t’a libéré) de tout ton coeur,
de toute ton âme, etc.
2. Tu aimeras ton prochain comme si c’était toi-même
3. Allez et faites de toutes les nations des disciples…
L’Église, expression du Royaume de Dieu.
Jésus n’a pas prêché l’Église, mais la bonne nouvelle du Salut et
du Royaume de Dieu! (Marc 1.14-15; Matthieu 4.17; Luc 19.10,
etc). Les apôtres ont fait de même, en reliant le Salut et le Royaume
de Dieu explicitement à Jésus, annoncé comme Sauveur (le Salut)
et comme Seigneur et Messie (le Royaume de Dieu) (Actes 8. 12;
16. 31; 28.31). Beaucoup s’arrêtent au Salut…mais il n’est que le
passage unique et incontournable, la porte d’entrée, «étroite», d’une
réalité bien plus vaste et globale, et qui est le but: le Royaume de
Dieu!
Jésus nous a commandé de chercher le Royaume de Dieu et sa justice
(Matthieu 6.33). Quant à l’Église, qui en est l’expression anticipée, il a
dit que c’est LUI qui la bâtirait (Matthieu16.18). Donc, préoccuponsnous
du Royaume et voyons comment Jésus a bâti la communion de
vie des disciples - mère de toute Église authentiquement chrétienne.
Cette recherche aura des conséquences pratiques considérables, non
seulement pour les communautés chrétiennes, mais pour les Sociétés
dans lesquelles elles vivent!
C’est un ferment révolutionnaire non-violent, le moyen le plus
effi cace pour un développement durable. C’est l’annonce avancée de
la nouvelle terre et des nouveaux cieux.
L’Église c’est...
112
LA FORCE DES ÉGLISES CELLULAIRES QUI
FORMENT DES DISCIPLES
Par Jean-Pierre Besse
La façon de faire du Seigneur.
Dans beaucoup de régions du monde, le peuple chrétien n’est pas
un réel facteur de changement de la société du point de vue social,
économique, politique. Même dans des régions à forte densité
«chrétienne», on peut souvent trouver le même taux de corruption, de
violence, de misère, de sida, etc. que dans des zones à faible densité.
Triste constat, même s’il n’est pas vrai partout heureusement, mais
qui nous amène à la question: pourquoi en est-il ainsi?… Pourtant
à certaines époques, des peuples ont été bénis et transformés en
partie par des mouvements réformateurs (comme la Genève et la
Hollande de la Réforme ou comme l’Angleterre de John Wesley) et
des mouvements de réveil (comme avec J. Edwards et Ch. Finney
aux Etats-Unis); on pourrait encore citer d’heureux exemples à notre
époque!
Deux clés principales de tels changements positifs sont:
• Que l'on ne se contente pas d’avoir de nouveaux «croyants»
qui ont répondu à des appels ou pris une décision pour recevoir
la vie éternelle, mais de vrais disciples, des pratiquants d’une
vie réelle et pas seulement «religieuse». Des gens qui n’ont pas
seulement «adopté» Jésus pour le prendre dans leurs bagages,
mais des gens qui sont sortis de leur petit royaume pour entrer
dans Celui de Dieu! Beaucoup d’églises se contentent d’avoir
simplement des «convertis», des «sauvés», mais sans que ceuxci
soient continuellement entraînés à marcher avec le Seigneur
dans tous les domaines de leur nouvelle vie. Si les croyants ne
deviennent pas des disciples de Jésus, ils n’auront qu’un impact
très faible sur l’entourage, quand bien même ils auraient des
rassemblements spectaculaires!
• Une autre clé est le renouvellement de la façon de penser. C’est
la connaissance de la Parole de Dieu par l’Esprit qui renouvelle
L’Église cellulaire...
113
la pensée. Et la pensée régénérée produit l’action bonne! Les
pensées changées par Dieu vont se matérialiser dans la façon de
consommer, de choisir entre l’utile et le gadget, de sélectionner
ses dépenses, de gérer sa sexualité selon Dieu, de pratiquer
l’alliance de fi délité dans la famille, d’observer les règles
d’hygiène plus que les superstitions, de donner plus d’importance
à l’appartenance au Royaume de Dieu qu’à l’appartenance
tribale ou nationale et bien d’autres domaines encore! Sans
nous en rendre compte, nous avons laissé se dresser une barrière
millénaire entre le domaine dit «religieux» (prière, message de la
Parole, foi, louange, évangélisation…) et le domaine dit «civil»
ou «social» ou «culturel» (le travail professionnel, les fi nances,
le sexe, la culture, l’art et la science, le sport, la politique). Cette
barrière n’a rien de biblique quand on lit la Bible dans l’optique
de la nouvelle Alliance en Jésus-Christ! Nous devons l’abattre
dans nos pensées! (Colossiens 3.17).
Comment donc avancer dans le renouvellement de la pensée et dans
la vie de disciples?
La solution est de reprendre la méthode de Jésus avec ceux qu’il
«avait appelés et établis pour les avoir avec lui et les envoyer…»
(Marc 3.13-14). Tout chrétien authentique est quelqu’un qui a été
choisi, appelé et qui est venu librement à Jésus. Jésus veut que nous
soyons avec lui, comme les Douze disciples qu’il avait choisis pour
être spécialement avec lui pendant 3 ans. Ils ont été les apprentis du
Christ. Ils se sont formés à son école (Matthieu 11.28-30). Ils ont
été formés par la vie avec Jésus autant que par son enseignement.
Aujourd’hui, les pasteurs et anciens sont appelés à former eux aussi
des disciples en son nom et selon son Esprit d’amour, d’humilité et
d’autorité.
Ces disciples et «apprentis» de Jésus:
• Ils ont vu l'amour gratuit de Jésus en action pour les gens, même
les plus pécheurs.
• Ils ont vu la puissance du Père agissant dans sa prière pour les
malades.
L’Église cellulaire...
114
• Ils ont vu son autorité sur toutes les forces de destruction et
d’aliénation (démons).
• Ils ont constaté sa parfaite soumission à son Père du ciel
(sainteté).
• Ils ont constaté que l’esprit de jugement accusateur était absent
de ses relations.
• Ils ont entendu comment il répondait à ses adversaires
provocateurs et pleuraient sur eux, même quand il leur faisait
des reproches.
• Ils ont constaté son extraordinaire liberté envers les traditions
mortes et envers les autorités tout en respectant toujours ces
dernières.
• Ils ont entendu son message de grâce et de pardon aux hommes
perdus pour les régénérer et les sauver.
• Ils ont appris comment comprendre la loi par l'Esprit et non par
la lettre, comme une parole vivante de Dieu qui sonde les plus
secrètes motivations de leur coeur.
• Ils ont compris que l'amour de Dieu et des personnes (dans
la vérité) était plus important que les principes de la tradition
religieuse qui prennent la place de Dieu.
• Ils l'ont vu dans son attitude sans préjugés avec les femmes, avec
les enfants, avec l’occupant romain.
• Ils ont entendu son enseignement sur les derniers temps et sur
leur future mission, sur le Père, sur le Saint-Esprit.
• Finalement ils l'ont vu donner sa vie sur la croix et ressusciter
pour toujours.
• Ils ont reçu la puissance du Saint-Esprit depuis le «ciel» où leur
Seigneur est entré.
À certains moments, Jésus les a envoyé pratiquer ce qu’ils avaient
vu, entendu et reçu de lui (Matthieu 10). Et pas seulement les
Douze, d’autres disciples aussi comme les 70 (Luc 10). Et quand ils
revenaient de «mission», ils faisaient rapport à Jésus qui les prenait à
L’Église cellulaire...
115
part pour rectifi er leur pratique et aller plus loin (Luc 10.17-24; Marc
6.13, 30-31).
Finalement, avant son élévation dans le «ciel», Jésus a chargé ses
apprentis d’aller et de «faire des disciples» de toutes les nations. Des
disciples et pas seulement des chrétiens! C’est ainsi que l’Afrique et
les autres nations seront transformées!
Appliquer la méthode aujourd’hui!
Dans le N.T. on trouve trois fois le mot «chrétiens», mais 274 fois
le mot «disciples». Comment faire des disciples en grand nombre
aujourd’hui? Il est clair que les prédicateurs, évangélistes, pasteurs
et enseignants n’y peuvent suffi re. D’ailleurs beaucoup d’entre nous
qui le sommes, prêchent depuis le pupitre mais ne prennent que
rarement le temps de former eux-mêmes des disciples, quand encore
ils le sont devenus eux-mêmes! On ne forme pas des disciples avec
des foules depuis l’estrade, mais seulement avec de petits groupes,
comme Jésus qui s’est limité prioritairement à douze personnes.
Pourquoi? Parce qu’il est impossible de gérer davantage de relations
étroitement et simultanément.
Donc le Seigneur nous appelle à faire de même. Si nous sommes
nous-mêmes devenus disciples du Christ vivant, nous sommes
appelés à en former quelques-uns à côté du ministère public ou plus
traditionnel. La formation de disciples doit devenir la priorité. Le
but est que ces nouveaux disciples soient équipés de manière telle
qu’ils soient capables d’en former d’autres à leur tour, au moins
en ce qui concerne les bases de la vie chrétienne (2 Timothée 2.2).
En petits groupes ou cellules.
Il vaut d’ailleurs mieux faire cette formation en petites équipes de
2 à 4 responsables qui s’entendent bien et unis dans l’amour. C’est
ainsi que le Seigneur est présent au milieu d’eux, plus que par un seul
(Matthieu 18.19-20). Ainsi est mieux révélé le règne du Seigneur
aujourd’hui, anticipation du Royaume de Dieu à venir. En outre, le
fait d’être un petit «noyau» d’aînés spirituels (même s’ils sont encore
relativement jeunes) aide à prévenir la tentation de s’autoproclamer
pasteur et de devenir un petit dictateur, ce qui est une des grandes
L’Église cellulaire...
116
plaies de l’Église en maints endroits. N’oublions pas que dans une
cellule biologique (par exemple les cellules qui composent notre
corps) le secret de la multiplication est dans le noyau de chacune de
ces cellules. C’est le noyau qui a le «code génétique» qui va permettre
la naissance de plusieurs nouvelles cellules à partir de la première et
ainsi de suite.
Où et quand former des disciples?
Disons grosso - modo: partout et n’importe quand! Nul besoin d’un
«espace sacré» (locaux d’églises) ou d’un «temps sacré» (réunions
d’églises) pour cela, même si ces choses ne sont pas mauvaises en
soi, bien sûr. Mais en nous enfermant exclusivement dans des moules
religieux traditionnels, nous alourdissons la structure et occasionnons
beaucoup de frais d’entretien, tout en laissant croire que ce qui n’est
pas dans le temps et le lieu «sacré» n’appartient pas véritablement
à Dieu et n’est pas spirituel. Or, le Seigneur règne là où le «prince
de ce monde» a des prétentions et même des pouvoirs illégitimes
(le «monde»). Ne laissons pas faire l’ennemi! Il nous appartient de
«prendre» le terrain au nom du Messie Jésus et pour le Père (Josué
1, Psaume 2.8). Et cela passe par des hommes, des femmes, des
adolescents et des enfants transformés!
C’est pourquoi la structure de l’Église d’une ville ou d’un village
en «cellules», ou groupes de maisons, est probablement la forme la
plus appropriée de formation de disciples, en complément des grands
rassemblements périodiques, eux aussi nécessaires.
Dans le Nouveau Testament nous voyons cette double structure:
• L'église dans les maisons: Actes 1.13-14; 2.2; 2. 46; 5.42; 8.3;
12.1; 18.7; 19.8-10; 20.8 et 20; Romains16.5; 1 Corinthiens16.19;
Colossiens 4.15; Philémon 2; 2 Jean10. Vous ne trouvez par
contre aucune référence de constructions spéciales à part
l’existence des synagogues juives.
• L'église de toute une localité, c’est-à-dire le rassemblement
périodique des chrétiens se trouvant dans telle ou telle ville ou
villages ou région. L’exemple à Jérusalem est le rassemblement
des nouveaux disciples avec les apôtres «au Temple», c’est-
L’Église cellulaire...
117
à-dire sur la place du Temple qui était la place publique de
Jérusalem à l’époque. Ce n’était pas l’intérieur de l’édifi ce
religieux qui n’était alors réservé qu’aux prêtres et aux lévites
sacrifi cateurs. De plus, il n’est pas question, dans les épîtres de
plusieurs dénominations mais d’une seule expression du Corps
de Christ par localités: à Éphèse, à Colosse, à Thessalonique, à
Antioche, etc.
Cette façon de travailler peut donc se résumer ainsi:
a) Renouveler notre pensée pour considérer comme «domaine de
Dieu» l’ensemble de la réalité, dont l’homme a la responsabilité,
et non pas le seul domaine religieux, privé et ecclésiastique! (Mais
attention: cela ne veut pas dire imposer le Royaume de Dieu
par la force! Celui-ci ne s’étend que par les moyens spirituels
de la Vérité annoncée et de l’amour vécu dans la sagesse et la
sainteté!).
b) Oeuvrer avec le Seigneur à former de vrais disciples en petits
groupes de partage, de vie, de formation. Considérer ces groupes
comme les «cellules» du Corps des communautés ou églises
locales.
L’Église cellulaire...
118
LA JUSTICE: BASE DU DÉVELOPPEMENT
Par Jacques-Daniel Rochat
Quel avenir pour nos pays?
Aujourd’hui, de nombreux pays sont en crise, la pauvreté s’étend
dans de nombreuses régions, la guerre déchire et ravage des peuples,
les structures des états s’effritent, les règles commerciales permettent
l’exploitation des moins riches et la pauvreté et la misère se
développent. Même des pays qui profi taient d’une certaine stabilité
sociale sont ébranlés. Les incivilités sont fréquentes, les enseignants
ne sont plus respectés, la violence trouble les quartiers.
C’est un peu comme si de nombreuses sociétés faisaient marche arrière
en laissant libre cours à la méchanceté, aux abus et à l’égoïsme.
Cette régression touche aussi de nombreuses églises qui sont secouées
par des scandales ou qui deviennent et agissent comme le monde.
Mais, ces situations diffi ciles et traitées de manière spectaculaire
par les médias ne doivent pas accaparer toute notre attention. Car
il existe aussi de nombreuses régions où les choses s’améliorent
et où les sociétés connaissent un réel développement. Face à ces
deux situation, il est primordial de s’interroger sur les processus qui
infl uencent le développement et la prospérité d’un pays.
Est-ce l’argent?
L’argent a beaucoup de pouvoir et il est l’un des plus grands centres
d’intérêt des populations et des systèmes politiques. L’argent
permet d’acquérir des biens, de manger à sa faim, de construire
des bâtiments, mais, on ne peut certainement pas lui accorder le
pouvoir de développer une nation. Au contraire, les pays qui ont un
sous-sol riche ou des ressources commerciales connaissent souvent
d’importants troubles. Par ailleurs, l’argent qui a été donné à des
pays pauvres ne les a pas sortis de la misère mais a souvent renforcé
la corruption et l’inégalité. L’argent ne peut à lui seul apporter un
développement durable et les réelles richesses des pays développés
ne reposent pas exclusivement sur leur économie.
L’argent est un bon serviteur, mais il a besoin d’un maître et de cadres
pour apporter la prospérité.
La justice...
119
Est-ce l’instruction?
L’enseignement et les moyens de communication sont des vecteurs
importants pour la connaissance. Un pays qui fait sortir sa population
de l’ignorance agit avec sagesse. La science permet de comprendre et
d’exploiter les ressources, de créer des structures sociales, de mettre
en place des bases commerciales, etc.
Cependant l’Histoire nous montre que la connaissance n’apporte
pas forcément la prospérité. Plusieurs nations très cultivées ont
plongé brutalement dans le chaos et la destruction. Ainsi, c’est dans
l’Allemagne instruite que la deuxième guerre mondiale a pris sa
source. Aujourd’hui, les pays qui ont le savoir n’ont pas toujours
le développement, car la connaissance intellectuelle, aussi précieuse
soit-elle, ne suffi t pas.
Est-ce les ressources énergétiques, les soins médicaux,
la technologie…?
Nous pourrions continuer le jeu des questions en examinant les
différents facteurs qui peuvent apporter des développements. Ce
serait certainement une bonne occasion de mettre en évidence les
forces et les faiblesses de chacun de ces aspects. Mais cette étude
nous conduirait aussi écarter ces prétendants, car ils ne peuvent, à
eux seuls, apporter un développement durable à une société.
Quel est donc le premier facteur de développement susceptible
d’apporter une vraie prospérité à une nation?
Quelle est la première chose que devraient rechercher un pays et ses
dirigeants?
Un exemple instructif
Ces questions essentielles nous conduisent à prêter attention à un
événement historique que mentionne la Bible (1 Rois 3).
À cette époque, nous sommes environ mille ans avant Jésus-Christ et
le pays d’Israël est dirigé par le célèbre roi David. Celui-ci a marqué
l’histoire de son peuple et accompli de nombreux exploits. Mais
le temps a passé et le roi David est vieux et n’a plus la force et la
capacité de conduire son peuple. Son fi ls, Salomon, est choisi pour
prendre sa place.
La justice...
120
David approchait du moment de sa mort, et il donna ses ordres à
Salomon, son fi ls, en disant: Je m’en vais par le chemin de toute la
terre. Fortifi e-toi, et sois un homme! Observe les commandements
de l’Éternel, ton Dieu, en marchant dans ses voies, et en gardant ses
lois, ses ordonnances, ses jugements et ses préceptes, selon ce qui est
écrit dans la loi de Moïse, afi n que tu réussisses dans tout ce que tu
feras et partout où tu te tourneras,
Ainsi, Salomon se retrouve sur le trône royal et doit conduire le pays.
Mais pour le nouveau roi, la tâche n’est pas facile. Le pays compte
de nombreux habitants et les défi s sont immenses. Salomon prend
conscience de son incapacité à assumer une telle responsabilité.
Qui peut l’aider à être un bon roi et à apporter un réel développement
à son pays?
Or Salomon aime Dieu et c’est à lui qu’il s’adresse lors d’une prière
publique et par des sacrifi ces solennels7.
Cette attitude plaît à Dieu qui répond à Salomon par cette étonnante
proposition.
Demande ce que tu veux que je te donne. 1 Rois 3. 5 (2Ch 1:7)
«Demande ce que tu veux!» Quelle parole de la part du Dieu créateur
de l’univers.
Mettons-nous, un instant, à la place de Salomon pour honnêtement
éprouver notre coeur:« Demande ce que tu veux! » Quelle serait notre
réponse? Que souhaiterions-nous recevoir si quelqu’un au pouvoir
illimité promettait de nous exaucer?
Soyons honnêtes, face à une telle proposition nous serions très vite
tenté de demander de grandes richesses, la célébrité, le pouvoir, ou
la santé.
Et ces choses ont probablement aussi effl euré la pensée de Salomon,
mais le jeune roi demande autre chose…
Salomon répondit: tu as traité avec une grande bienveillance ton
serviteur David, mon père, parce qu’il marchait en ta présence dans
la fi délité, dans la justice, et dans la droiture de coeur envers toi; tu
lui as conservé cette grande bienveillance, et tu lui as donné un fi ls
qui est assis sur son trône, comme on le voit aujourd’hui. Maintenant,
La justice...
121
Éternel mon Dieu, tu as fait régner ton serviteur à la place de
David, mon père; et moi je ne suis qu’un jeune homme, je n’ai point
d’expérience. Ton serviteur est au milieu du peuple que tu as choisi,
peuple immense, qui ne peut être ni compté ni dénombré, à cause de
sa multitude. Accorde donc à ton serviteur un coeur intelligent pour
juger ton peuple, pour discerner le bien et le mal! Car qui pourrait
juger ton peuple, ce peuple si nombreux? Cette demande de Salomon
plut au Seigneur. 1 Rois 3. 6-10.
Comme l’indique cette réponse, le roi Salomon ne se considère pas
comme l’homme le plus important de son peuple, mais il se présente
comme un simple serviteur qui a reçu la responsabilité de conduire.
Cette attitude d’humilité est remarquable et spécialement nécessaire
aux personnes qui ont des positions importantes. Grâce à cette
attitude, Salomon reconnaît qu’il n’est pas capable par lui-même
d’apporter la prospérité, il demande donc de l’aide.
Et pour lui, l’aide essentielle, la chose la plus importante pour son
pays, c’est
«un coeur intelligent pour juger son peuple».
Car pour Salomon la justice est plus importante que toutes les autres
choses, C’est la denrée la plus essentielle pour le développement de
son pays.
Cette place importante de la justice se vérifi e quelques versets plus
loin lorsque deux prostituées viennent lui soumettre une sombre
affaire.
L’une des femmes dit: pardon! mon seigneur, moi et cette femme
nous demeurions dans la même maison, et j’ai accouché près d’elle
dans la maison. Trois jours après, cette femme a aussi accouché.
Nous habitions ensemble, aucun étranger n’était avec nous dans la
maison, il n’y avait que nous deux.
Le fi ls de cette femme est mort pendant la nuit, parce qu’elle s’était
couchée sur lui. Elle s’est levée au milieu de la nuit, elle a pris mon
fi ls à mes côtés tandis que ta servante dormait, et elle l’a couché
dans son sein; et son fi ls qui était mort, elle l’a couché dans mon
La justice...
122
sein. Le matin, je me suis levée pour allaiter mon fi ls; et voici, il était
mort. Je l’ai regardé attentivement le matin; et voici, ce n’était pas
mon fi ls que j’avais enfanté. L’autre femme dit: Au contraire! c’est
mon fi ls qui est vivant, et c’est ton fi ls qui est mort. Mais la première
répliqua: nullement! C’est ton fi ls qui est mort, et c’est mon fi ls qui
est vivant. C’est ainsi qu’elles parlèrent devant le roi. Le roi dit:
l’une dit: C’est mon fi ls qui est vivant, et c’est ton fi ls qui est mort;
et l’autre dit: nullement! c’est ton fi ls qui est mort, et c’est mon fi ls
qui est vivant.
Puis il ajouta: apportez-moi une épée. On apporta une épée devant
le roi.
Et le roi dit: coupez en deux l’enfant qui vit, et donnez-en la moitié
à l’une et la moitié à l’autre. Alors la femme dont le fi ls était vivant
sentit ses entrailles s’émouvoir pour son fi ls, et elle dit au roi: ah!
mon seigneur, donnez-lui l’enfant qui vit, et ne le faites point mourir.
Mais l’autre dit: il ne sera ni à moi ni à toi; coupez-le! Et le roi,
prenant la parole, dit: donnez à la première l’enfant qui vit, et ne le
faites point mourir. C’est elle qui est sa mère.
Avec cette étonnante histoire, Salomon fait une merveilleuse
démonstration de ce que doit être la justice et des fondements
nécessaires pour qu’elle soit appliquée.
La justice est là pour tous
Le premier point surprenant dans l’attitude de Salomon est qu’il
s’intéresse à l’histoire de ces deux femmes misérables et à leur vie
sordide.
Quel roi à la tête d’un état accepterait de prendre du temps pour des
personnes considérées comme impures et au rebut de la société?
Les deux femmes ont une vie déréglée. Qu’elles se débrouillent entre
elles!
Mais Salomon ne les renvoie pas, il les écoute et s’intéresse à elles.
Avec lui, la justice descend et s’approche de leur misère.
Car la justice est là pour tous, et ne doit prendre en considération ni
le mode de vie, ni la couleur de la peau ni l’échelle sociale.
La justice...
123
Ainsi Salomon ne demande pas d’argent pour considérer l’injustuce.
En écoutant les femmes il démonstrate que la justice doit défendre
la cause de tous les hommes. Il remporte le premier combat de la
justice:
être au service de tous et gratuite pour la victime.
Et cela est un grand défi , car il existe partout de forte pression pour
faire une « justice variable » soit en permettant aux puissants et
aux riches de corrompre la justice, soit en privant les pauvres et les
malheureux de leurs droits.
Cependant seule une justice globale est à même d’établir un
développement dans un pays.
Car la justice est la base de la paix, et si la justice n’intervient pas
pour rétablir le droit, elle laisse la porte ouverte à tous les abus, au
règlement de comptes et aux débordements de la vengeance.
Seule la justice est à même d’arrêter la spirale de la haine, de la
violence et la guerre.
L’état de droit repose sur le principe que tous les humains sont égaux
face à la justice et que la loi ou le droit s’applique à tous. Il n’existe
donc pas de zone où la justice est absente et les dirigeants d’un pays
doivent instaurer des services qui permettent à tous de faire appel à
la justice.
Ces institutions doivent être exemptes de corruption et ne pas tenir
compte de la situation sociale des gens. Elles doivent aussi être à
même d’écouter les gens de toutes origines, de mettre en lumière les
injustices et de poursuivre les coupables.
L’épée de la justice
Comme l’indique le récit biblique, la justice n’est pas facile à
appliquer et Salomon se trouve face à une grande diffi culté.
Le mal a été commis de nuit, sans témoins, et personne ne peut savoir
où se situe la vérité. De plus, la justice est en face de deux redoutables
adversaires que sont le mensonge et la dissimulation.
Salomon demande donc une épée…. Et une lame brillante et aiguisée
lui est donnée. La menace de cette épée, utilisée avec sagesse, est la
clé qui lui permet de faire éclater la vérité et de séparer le bien du
La justice...
124
mal. Car la justice a besoin d’avoir un appui et la capacité d’exercer
l’autorité. Une justice sans moyen de l’appliquer est une bonne
intention qui ne fait pas obstacle aux méchants.
L’exercice de la justice nécessite d’avoir une force d’application dans
la société et de produire une crainte respectueuse.
L’apôtre Paul souligne ce lien nécessaire entre l’épée et le magistrat
chargé de la justice.
Romains 13.4-6 Le magistrat est serviteur de Dieu pour ton bien. Mais
si tu fais le mal, crains; car ce n’est pas en vain qu’il porte l’épée,
étant serviteur de Dieu pour exercer la vengeance et punir celui qui
fait le mal. Il est donc nécessaire d’être soumis, non seulement par
crainte de la punition, mais encore par motif de conscience. C’est
aussi pour cela que vous payez les impôts. Car les magistrats sont
des ministres de Dieu entièrement appliqués à
cette fonction.
Selon ce texte, l’exercice de la justice est un
ministère donné par Dieu et le magistrat est en
droit d’utiliser la force pour servir la justice, et
à cette fi n il porte une arme susceptible de punir
le mal.
Illustration: la justice est souvent représentée sous
la forme d’une femme: Aveugle (elle ne considère
pas le statut des gens) avec sa balance elle pèse
les choses avec équité et son épée symbolise son
autorité.
Aujourd’hui, les temps ont changé et l’épée est devenue désuète face
aux armes modernes. Mais l’évolution dans les moyens d’exercer
le pouvoir ne change pas ce principe essentiel: c’est à la justice de
tenir le manche de l’épée.
Ainsi, les services de police (et l’armée) doivent être soumis à la
justice et agir exclusivement à son service et en vue d’établir le
bien.
Cette collaboration entre l’autorité et la justice est la base de la paix
sociale et du développement. Car si la police sort du cadre de la
justice et commence à voler, opprimer et torturer, elle devient un
La justice...
125
acteur de destruction qui agit contre le droit. Le pays n’est plus dirigé
selon la justice et toutes les bases sociales s’effondrent.
La justice doit donc s’exercer premièrement au sein des forces de
polices ou de l’armée. Et c’est là où se trouve le pouvoir des armes
que la justice et le droit doivent s’appliquer de la manière la plus
rigoureuse.
Salomon démontre une parfaite maîtrise dans l’exercice de la
contrainte et il n’a même pas besoin d’utiliser son arme pour faire
éclater la vérité et rendre la justice.
Cette gestion mesurée de la force est admirable et montre que la force
ne doit être utilisée qu’en dernier recours.
Car l’application de la justice n’est pas une vengeance aveugle et
sanguinaire mais un processus qui cherche à mettre en lumière la
vérité, rétablir le droit et mettre fi n au mal.
Pour cela, la justice a besoin d’une réelle autorité qui lui permette
fi nalement de faire peser les conséquences du mal sur le méchant.
Dans cet exercice délicat, la justice utilise son pouvoir pour renvoyer
la méchanceté à son expéditeur en appliquant des peines ou en le
privant de l’usage de sa liberté.
Cette capacité de la justice à « renvoyer » le mal à celui qui l’a commis
est la seule force capable de juguler les injustices d’un pays.
Ainsi, plus le mal est grand, plus l’application de la justice est à
craindre.
La bonne justice doit donc produire une crainte proportionnelle aux
injustices commises. Celui qui respecte son prochain et la société n’a
pas à avoir de crainte, mais le voleur et le meurtrier sont menacés par
les conséquences de leur propre mal.
La légitime association entre la force et la justice n’est pas facile à
appliquer et demande de la sagesse car la justice ne peut exercer le
droit en cédant à la violence, Au contraire, elle doit être un exemple
de retenue en appliquant des punitions mesurées en regard du mal
qui a été commis.
Ainsi, la justice ne doit pas faire souffrir celui qui a torturé ou mettre
à mort celui qui a tué. Car même dans l’exercice de la force, elle doit
garder sa dignité et ne pas s’abaisser à utiliser les moyens du mal.
La justice...
126
Ainsi, de nombreux pays n’appliquent plus la peine de mort envers
les meurtriers. Par ce choix, ils démontrent que le fait de donner la
mort est inexcusable et que la justice ne peut s’abaisser à tuer un
homme. La punition se limite donc à des peines d’emprisonnement.
Une vraie justice pour la paix
Tout Israël apprit le jugement que le roi avait prononcé. Et l’on
craignit le roi, car on vit que la sagesse de Dieu était en lui pour le
diriger dans ses jugements (1 Rois 3.16 à 27).
Grâce à l’aide de Dieu, Salomon incarne une vraie justice et une sainte
crainte s’empare de la population. Tout le pays prend conscience que
la justice est capable de trancher entre le bien et le mal et ceci même
dans les actions cachées aux yeux des hommes.
Cette capacité d’établir la vérité et de mettre en évidence le bien ou le
mal apporte un développement à tout le pays et c’est sous le règne de
Salomon que le royaume d’Israël entre dans son âge d’or. L’économie
est fl orissante, et le pays a un rayonnement international.
Cette fabuleuse croissance est le fruit de la connaissance, du travail
et de nombreux facteurs économiques et sociaux, mais la base, le
premier fondement est la capacité du pouvoir d’établir la justice.
Ce récit et l’attitude de Salomon sont donc de précieux exemples
pour les personnes appelées à exercer une responsabilité.
Aujourd’hui, le développement d’un pays est complexe et repose
sur un ensemble de facteurs très diversifi és, comme, l’économie, la
connaissance, la technologie, la médecine… Le développement d’une
nation est comme un jardin, qui, pour être beau, doit être cultivé dans
chacune de ses parties. Cependant, malgré la diversité des plantes,
elles ont toutes besoins d’être arrosées par la même eau.
Pour un pays, cette denrée essentielle est sa capacité à établir une
vraie justice. Car:
• Un pays riche sans justice produit la corruption et les
inégalités.
• Un pays fort sans justice produit l’oppression et la guerre.
• Un pays instruit sans justice produit l’avilissement et la
manipulation.
La justice...
127
Ainsi quand les dirigeants d’un pays commettent des vols ou cèdent
à la corruption, ils entraînent tout le pays sur le chemin de la ruine.
Cette ruine ne vient pas seulement de leurs propres vols, mais de
l’exemple qu’ils donnent à ceux qui les entourent, car les actions des
personnalités sont contagieuses, elles contaminent le pays.
Si des responsables d’un village commettent le mal, ils encouragent
les habitants à faire de même. Et ces mêmes responsables auront
beaucoup de peine à faire respecter la justice et le droit.
Pour ces raisons…
Comment un responsable de la bonne marche de la société peut-il
demander à la population de respecter les lois, quand il est lui-même
en infraction?
• Si mes chefs, qui devraient donner l’exemple, font le mal,
pourquoi est ce que je ne le ferais pas?
• Si tel dirigeant s’est enrichi avec les biens publics, pourquoi, moi
ne pourrai-je pas prendre quelque chose qui sert à la société?
• Si la police est corrompue… Pourquoi est-ce que moi je ne
pourrais pas voler?
• Si mon responsable commet l’adultère… Pourquoi m’en
priverais-je?
• Si mon père est menteur et fait le mal… Pourquoi dirais-je la
vérité?
Comme le montrent ces différents exemples, notre manière de vivre
la justice infl uence ceux qui nous entourent, et ce que nous faisons
se reproduit dans la vie des personnes qui nous considèrent comme
des modèles.
C’est un peu comme une rivière qui descend la montagne en plusieurs
cascades,
Si ceux qui sont près de la source salissent et polluent l’eau, les
suivants devront subir cette eau polluée, et n’auront aucune raison de
prendre soin de l’eau qui descend vers les autres8.
Ainsi, les pasteurs, les personnalités, les dirigeants et les responsables
ont une très grande infl uence dans la mise en place de la justice. En
La justice...
128
marchant avec intégrité et en respectant le droit, ils peuvent donner
l’exemple et apporter des fondements au développement bien plus
effi caces que des discours ou des investissements fi nanciers.
Chaque président, ministre, juge, policier, militaire, dirigeant,
enseignant, pasteur, responsable, patron, parent devrait faire un pacte
avec la justice en vue de la respecter et de l’aimer.
Car Dieu est juste et celui qui aime et recherche la justice est proche
de lui et sera élevé dans sa gloire quant il paraîtra devant le Seigneur
Éternel.
La voie du méchant est en horreur à l’Éternel, Mais il aime celui qui
poursuit la justice. Proverbe 15:9
Car moi, l’Éternel, j’aime la justice, je hais la rapine avec l’iniquité;
Je leur donnerai fi dèlement leur récompense et je traiterai avec eux
une alliance éternelle. Esaïe 61:8
On t’a fait connaître, ô homme, ce qui est bien et ce que l’Éternel
demande de toi, c’est que tu pratiques la justice, que tu aimes la
miséricorde et que tu marches humblement avec ton Dieu. Michée
6:8
Car l’Éternel est juste, il aime la justice; Les hommes droits
contemplent sa face. Psaume 11:7
La justice...
129
Proverbes de la Bible sur la justice
Traduction actualisée par Alfred Kuen
Le juste poursuit honnêtement son chemin. Quel bonheur pour ses
enfants d’avoir un tel père! Proverbes 20.7
L’honnêteté guide les hommes droits, mais les tricheries des gens
fourbes les mènent à la ruine. Proverbes 11.3
L’homme corrompu accepte les pots-de-vin sous le manteau pour
faire une entorse au droit Proverbes 17.23
Un roi qui gouverne selon la justice donne de la stabilité à son pays
mais celui qui multiplie les impôts le ruine. Proverbes 29.4
Celui qui opprime le pauvre pour réaliser un gain et fait des cadeaux
aux riches fi nira dans la pauvreté. Proverbes 22.16
Mieux vaut le peu honnêtement gagné que de gros revenus mal
acquis. Proverbes 16.8
Celui qui veut s’enrichir par tous les moyens entraîne sa famille
dans le malheur. Mais qui déteste les pots-de-vin, vivra longtemps.
Proverbes 15.27
Ce n’est pas bien de favoriser le méchant par égard pour sa personne
et de léser le droit du juste. Proverbes 18.5
Une cité prospère quand les justes appellent la bénédiction sur elle.
Mais les paroles des méchants préparent sa ruine. Proverbes 11.11
Une nation qui agit selon la justice est sur le chemin qui monte, mais
le péché est une honte pour tout un peuple. Proverbes 14.34
Quand les justes sont au pouvoir le peuple est heureux, mais quand
les méchants dominent, le peuple gémit. Proverbes 29.2
La justice...
130
Un souverain méchant sur un peuple pauvre est comme un lion
rugissant ou un ours affamé. Proverbes 28.15
La maison des méchants sera détruite, mais l’oeuvre des hommes
droits sera fl orissante. Proverbes 14.11
Lorsqu’un homme fait ce qui est juste et droit, cela fait plaisir au
Seigneur, plus que s’il lui offrait des sacrifi ces. Proverbes 21.3
Le méchant est terrassé par sa propre perversité, mais le juste reste
plein de confi ance jusque dans la mort. Proverbes 14.32
Le juste ne sera jamais ébranlé, mais les méchants ne demeureront
pas sur la terre. Proverbes 10.30
La justice mène à la vie, mais celui qui poursuit le mal court à la
mort. Proverbes 11.19
La justice de l’homme intègre aplanit son sentier mais le méchant
tombe par sa propre méchanceté. Proverbes 11.5
Le bonheur des justes fait la joie de toute la cité. Proverbes 11.10
La méchanceté ne donne de la sécurité à personne, mais en faisant ce
qui est juste on s’enracine sans jamais être ébranlé. Proverbes 12.3
Le Seigneur a horreur de la conduite du méchant, mais il aime celui
qui s’attache passionnément à ce qui est juste. Proverbes 15.9
Le juste se préoccupe du droit des pauvres, mais le méchant ne s’y
intéresse pas. Proverbes 29.7
Les pensées des justes sont toutes orientées vers ce qui est droit,
alors que les méchants ne songent qu’à tromper. Proverbes 12.5
La justice...
131
LE PROJET DE DIEU
UNE ABONDANCE QUI DÉBORDE SUR LE MONDE
Par Jean-Pierre Besse
C’est Dieu qui agit dans la Parole car Il est Lui-même sa propre
Parole. L’Évangile, c’est la puissance de Dieu, d’abord pour le salut
personnel de ceux qui y accordent leur foi, mais aussi en second
lieu, pour la société dans laquelle ces croyants vivent. Dans le
Deutéronome, il est dit au chapitre 4, versets 7-8:
(7) Quelle est en effet la grande nation qui ait des dieux aussi
proches que l’Éternel, notre Dieu, l’est de nous chaque fois que nous
l’invoquons? (8) Et quelle est la grande nation qui ait des lois et
des ordonnances justes comme toute cette loi que je vous présente
aujourd’hui?
Si ces paroles concernent évidemment d’abord Israël, elles
s’appliquent aussi à tous ceux et celles qui ont été greffés sur la
racine d’Israël qui est Jésus-Christ et qui proviennent de toutes sortes
de nations (Romains 11.17-18).
Le verset 7 met en évidence l’extraordinaire et unique proximité
du Seigneur, introuvable ailleurs: un Dieu qu’on peut appeler et
qui répond parce que Lui-même a pris l’initiative de s’approcher et
même de devenir comme l’un de nous!
Lui le Tout Puissant et le Saint, dont la gloire, si elle se manifestait
pleinement, nous anéantirait sur le champ, Il nous autorise à faire
appel à Lui! Nous ne risquons donc rien car nous sommes couverts
du sang de l’Agneau, Jésus, et nous tenons debout par grâce! Nous
sommes devenus nous-mêmes des fi ls et fi lles de Dieu en Lui! Il
est devenu tellement proche que ce n’est pas seulement «Dieu avec
nous» mais même «Dieu en nous» pour tous ceux que Dieu a baptisés
dans son Esprit!Un Dieu disposé à se laisser trouver par tous ceux
qui le cherchent de tout leur coeur (Jérémie 29.13-14). Un Dieu qui
répond à la prière lorsqu’elle provient d’une vraie communion et non
une «manipulation»!
Le projet de Dieu...
132
Mais il faut aussi écouter le verset 8 qui mentionne les lois et les
ordonnances justes de Dieu. Elles expriment la volonté vivante de
Dieu qui tient compte des époques et des lieux.
Il y a dans la Parole de Dieu, dans la Bible, reçue et appliquée par
l’Esprit Saint, un potentiel inouï de vérité et d’énergie capable de
transformer, nous et notre entourage: une nation tout entière peut
en être bénie! Mais pour cela les deux versets doivent être pris
ensemble et non séparément.
Une première tentation pourrait être de ne vouloir que ce que dit le
verset 7: «Priez le Seigneur, avec ferveur et foi, et vous le verrez agir
car il est proche de vous, il est même votre Père! Il va résoudre vos
problèmes, il va vous sortir de la misère et peut même vous accorder
la prospérité». C’est Lui en effet qui vous a sauvés de la mort et du
péché, vous êtes ses rachetés, comment ne nous donnerait-il pas tout
par dessus, avec le don de son Fils? Tout cela est vrai. Et pourtant,
si nous nous contentons uniquement de prier, même avec foi, sans
écouter le v. 8, c’est à dire sans prendre les responsabilités qui vont
avec la foi, il ne se passera rien de décisif à long terme! Pourquoi?
Parce qu’alors, la prière et les chants, la foi exprimée même, sont
une couverture qui masque la fuite, voire le refus de prendre la
responsabilité de ce qui est à faire et que Dieu montre, par exemple:
• Aimer sa famille, même quand elle nous déçoit.
• Respecter l'alliance et la parole donnée.
• Ne pas exiger des autres ce que nous n'exigerions pas de nousmêmes.
• Investir ce que Dieu nous a donné généreusement, pour le bien
des gens dans le besoin.
• Être conséquent avec l’hygiène nécessaire à la santé.
• Respecter le bien public plutôt que de le piller pour son
compte.
• Ne pas utiliser l'argent de la caisse d'église pour son usage
privé.
Le projet de Dieu...
133
• Ne pas agir sur la base de la corruption.
• Ne pas mélanger le recours à la puissance de Dieu par Christ
avec les moyens magiques du fétichisme, etc.
Le Saint-Esprit et l’Écriture nous enseignent sur ces choses! Si nous
ne sommes pas sérieux et exacts dans ce que Dieu nous montre, la
prière devient une quasi-abomination aux yeux du Seigneur (Esaïe
1.10-17).
La prière et la louange, les chants et les expressions de la foi ne sont
pas destinées à nous déresponsabiliser! C’est tout le contraire! Le
Seigneur répond à la prière et déverse son Esprit de sainteté et de vie
pour ceux et celles qui se mettent à sa disposition pour agir selon son
coeur et selon l’enseignement de l’Écriture compris dans l’Esprit de
Jésus.
La tentation inverse existe aussi, bien qu’elle soit moins fréquente
dans les milieux évangéliques: vouloir accomplir la volonté de
Dieu sans prière ou presque, en comptant sur le génie et les forces
de l’homme. Il y a certes prise de responsabilité dans ce cas, mais
le résultat tient plus à l’oeuvre humaine, limitée, temporaire, qu’à
l’oeuvre de l’Esprit de Vie! Elle est peu soucieuse de glorifi er Dieu
et peut donc dévier facilement du but initial. Surtout, cette action
«horizontale» devient sèche, à la longue. Elle devient juridique,
légaliste et lourde. Une telle pratique sans prière véritable a tendance
à dégénérer en un «humanisme» détaché du Dieu vivant, et même en
idéologie oppressante.
Il est donc nécessaire de tenir les deux faces de la révélation
ensemble, comme les deux faces d’une pièce de monnaie, c’est
cela le Royaume de Dieu. La proximité de Dieu, la foi, l’amour
pour lui, l’adoration… et aussi tirer les conséquences, prendre ses
responsabilités en mettant en oeuvre les implications de la Loi de
Dieu révélée dans la Bible! Et cela, toujours dans la grâce! Alors le
potentiel contenu en Jésus le Messie va pouvoir révéler sa force au
point que les gens (nos contemporains) diront, dans les nations, ce
qui est exprimé au verset 6 de Deutéronome 4: Vous observerez et
pratiquerez tout ceci car ce sera là votre sagesse et votre intelligence
Le projet de Dieu...
134
aux yeux des peuples qui entendront parler de toutes ces lois et qui
diront: cette grande nation (en l’occurrence l’Église dans ses diverses
communautés) est un peuple absolument sage et intelligent!
Pourquoi cela ne se produirait-il pas dans votre nation? Il suffi t de
lire les huit premiers chapitres du livre des Actes pour nous rendre
compte comment une petite communauté de départ (les quelques
dizaines de disciples de la chambre haute) ont été la base d’action du
Seigneur glorifi é pour bouleverser Jérusalem publiquement! Au point
que les autorités elles-mêmes disent: «vous avez rempli Jérusalem
de votre enseignement» (ou, selon certains manuscrits: du nom de
Jésus) (Actes 4.28)!
La puissance transformatrice de l’Évangile est descendue par le
Saint-Esprit dans la rue (2. 5-38), elle a pénétré dans les maisons
(2.46), elle a suscité un partage social spontané et non imposé (2.
44-45; 4. 32), elle s’est manifestée dans la guérison des malades (3.
6-7; 5. 12-18), dans la joie de la communauté rassemblée (2.46-47;
4.33), elle a «visité» la prison publique (5. 17-20), elle a confronté le
tribunal offi ciel (4. 1-22; 5. 21-32), elle a donné le courage au premier
martyr de mourir pour la foi (ch.7), elle a libéré les Samaritains
encore esclaves des superstitions (8. 5-17)… en attendant d’atteindre
(8. 1,4; 26-40) l’Empire Romain et de l’ébranler dans son opposition
au Dieu véritable, en particulier avec les communautés fondées par
l’équipe apostolique de Paul! L’enseignement de ses lettres et de
celles des autres apôtres est essentiel pour tirer de l’Ancien Testament
ce qui va transformer nos façons de voir et nos institutions sociales
et culturelles.
Quand les principes du Royaume de Dieu, qu’on trouve dans
l’Ancien Testament, sont activés par l’Esprit, dans la connaissance
du Christ, alors, tous les espoirs sont permis! Il est vrai qu’alors
nous entrons en guerre avec l’empire des ténèbres qui résiste dans le
monde (Jean 15.18-19; Matthieu 10.22); il fera même croire, vers la
fi n, que c’est lui qui gagne (Luc 21.25-28; 1Jean 2.18-19).… Mais
c’est tout le contraire: Jésus a déjà remporté la victoire de Dieu dans
l’homme et ses disciples la remporteront avec Lui (Colossiens 2.15;
Apocalypse 19.11-16)!
Le projet de Dieu...
135
Prenons un exemple: Jésus est venu libérer les captifs, proclamer
l’ère de la faveur du Seigneur («l’année de grâce» Luc 4.18-19): Il
s’agit de l’année du Jubilé dont parle Lévitique 25 et des années
sabbatiques dont il parle aussi dans ce texte et dans Exode 23 et
Deutéronome 15:
• Le repos périodique des gens et de la terre
• La remise périodique des dettes aux endettés sans espoir
• La libération périodique des esclaves qui avaient dû se vendre
pour subsister
• La restitution périodique des terres et des moyens de vivre
qui permettent à ceux qui les avaient perdus de revivre et de
recommencer avec une nouvelle chance!
Voilà des principes qui font partie de la Parole de Dieu. Ils défi nissent
un état d’esprit qui devrait être celui qu’on reconnaît dans les églises!
Et quand les chrétiens sont assez nombreux dans une nation, ces
principes, cet état d’esprit deviennent une source d’inspiration pour
les responsables politiques eux-mêmes en vue de réformes salutaires!
Il est vrai que l’Anti-christ doit, avant la fi n, se manifester à la planète
et il est vrai qu’il faut attendre et demander l’avènement glorieux
du Seigneur Jésus pour voir ces choses s’accomplir pleinement et
partout. Cependant nous pouvons infl uencer déjà le plus possible nos
sociétés et les fertiliser par le fl euve de Dieu qui est déjà en nous!
Un tout nouvel état d’esprit se répand comme un fl euve dans la
solitude (Esaïe 43.20; 44.3) comme on le voit déjà en maintes régions
du monde!
Le projet de Dieu...
136
VISION D’UN DÉVELOPPEMENT SPIRITUEL
ET SOCIAL
Par Daniel Depelteau
Si tu obéis bien à la voix de l’Éternel, ton Dieu, en observant et
en mettant en pratique tous ses commandements que je te prescrits
aujourd’hui, l’Éternel, ton Dieu, te donnera la supériorité sur toutes
les nations de la terre. (Deutéronome 28.1)
Cette promesse faite au peuple d’Israël revêtait un caractère spirituel,
économique et social. De fait, sous le règne de Salomon, la nation
d’Israël fut supérieure à toutes les autres nations de la terre. On peut
se demander si, aujourd’hui, une telle promesse n’a pas un sens pour
le peuple de Dieu sous la nouvelle alliance.
Certes, le peuple de Dieu ne correspond plus à une seule nation.
Dans la nouvelle alliance, le peuple de Dieu a des représentants dans
toutes les nations.9 Dans ce cas, il faudrait redéfi nir en quoi pourrait
consister cette promesse. Pour être concret, elle pourrait consister
en la possibilité d’offrir quelque chose de particulier que l’humanité
seule ne peut pas offrir sans l’aide de Dieu.
Sur cette base, les chrétiens pourraient contribuer de manière
essentielle à réaliser une vision pour un développement spirituel et
social dans le pays auquel ils appartiennent.
Dans un premier temps, la base biblique de cette capacité d’offrir
quelque chose de particulier est développée. Dieu propose une clé
pour un développement dans lequel son Royaume pourrait intervenir:
le renouvellement de l’intelligence.10
Dans un deuxième temps, l’économie de marché est examinée
plus spécifi quement. On découvrira qu’un piège malgré tout guette
l’économie de marché libre et comment une éthique chrétienne peut
contribuer à le désamorcer. On examine brièvement comment les
pasteurs et les hommes d’affaires chrétiens peuvent contribuer à
atteindre cet objectif.
Le développement...
137
La condition pour un développement spirituel: le
renouvellement de l’intelligence
Lorsque Moïse communiqua la promesse de Dieu mentionnée en
Deutéronome 28.1 – la supériorité sur toutes les nations de la
terre – au peuple d’Israël, celui-ci était encore errant dans le désert.
Il venait de traverser 400 ans d’esclavages. On peut penser que très
peu d’hommes avaient une formation de haut niveau. Moïse était
sans doute le seul à avoir fréquenté les hommes de haut savoir. Mais
en quelques centaines d’années, sous le règne de Salomon, Israël
avait acquis la supériorité sur les autres nations de la terre.
En quoi cet exemple peut-il être pertinent pour nous aujourd’hui?
Les promesses de Dieu pour son peuple devaient se réaliser dans
la mesure où celui-ci accomplirait les ordonnances qu’il leur avait
données. Or, on sait que dans l’ancienne alliance, à terme, son
peuple n’a pas pu les accomplir. De fait, après avoir donné à Israël la
supériorité sur les autres nations, Dieu a vu son peuple s’éloigner de
lui. L’alliance qu’il avait conclue avec lui n’a pas porté les fruits qu’il
escomptait. Depuis que le péché était entré dans le coeur de l’homme,
il n’était plus possible de maintenir une relation sanctifi ée avec lui,
même avec l’aide de la loi. En défi nitive, le sang des taureaux et des
boucs ne pouvait pas rétablir la relation entre les hommes et Dieu.11
Ainsi, après avoir équipé son peuple, l’avoir enseigné, nourri, formé
et avoir fait de lui un peuple puissant et reconnu par toutes les nations,
son peuple s’est enorgueilli; il a oublié d’où venait la bénédiction. Il
a cru qu’il était l’auteur de son propre salut.
Évidemment, Dieu n’a pas pu permettre cela. Il lui a fallu trouver une
autre manière d’établir son alliance, afi n qu’une telle situation ne se
reproduise pas. Dieu devait trouver le moyen de restaurer sa relation
avec l’homme indépendamment de son comportement et, sur cette
base, lui donner l’aide qui lui permettrait de se transformer à Son
image – en mettant ses lois sur son coeur et son intelligence.12
Pour cela, Dieu devait trouver le moyen de forger une épée au moyen
de laquelle il pourrait percer le coeur de l’homme, non pour le faire
mourir, mais pour lui redonner la vie; faire mourir plutôt l’orgueil et
le péché qui les séparaient de lui et restaurer leur relation. Cette épée
fut la parole de Dieu, faite chair en Jésus-Christ. Clouée à la croix,
Le développement...
138
elle a brisé le pouvoir que le péché avait de nous séparer de Dieu;
c’est là où s’est manifestée la grâce de Dieu. Et maintenant qu’ils
sont réconciliés avec leur Père en Jésus-Christ, rien ne pourra séparer
ses enfants de son amour.13
Le problème du salut a été résolu parfaitement par le sang de Christ
versé à la croix. Mais, celui du comportement de l’homme reste à
régler. Fort d’une relation rétablie avec Dieu, il s’agit lui donner le
moyen de se transformer à Son image.
Je dis donc: Marchez par l’Esprit, et vous n’accomplirez point les
désirs de la chair. Car la chair a des désirs contraires à l’Esprit, et
l’Esprit en a de contraires à la chair; ils sont opposés l’un à l’autre,
afi n que vous ne fassiez pas ce que vous voudriez. Mais si vous êtes
conduits par l’Esprit, vous n’êtes pas sous la loi. Galates 5. 16-18
Ne vous conformez pas au monde présent, mais soyez transformés
par le renouvellement de l’intelligence, afi n que vous discerniez
quelle est la volonté de Dieu: ce qui est bon, agréable et parfait.
Romains 12.2
Au moment de son baptême, une personne sauvée ne reçoit pas
automatiquement la maturité spirituelle. La nouvelle naissance est un
point de départ dans la marche en nouveauté de vie. Le discernement
de la pensée de Dieu requiert un renouvellement de l’intelligence, car
les voies de Dieu sont très différentes des voies des êtres humains.
Pour y parvenir, il faut apprendre un langage qu’il n’est pas possible
de connaître selon la chair; il s’agit du langage de l’Esprit. Il s’apprend
en marchant selon l’Esprit; par ce moyen, les désirs de l’humanité de
l’homme sont tenus en échec et la volonté de Dieu s’accomplit.14
Par le renouvellement de l’intelligence, nous devenons pleinement
participants du Royaume de Dieu, et le Royaume devient participant
de ce qui se produit sur terre. Là se situe l’enjeux de notre rôle icibas.
Si les chrétiens veulent avoir un impact qui glorifi e le Seigneur
dans toutes les sphères de la société, et infl uencer sinon susciter le
développement de la société, ils doivent être un canal par lequel le
Royaume de Dieu exerce son infl uence. C’est ainsi que Dieu peut
bénir les hommes et les femmes qu’il cherche à atteindre pour leur
révéler son amour.
Le développement...
139
Quelques exemples de renouvellement de l’intelligence
L’histoire du jeune homme riche est parlante à cet égard.15 Il
observait les commandements depuis son plus jeune âge, mais il
avait le sentiment qu’il lui manquait encore quelque chose. Jésus lui
annonça qu’il devait vendre tous ses biens et le suivre. Il n’a pas pu
faire cela parce qu’il avait de grands biens. Pourquoi n’a-t-il pas pu
se séparer de ses biens?
On le sait intuitivement: le fait de posséder beaucoup de biens
matériels, d’avoir du pouvoir, infl uence la perception que l’on peut
avoir de soi-même. A ce point que notre identité peut être défi nie par
nos richesses ou notre statut social ou politique. La nature humaine a
la faiblesse de croire que le fait de posséder beaucoup donne plus de
valeur à la personnalité.
Dans cette perspective, il est intéressant de comparer les personnalités
de Joseph et d’Abraham à celle du jeune homme riche. Ils étaient
tous riches. Joseph était même un homme très puissant en tant que
gouverneur d’Egypte.
Imaginons un instant que Joseph le Gouverneur se trouve devant Jésus
et qu’il lui demande de vendre tous ses biens; Joseph hésiterait-il à
se séparer de ses biens? Face à l’épouse de Potiphar, il avait un choix
semblable, défendre ses acquis – il dirigeait la maison de Potiphar,
l’intendant du Roi, de Pharaon lui-même – au prix d’une infi délité à
Potiphar et à Dieu, ou les perdre en maintenant sa fi délité à Dieu et
à son maître. Le choix pour lui était évident; il aimait Dieu. Il savait
qu’il pouvait compter sur lui. Son coeur appartenait à l’Éternel, son
identité était défi nie par Dieu et non par le pouvoir.
De même, Abraham n’a pas hésité à sacrifi er son fi ls unique, sur la
demande de l’Éternel. Il a effectivement pris cette décision puisqu’un
ange a dû retenir son bras. L’ange confififi rme ceci en disant: …je sais
que tu crains Dieu, puisque tu ne m’as pas refusé ton fi ls, ton unique.
(Genèse 22.12) Sur la demande de Jésus de se séparer de tous ses
biens, Abraham hésiterait-il? Le coeur d’Abraham appartenait à Dieu;
il le craignait. Son identité était défi nie par Dieu, en Dieu. A ce point
que la vie même de son fi ls unique ne pouvait pas « corrompre »
cette identité.
Le développement...
140
Lorsque Jésus demanda au jeune homme riche de se séparer de ses
biens et de le suivre, il lui demandait de mettre son identité en Dieu;
mais il ne le pu. A ce moment-là, son intelligence était voilée par ses
biens matériels.
Notons ce passage dans le livre de Job, qui évoque l’idée de remplacer
les richesses par l’Éternel, et de faire de Lui ses délices:
Accorde-toi donc avec Dieu, et tu auras la paix; par là, ce qui te
reviendra sera bon. Reçois de sa bouche instruction, et mets ses
paroles dans ton coeur. Si tu reviens au Tout-Puissant, tu seras rétabli,
tu éloigneras l’iniquité de ta tente. Jette l’or dans la poussière, (L’or)
d’Ophir parmi les cailloux des torrents; Et le Tout-Puissant sera
ton or, et pour toi, des monceaux d’argent. Alors tu feras du Tout-
Puissant tes délices. Job 22. 21-26
Ce passage met l’or bien à sa place: dans la poussière. Pourtant,
quelle convoitise ne suscite-t-il pas? Ceci, parce que nous avons
besoin d’avoir de la valeur.
La gloire, les richesses et le pouvoir donne le sentiment d’avoir de
la valeur, mais toutes ces choses disparaîtront; et tous ceux qui se
seront identifi és à ces valeurs perdront leur valeur en même temps.
Mais ceux qui auront placé leur identité en Dieu, en Jésus-Christ, qui
auront fait de l’Éternel leurs délices, vivront éternellement avec Lui.
Ils savent quel prix Jésus a payé pour qu’ils aient la vie éternelle et,
quelle valeur ils ont aux yeux de Dieu.
Soulignons que Joseph et Abraham n’ont pas acquis la relation qu’ils
ont eu avec Dieu dès leur naissance. Ils ont dû marcher avec lui afi n
de le connaître, apprendre à l’écouter, à lui obéir, et de découvrir
l’amour que Dieu avait pour eux. Lorsqu’ils furent prêts, Dieu les
utilisa afi n de se révéler sur terre, d’abord à travers Abraham. Sa
postérité devint le peuple d’Israël. Puis Dieu bénit l’Egypte tout
entière ainsi qu’Israël à travers Joseph.
De même, nous devons apprendre à mettre notre identité en Jésus-
Christ, afi n de pouvoir être des serviteurs fi dèles dans la gestion des
ressources de notre pays.
Le renouvellement de l’intelligence et le changement du coeur qui
l’accompagne sont des conditions indispensables au développement
Le développement...
141
spirituel et social d’une nation. Ce changement ouvre la possibilité
pour le Royaume de Dieu d’agir et d’avoir un impact sur la société
dans laquelle nous sommes.
Les clés du développement spirituel et social
Sur le plan socio-économique et politique, les pays du nord ou du
sud sont pour la plupart organisés sur la base d’une constitution qui
établit l’économie de marché comme base pour l’organisation du
commerce. La constitution est le premier jalon d’un Etat de droit.
L’économie de marché organise l’une des libertés fondamentales:
celle du commerce et de l’industrie.
La nation d’Israël telle que l’avait conçue l’Éternel avant son entrée
en Canaan était un État de droit fondé sur le principe de l’économie
de marché. La répartition du revenu en fonction des différentes
capacités de produire était admise; certaines personnes pouvaient
être plus fortunées que d’autres. Mais Dieu avait instauré dans le
fonctionnement de l’économie, des systèmes régulateurs qui avaient
pour but d’empêcher une trop grande concentration de richesse et
l’endettement irrémédiable des familles d’Israël.16
Bien que ces principes eux-mêmes ne soient pas transposables
systématiquement, ils justifi ent la condition que l’économie de
marché soit respectueuse des droits sociaux et garantisse la solidarité
nationale.
Ces conditions sont plus nécessaires qu’il n’y paraît à priori. La théorie
économique telle qu’elle est enseignée et telle qu’elle est pratiquée
dans le monde, ne préconise aucune limite à l’accumulation des
richesses. Il s’ensuit une justifi cation «théorique» à l’accumulation
illimitée de richesse par le profi t.
La seule idée d’accumuler des richesses sans limite soulève une
interrogation, pour ne pas dire une inquiétude. Intuitivement,
on admet que dans un tel cas de fi gure, il y aurait quelque chose
d’anormal dans une situation où une telle accumulation se produirait.
La diffi culté consiste à expliquer pourquoi.
Ce point sera traité en détail dans un autre chapitre. Mais on peut
retenir qu’à son époque un certain Karl Marx a été interpellé par
cette inquiétude et il a fournit son explication au phénomène dans
Le développement...
142
« le Capital », publié en 1867. En résumé, il a conclu de son analyse
que les riches s’appropriaient vilainement la valeur qui était produite
par les ouvriers. En conséquence, il fallait les expulser du pouvoir et
mettre à leur place les ouvriers. Nous savons ce qui est arrivé par la
suite.
Toutefois, son raisonnement ne tenait pas la route sur un plan
scientifi que, même si sa conclusion était attrayante du point de vue
des personnes défavorisées par la répartition des revenus. A long
terme, le régime de l’économie planifi ée qui en est ressorti s’est
effondré. Le champ est devenu entièrement libre pour l’économie
de marché.
Cela devrait réjouir tous ceux qui en sont les défenseurs, mais il y a
une question qui se pose: si l’économie de marché est le seul système
d’organisation envisageable pour la société, cela pourrait signifi er
que les solutions de l’économie de marché s’imposent partout et dans
tous les domaines; le cas échéant, jusqu’où pourra-t-on admettre la
solution de l’économie de marché? Il y a un danger imminent de
tyrannie de la rationalité marchande.
Cette rationalité progresse à grands pas et il n’est pas rare de voir
sacrifi er les intérêts d’une minorité au bénéfi ce de l’accumulation des
richesses. Dans les pays industrialisés, lorsqu’une grande entreprise
décide de licencier plusieurs milliers de personnes, en général les
actions de cette société augmentent en valeur, si elle est cotée en
bourse.
C’est la notion du sacrifi ce fondateur. Un consensus se dégage pour
désigner un coupable et le fait de le sacrifi er devient rassembleur.
«C’est parce qu’ils sont unanimement convaincus de la culpabilité du
bouc émissaire que les membres d’une communauté reconquièrent
la paix, au prix de cette violence sacrifi cielle qui devient donc
fondatrice. L’unanimité, on pourrait même dire la bonne conscience
sans faille des lyncheurs, est une dimension absolument nécessaire à
l’effi cacité du sacrifi ce.»17
Dans la mesure où la rationalité marchande tend à s’imposer comme
seul principe d’organisation économique, le danger court de voir
s’instaurer le sacrifi ce des moins aptes et l’exploitation économique
des plus pauvres. Que faire pour empêcher cela?
Le développement...
143
C’est ici que peut intervenir la révélation évangélique du sacrifi ce de
Jésus-Christ. «Le caractère révolutionnaire du message évangélique
vient justement de ce qu’il parvient à déjouer et briser l’unanimité
des persécuteurs. Il réhabilite scandaleusement le point de vue des
victimes … Le caractère inouï de la Révélation évangélique est bien
là: en révélant l’innocence des victimes, il disqualifi e le sacrifi ce et
en ruine, par avance, tous les effets.»18.
Dans cette perspective, les pasteurs et les hommes d’affaires chrétiens
peuvent jouer un rôle déterminant dans le développement social
de leur pays. Une éthique chrétienne dans les affaires peut être le
moyen de montrer comment la rationalité marchande peut demeurer
au service des besoins de la population, sans devenir une puissance
tyrannique.
Pour les pasteurs, il s’agit de créer des lieux où, en plus de
l’enseignement sur le salut:
• On peut témoigner de la manière dont Dieu renouvelle
l’intelligence
• Des hommes d’affaires peuvent se réunir et s’édifi er ensemble
• On peut enseigner les principes bibliques de l’économie.
Il s’agit en outre de prier pour que:
• La sécurité soit garantie sur tout le territoire du pays
• Vivre un État de droit
• L’autorité du Gouvernement soit reconnue
• Les réformes socio-économiques et politiques aboutissent
• Des élections légitimes puissent être tenues.
Pour les hommes d’affaires, il s’agit de
• Mettre en pratique les principes bibliques dans leur vie
personnelle
§ Renouvellement de l’intelligence
§ Gestion biblique de leurs revenus
Le développement...
144
• Mettre en pratique les principes bibliques dans la gestion de leur
entreprise:
§ Saine répartition des salaires et des revenus engendrés par
l’entreprise.
§ Politiques bibliques de gestion du personnel.
§ Transparence vis-à-vis de l’État.
• Collaborer à tous les efforts pour établir une place d’affaire
libre, Sécuritaire, respectueuse des droits sociaux et garantissant
la solidarité nationale.
• Promouvoir une éthique chrétienne dans les milieux où ils ont
une infl uence.
Il tarde à notre Dieu de pouvoir montrer sa générosité et son amour.
Mais il ne veut pas non plus que sa gloire soit attribuée à d’autres.
Son action dans ce cas serait complètement fausse et injustifi ée, ceux
qui s’attribueraient ainsi la gloire de Dieu seraient en fait incapables
de manifester la puissance divine. Il en résulterait une tromperie.
C’est pourquoi il faut d’autres Joseph, d’autres hommes et femmes,
y compris dans les affaires, capables de renoncer à tout pour Dieu,
afi n qu’il puisse manifester librement sa générosité à travers eux et
bénir leur pays.
Le développement...
145
LA CRÉATION ET L’EXPLOITATION DES
RICHESSES
Par Daniel Depelteau
(Garde-toi) de dire en ton coeur: ma force et la vigueur de
ma main m’ont acquis ces richesses. Tu te souviendras de
l’Éternel, ton Dieu, car c’est lui qui te donne de la force pour
acquérir [créer] ces richesses, afi n de confi rmer, comme il
le fait aujourd’hui, son alliance qu’il a jurée à tes pères.
(Deutéronome 18.17-18)
Le spectacle de richesses abondantes peut provoquer diverses
réactions; ces réactions seront très différentes si les richesses sont
partagées ou si elles ne le sont pas. Si un peuple se sent collectivement
riche, il en sera fi er et ressentira de la puissance. Si des pauvres
observent à distance une démonstration de richesse de la part d’autres
personnes, ils auront le sentiment d’une injustice; ils se sentiront
dévalorisés sans vraiment comprendre pourquoi.
La question de savoir d’où vient la richesse a de tout temps préoccupé
la science économique; précisément parce que l’on a cherché à
savoir si l’accumulation individuelle d’énormes richesses pouvait
être légitime.
Nous examinerons rapidement comment les richesses se créent,
comment Dieu intervient dans ce processus et quelle distribution
de richesse est légitime. On découvrira que le renouvellement de
l’intelligence touche non seulement la capacité de créer des richesses
mais aussi de la distribuer.
Dans le passage ci-dessus, le verbe «créer» a été rajouté car le sens
étymologique du mot hébreux traduit par «acquérir» le permet.
Essentiellement, on peut acquérir des richesses de deux manières: on
peut, soit «hériter» de telles richesses, soit les créer par la production
et le commerce de produits ou de services. Nous examinerons ici le
deuxième cas de fi gure.
Création de richesses...
146
L’économie de marché et la place de Dieu dans
l’économie
Une population, quelle qu’elle soit, a besoin de se nourrir, de se
loger, de se vêtir d’acquérir des connaissances, etc. Pour produire
tous les biens et services dont elle a besoin, une personne peut, soit
les produire elle-même, soit se spécialiser dans la production d’un
bien (son travail en quelque sorte) et échanger sa production contre
les autres biens dont elle a aussi besoin.
Dans la très grande majorité des cas, c’est le deuxième cas de fi gure
qui a été choisi. Ainsi, le marché est une conséquence naturelle de
la nécessité d’échanger les biens produits. L’échange pour sa part
entraîne la détermination de la valeur des biens échangés; car on
voudra échanger des biens qui ont une valeur comparable. C’est là
l’origine des prix.
La spécialisation entraîne un autre phénomène. Si une personne se
spécialise dans la fabrication de chaises, cette activité n’aura de
sens pour elle que si elle en tire un revenu suffi sant pour satisfaire
ses besoins au moins primaires. Elle doit donc pouvoir réaliser un
bénéfi ce d’exploitation; c’est-à-dire qu’après avoir payé tous les frais
liés à la production des chaises vendues, il doit rester une somme
suffi sante pour assurer sa subsistance. Sinon, cette activité n’aura
aucun intérêt. En conséquence, la spécialisation entraîne aussi la
nécessité de réaliser des bénéfi ces d’exploitation. L’importance de
ce bénéfi ce dépendra en partie de la valeur marchande des produits
que l’on fabrique.
La question se pose de savoir si Dieu entre quelque part dans
ce processus. Pour y répondre on peut examiner deux autres
questions. L’une a trait à l’origine de la population ou la croissance
démographique, l’autre a trait à l’origine des talents attribués à
chaque personne.
La croissance démographique
Le processus de procréation d’êtres humains est utilisé par les hommes
et les femmes pour avoir des enfants. Le cas échéant, ils peuvent
dire qu’ils ont engendré un être humain; mais ils ne peuvent pas dire
Création de richesses...
147
qu’ils l’ont créé car le mécanisme de création de l’être humain ne
vient pas de l’homme lui-même.
Certains prétendent que l’être humain est le résultat d’une évolution,
mais cette affi rmation ne correspond pas à une vision biblique de la
création. Pour s’en convaincre, on peut se poser la question de savoir
d’où vient l’esprit qui anime chaque être humain? À quel moment,
dans le processus de développement biologique, l’esprit fait-il son
entrée? Intuitivement, on comprend que l’esprit et la matière sont
fondamentalement différents, et que la matière ne peut pas engendrer
l’esprit. Ce dernier ne peut pas résulter d’un processus biologique.
Dans la Bible, le seul passage qui peut nous éclairer à cet égard est
celui de la Genèse, où Dieu donne le souffl e à l’homme.19
Il s’ensuit que chaque être humain reçoit son esprit de la part de Dieu
lui-même. Il ne peut en être autrement car si les êtres humains n’ont
pas la capacité de créer à partir de rien, encore moins peuvent-ils
créer un esprit. Seul un esprit peut créer ou engendrer un autre esprit;
et dans ce cas, seul Dieu – dans notre vision biblique du monde –
possède ce pouvoir. On découvre ainsi que Dieu est beaucoup plus
présent dans la réalité quotidienne que l’on a tendance à le croire.
Il participe à la croissance de toutes les populations, y compris la
population active qui produit les biens et services.
La distribution des talents
La faculté de penser est un don qui appartient aux seuls êtres humains.
C’est la particularité qui le distingue des animaux. C’est l’intelligence
dont il a besoin pour décider de son avenir et surtout, de choisir de se
réconcilier avec Dieu et ainsi de devenir participant de son Royaume
pour l’éternité. L’intelligence qu’il a reçue déterminera la place qu’il
pourra tenir non seulement dans ce Royaume, mais aussi ici bas sur
terre.
On observant la création, on constate qu’il y a une grande variété
de missions et de rôles. Il en est ainsi pour les êtres humains. Ils
ont tous des activités et des rôles différents. C’est ce qui permet la
spécialisation de la production. La question qu’on peut poser ici
est celle de savoir qui est à l’origine de la distribution des talents?
Serait-elle due au hasard? Sur la base de notre vision biblique du
Création de richesses...
148
monde, nous affi rmons que Dieu est à l’origine de cette distribution
de talents, comme il est à l’origine de l’esprit qui anime chaque être
humain.
Nous avons établi les éléments constituant d’une économie: la
population, ses besoins en termes de biens et services, sa capacité
de les produire, le système d’échange des biens; et par où Dieu entre
dans cette économie. Il nous reste à voir comment se détermine la
valeur dans les échanges et comment peut se créer la richesse.
La valeur et la création de richesses
La valeur de toute chose tient dans l’appréciation qu’une personne
peut faire de son utilité ou de sa capacité à servir. Aucun objet ne
peut avoir de la valeur en soi, si personne ne le juge utile. Seul Dieu a
une valeur en soi, car il est l’instrument par lequel il peut mesurer sa
propre valeur. C’est en vertu de ce principe qu’il est un être absolu.
Ainsi la valeur d’échange d’un bien ou d’un service résulte de la
faculté de penser, ce don qui nous est imparti par Dieu.
La valeur d’échange dépendra aussi d’un autre phénomène, celui de
notre capacité à transformer la matière pour en faire un produit ou
rendre un service, de manière à pouvoir le rendre non seulement utile
mais aussi attractif. Cela dépend, encore une fois de notre faculté de
penser, du talent qui est le nôtre.
Dans le processus d’échange, on effectuera deux raisonnements, on
estimera la valeur du bien que l’on veut acquérir par rapport à celui
que l’on veut donner en échange – celui que l’on a produit soi-même.
On doit donc estimer aussi la valeur de son propre travail, c’est-àdire
le bénéfi ce que l’on attend de l’échange. Dans ce processus, on
utilise le don, le talent qui nous a été imparti par Dieu.
On voit par cet exemple que Dieu n’est pas celui qui prend les
décisions à notre place, mais il infl uence considérablement le résultat
fi nal de nos décisions.
Le bénéfi ce d’exploitation correspond à un surplus; il s’agit de
l’excédent de revenu par rapport aux coûts de production. En ce
sens, le bénéfi ce correspond à une création de richesse. Il s’agit bien
Création de richesses...
149
d’une création car cette richesse n’existait pas auparavant. On peut
la comparer à deux phénomènes, celui du produit de l’agriculture et
celui de la transformation de la matière.
Le produit de l’agriculture résulte d’un processus vivant. Le blé vient
du germe mais l’homme ne contribue en rien à sa croissance, si ce
n’est de lui donner un terrain favorable. La nature contribue à créer
de la richesse. Ainsi en est-il avec le bétail.
La transformation de la matière consiste à fabriquer un bien à partir
d’une matière première: par exemple une chaise à partir d’un arbre,
du verre à partir d’un minerai, un vêtement à partir d’un lainage. Là
aussi on assiste à la création d’un bien, car ce bien n’existait pas;
cependant, il ne s’agit pas de la création à partir de rien, mais d’un
processus de transformation. L’homme a une capacité de créer, mais
une capacité inférieure à celle de Dieu.
La croissance du revenu global de la population résulte de deux
phénomènes: (1) de l’augmentation de la population, (2) de
l’augmentation du savoir faire ou de la productivité. Si la population
augmente, ses besoins augmentent mais aussi sa capacité de produire.
Par ailleurs, s’il devient plus ingénieux dans la capacité de produire,
son revenu augmentera. Si un ébéniste arrive à produire deux fois
plus de chaises qu’auparavant dans le même temps, grâce à une
nouvelle technique, et qu’il arrive à les vendre au même prix que
précédemment, il doublera son revenu.
C’est ainsi que la statistique offi cielle aux Etats-Unis explique
la croissance du revenu national. Et dans les deux phénomènes
mentionnés ci-dessus, nous avons vu que Dieu joue un rôle
déterminant.
Les conclusions principales que l’on peut tirer de ce qui
précède sont les suivantes:
• Le marché est une conséquence de la spécialisation de
la production et des talents que Dieu a distribué dans la
population.
• La valeur des biens réside dans l’appréciation qu’en font les
Création de richesses...
150
acheteurs potentiels
• Le bénéfi ce d’exercice résulte de la spécialisation de la production
et du surplus de valeur que l’on peut négocier avec les acheteurs
des produits.
• La quantité de revenu ou la richesse d’une population dépend de
deux choses: (1) de la quantité d’individus et (2) de la quantité
de leurs talents mis à contribution dans la production des biens
et services.
Nous avons vu que Dieu participe déjà à ce processus, bien que de
manière très anonyme. Et c’est pourquoi Dieu peut affi rmer qu’en
défi nitive il est pleinement participant de la création de richesse,
comme nous l’avons vu au tout début de ce chapitre. On peut se
demander à ce stade si Dieu ne peut pas participer de manière plus
explicite.
Comment le Royaume de Dieu peut infl uencer
l’économie
Dans la promesse qu’il a faite à Israël de lui donner la supériorité sur
les autres nations, Dieu a été très spécifi que:
Tu seras béni dans la ville, et tu seras béni dans la campagne. Le
fruit de tes entrailles, le fruit de ton sol, le fruit de tes troupeaux, la
reproduction de tes bovins et les portées de tes brebis seront bénis. Ta
corbeille et ta huche seront bénies. Deutéronome 28: 3-5
Dans ce passage, Dieu mentionne spécifi quement « le fruit de tes
entrailles ». C’est une confi rmation de ce que l’on disait plus haut. Il
précise que pour Israël, il interviendrait en faveur des enfants d’Israël
d’une manière plus particulière au moment de leur conception. D’une
manière semblable, il agit également en faveur de l’agriculture et du
cheptel.
Dans la nouvelle alliance, Dieu a toujours la possibilité de bénir
ceux qui ont une alliance avec lui, ce qui leur donne la possibilité de
partager cette bénédiction avec d’autres – qui ne sont pas forcément
en alliance avec Dieu.
Cela dit, la nouvelle alliance ajoute quelque chose qui ne fi gurait pas
dans cette promesse:
Création de richesses...
151
Voici l’alliance que je traiterai avec eux après ces jours-là, dit le
Seigneur: je mettrai mes lois dans leurs coeurs, et je les écrirai dans
leurs entendements. Hébreux 10: 16
Il écrit ses lois dans l’entendement de ceux qui sont en alliance avec
Lui en Jésus-Christ. Au sens étymologique de l’hébreu, il s’agit bien
de l’intelligence. C’est donc dire que pour ceux-là, Dieu se propose
d’accorder par révélation, des instructions voire des compétences, de
manière à les rendre capable de fonctionner selon le Royaume.
Dans l’ancienne alliance, certains hommes tels que les Prophètes ont
pu bénéfi cier de telles révélations. Nous avons vu comment Dieu a pu
accompagner Joseph et Daniel de cette manière, en leur permettant
d’interpréter les songes de leurs rois. Dans la nouvelle alliance, Dieu
veut accorder ce privilège à tous ceux qui sont en alliance avec Lui.
Notons cependant que cette faculté deviendra vraiment opérationnelle
dans la mesure où celui qui veut marcher avec Dieu, permet que son
intelligence soit renouvelée par le Saint-Esprit.
Ainsi, nous voyons par quel canal le Royaume de Dieu entre dans
le processus économique. Dieu participe à la création de tous les
êtres humains en insuffl ant l’esprit dans chacun d’eux. Il distribue
les talents qui permettent la spécialisation et la distribution du travail.
De cette manière déjà, il infl uence la création et la distribution des
richesses. Il peut en outre infl uencer la capacité de créer des richesses
chez ceux dont l’intelligence est renouvelée en Jésus-Christ.
Il reste maintenant une question, celle de la juste distribution du
revenu engendré par la production.
La juste distribution du revenu en Israël
Au départ de la nouvelle nation d’Israël, Dieu avait donné des règles
qui touchaient à la répartition du revenu. Ces règles avaient pour
but d’empêcher une trop grande concentration de richesse. Dieu
voulait donner à son peuple la prospérité, mais il ne voulait pas
qu’ils reproduisent les schémas d’exploitation d’être humains qu’ils
avaient connus lorsqu’ils étaient en Égypte. S’ils étaient aujourd’hui
indépendants et prospères, c’est à cause de la grâce de Dieu
Création de richesses...
152
uniquement, et non à cause de leur propre industrie et savoir politique.
C’est Dieu et nul autre qui les a fait sortir de leur esclavage.
Essentiellement, il y a deux formes de revenus: le salaire et le bénéfi ce
d’exploitation. Le salaire correspond à un service que l’on vend à
prix fi xe. Le bénéfi ce d’exploitation est soumis aux aléas du marché.
Le marché peut le sanctionner négativement ou positivement. Si un
produit ne trouve pas de preneur, le vendeur enregistrera un défi cit
qui pourrait le conduire à cesser son exploitation. En revanche, si le
produit trouve non seulement un preneur, mais plus de preneurs qu’il
n’avait été anticipé, il pourrait s’ensuivre un bénéfi ce d’exploitation
important. Il pourrait également s’ensuivre la création d’emploi et
une plus grande distribution de salaires.
La liberté individuelle dans l’activité économique comporte des
risques positifs ou négatifs: l’erreur d’anticipation ou le succès.
L’erreur d’anticipation peut entraîner des pertes qu’il faudra fi nancer
de sa poche. Le succès peut entraîner des gains inespérés et, de ce
fait, l’expansion de la production.
Dans une telle économie, certaines personnes auront des revenus
plus importants que d’autres. Il faut donc un moyen pour empêcher
que ce ne soit toujours les mêmes qui empochent tous les revenus, et
que ceux qui ont subi les aléas négatifs du marché aient une chance
de repartir sur de nouvelles bases.
Ceci est important pour Dieu, car les Juifs qui avaient le privilège
de gagner beaucoup avaient eux aussi étés des esclaves en Égypte.
Ainsi, leur meilleure existence n’était pas le résultat de leur seule
compétence, mais de la volonté de Dieu.
Dans cette perspective, les règles que Dieu a imposées à son peuple
pour corriger la distribution des revenus, on peut mentionner les trois
suivantes:
1. Si un frère est dans le besoin, il faut lui prêter de l’argent, mais
sans intérêt. Le prêt à intérêt ne peut se faire qu’envers un
étranger (un non Juif).20
2. Tous les sept ans, les dettes des fi ls d’Israël sont remises.21
Création de richesses...
153
3. Tous les cinquante ans, les maisons et les terres, qui auront été
vendues pour payer les engagements fi nanciers, seront rendues à
leurs propriétaires et les esclaves seront rendus libres.22
Bien entendu, ces prescriptions faisaient partie d’un ensemble. On
ne peut les appliquer en dehors de ce contexte. Notamment, elles
s’appliquaient simultanément à tous les fi ls et les fi lles d’Israël.
L’année de remise, qui correspond à l’année sabbatique, était la
même pour tout le monde, ainsi que le jubilé. De même, la prospérité
que Dieu promettait à son peuple se réalisait pour le peuple dans son
ensemble.
Cela dit, ces prescriptions révèlent une attitude que Dieu souhaite
voir chez ses enfants: une attitude de miséricorde. La seule raison
que Dieu invoque pour se justifi er d’imposer ces règles est que son
peuple était esclave en Égypte et que sa liberté et son abondance sont
le fruit de sa grâce.23 C’est pourquoi Dieu leur demande en retour de
manifester cette grâce les uns envers les autres.
La juste distribution du revenu aujourd’hui
Aujourd’hui, les fi ls et les fi lles de Dieu sont disséminés dans tous
les domaines et dans toutes les couches de la société. Leurs sources
de revenus sont diverses et leurs importances variées.
Dans le contexte fi nancier actuel, il n’est pas possible d’envisager
que le système bancaire s’adapte à des règles telles que mentionnées
précédemment. Toutefois, rien n’empêche les chrétiens de mettre en
commun leurs ressources afi n de participer à la miséricorde de Dieu.
C’est là l’essentiel.
Bien entendu, pour les salariés, la marge de manoeuvre n’est pas aussi
importante que pour ceux qui touchent le bénéfi ce d’exploitation. Pour
tous, la règle de la dîme continue de s’appliquer et il est important
que chacun participe aux frais de son église d’abord. Les salariés
sont concernés par cette règle avant tout.
Pour ceux qui touchent un bénéfi ce d’exploitation, il y a plus
de possibilités selon l’importance de ce bénéfi ce. Par exemple,
en Suisse, en début d’année, la plus grande banque a annoncé un
bénéfi ce global – une création de richesse – de près de 5 milliards de
Création de richesses...
154
dollars après impôt. Les actionnaires de cette société ont donc une
marge de manoeuvre très importante. De même, il existe des chrétiens
actionnaires d’entreprises qui peuvent mobiliser des ressources
importantes.
Comment peut-on utiliser les moyens issus de la création de richesse?
Il s’agit de viser le même but que celui de Dieu: utiliser les richesses
créées pour manifester la miséricorde: renvoyer libre les opprimés,
guérir les blessures, permettre à une personne de se consacrer à
l’Éternel pendant une année, racheter les dettes, construire des
lieux où le peuple de Dieu peut se rassembler afi n de faire vivre le
Royaume.
Deux exemples d’hommes d’affaires chrétiens
L’un est un témoignage bien connu chez les hommes d’affaires du
plein évangile. C’est celui de Paul Letourneau,24 un américain qui
a construit les machines de chantier qui portent ce nom. Elles ont la
capacité de déplacer des quantités de terre énormes.
Dans son témoignage, il raconte qu’il a reçu une nuit, l’inspiration
pour créer de nouvelles machines. Après avoir travaillé à en dessiner
une toute la nuit, il a réussi à fabriquer ces machines et à les vendre.
Puis l’entreprise de cet homme est devenue une multinationale.
Son salaire était tellement important qu’il pouvait se contenter de
vivre, assez bien encore, avec seulement 10% de son revenu. Le reste,
il pouvait le consacrer au Royaume de Dieu. Tous les week-ends, il
partait avec son avion privé et une équipe d’évangélisation pour aller
apporter la Parole de Dieu dans différents endroits des États-Unis.
En Suisse, une autre équipe d’homme d’affaires a reçu comme mission
de réunir des fonds afi n de libérer d’autres hommes d’affaires qui ont
subit une faillite. Ils vont négocier le rachat des dettes chez leurs
créanciers. Dans ces cas de fi gure, les créanciers, la plupart du temps,
accepte de liquider la dette pour seulement une fraction du montant
qui était dû. Cette fraction peut être aussi basse que 20% ou 30%.
Avec leurs propres moyens, ces hommes d’affaires remboursent la
dette selon le prix qui a été convenu, ce qui libère celui qui était
endetté de son fardeau et lui permet de repartir sur de nouvelles bases
en étant affranchi.
Création de richesses...
155
En résumé
Dieu affi rme que c’est bien lui qui donne à l’homme la capacité de
créer les richesses.25 Nous avons vu comment cela pouvait s’expliquer
d’un point de vue économique.
Il découle de ce qui précède que tous les revenus engendrés dans
le cadre du processus de production des biens et services vient de
Dieu, qu’il s’agisse des salaires ou des bénéfi ces; les talents ont
été distribués par Dieu et chacun lui est redevable pour son revenu.
Aucun de nous n’a de mérite particulier pour avoir reçu davantage
qu’un autre.
Dans cette perspective, ce qui compte vraiment pour nous, c’est
d’utiliser le revenu qu’il met entre nos mains pour lui rendre gloire,
en exerçant la miséricorde envers ceux qui sont défavorisés par la
distribution des revenus.
Création de richesses...
156
SAVOIR INVESTIR
Par Jacques-Daniel Rochat
Dans la demeure de l’homme sage on trouve de précieux trésors et
des réserves d’huile, Mais l’insensé dilapide tout ce qu’il gagne.
Proverbes 21.20
Gérer les richesses
La terre est une création merveilleuse qui regorge de richesses et
Dieu a placé l’homme dans ce « grand jardin » pour qu’il y travaille,
le cultive et en tire les éléments nécessaires à sa vie. Ainsi, nous
sommes appelé à gérer le capital qui nous entoure avec sagesse et à
utiliser les ressources matérielles dans le respect de Dieu, de notre
prochain et de l’environnement.
Mais cela n’est pas le cas, car le monde qui nous entoure détourne
son coeur de Dieu et préfère se prosterner devant les richesses de la
création. Cette attitude diabolique conduit les hommes à une course
effrénée et égoïste pour obtenir du profi t. Cela est catastrophique et
entraîne l’humanité à détruire son environnement, à exploiter son
prochain et à faire des guerres. Ainsi, l’idolâtrie des richesses et du
pouvoir est l’un des plus grands péchés qui enfoncent chaque jour
des milliards d’hommes et de femmes dans la violence et la misère.
Notre manière de gérer les richesses n’est donc pas seulement une
question personnelle mais un domaine qui touche profondément
notre relation avec Dieu, et avec les autres. Cet aspect est tellement
essentiel que l’on peut évaluer avec raison la qualité spirituelle d’une
personne en examinant sa manière de gérer ses richesses.
Ta façon de gérer tes richesses en dit plus sur ta communion avec
Dieu que tes discours et tes prières.
Car, l’Évangile, apporté par le Christ, n’est pas une simple spiritualité
intérieure, C’est une force de vie qui désire nous transformer et nous
faire vivre de manière intelligente dans tous les domaines de notre
vie. L’argent est l’un des domaines très importants qui doit être
conduit par l’Esprit de Dieu.
Savoir investir...
157
Judas était un disciple de Jésus qui avait été choisi par le Christ et
qui avait le privilège de vivre à ses côtés. Cependant, son amour de
l’argent l’a conduit progressivement à se placer sous l’infl uence du
Diable.
Ainsi, en se prosternant devant les richesses, il a permis à Satan
d’entrer dans sa vie26, et à, fi nalement, vendre Jésus; son ami et son
maître.
Vendre le fi ls de Dieu… Quelle terrible déchéance pour un disciple.
La gestion de l’argent et des richesses n’est donc pas sans conséquences
et peut entraîner de graves dérives. Face à ce danger, nous avons
besoin de gérer nos biens sous l’inspiration du Saint-Esprit et selon
la volonté de Dieu.
Concrètement, cela signifi e que nous devons apprendre à faire les bons
choix et à investir nos ressources de manière intelligente. Car un bon
responsable est une personne qui utilise son argent et ses richesses
avec sagesse et qui sait prendre soin des choses matérielles.
Mais cela n’est pas facile, car la manière égoïste et vaine de gérer les
richesses exerce une forte séduction dans la société. Cette pression
s’incarne dans la culture et dans les nombreux messages publicitaires
qui nous invitent à acheter toutes sortes de choses en multipliant de
belles promesses27.
Ces messages publicitaires et ceux de la mode nourrissent nos
rêves d’acquisitions matérielles, de prestiges et de gloire et, même
dans l’Église, nous sommes entraînés à faire comme ceux qui nous
entourent.
Cette manière de vivre, pas éclairée par la sagesse du Saint-Esprit, nous
entraîne à gaspiller nos ressources, et à nous priver du développement
que ces richesses pourraient apporter dans notre quartier.
Pour illustrer ces propos, j’aimerais présenter deux exemples
signifi catifs de «produits-pièges» qui peuvent apporter la pauvreté
en faisant croire qu’ils sont essentiels.
Savoir investir...
158
Le téléphone portable
Le téléphone portable est l’un des objets qui connait les
plus fortes ventes mondiales. Ainsi, dans de nombreux
pays, il est devenu un accessoire qui séduit toutes les
couches de la population.
La première cause de cet intérêt repose sur les capacités
« magiques » de ces appareils qui permettent d’établir
des contacts avec des personnes dans le monde entier.
Avant cela, les communications portables sans fi ls nécessitaient des
appareils lourds et avec une portée limitée; ils étaient réservés aux
services de police ou de l’armée, mais l’évolution des techniques
numériques a permis de miniaturiser des composants électroniques
et de les placer dans les petits téléphones portables.
Cependant un téléphone sans fi l est incapable de se connecter
directement à un autre appareil car, pour chaque appel, il a besoin de
se mettre en liaison avec l’antenne d’un centre de communication.
L’installation de ces centres est devenu un important marché et les
compagnies de communications ont investi des millions de dollars
pour établir des réseaux dans les régions les plus peuplées. Ces
importants investissements ont été faits en prévision des fantastiques
bénéfi ces que doivent rapporter ces services.
C’est pourquoi, chaque personne qui utilise un téléphone sans fi l doit
passer par un fournisseur, c’est cette entreprise qui lui permet de se
connecter aux autres usagers et qui va lui facturer une taxe.
Le coût de l’utilisation d’un téléphone portable est donc fortement
dépendant des taxes que prend l’entreprise de communications.
Celles-ci sont souvent très coûteuses et sont fi nalement bien plus
chères que l’achat de l’appareil.
Par exemple, dans la ville de Kinshasa, l’utilisateur standard va
devoir payer des sommes importantes pour utiliser son téléphone:
Dans un premier temps, il devra acheter un téléphone GSM d’environ
200 USD. Ensuite, il devra s’inscrire auprès d’un opérateur pour
obtenir un numéro de téléphone. Jusque-là, les frais sont fi xes et
pourraient être acceptables.
Mais c’est maintenant que les choses vont commencer à coûter très
Savoir investir...
159
cher car celui qui a obtenu un numéro met le doigt dans une machine
qui va lui prendre beaucoup d’argent. Car pour utiliser et garder son
numéro, l’utilisateur doit dépenser deux cartes téléphoniques par
mois28.
Par exemple, en RDC, ces cartes coûtent 5.- USD, il faudra donc
payer 10.- USD par mois, et donc 120.-USD par année.
À cette somme, il faut encore compter environ 60.-USD pour tenir
compte du prix d’achat du téléphone qui, selon sa qualité devrait
durer entre trois et quatre ans.
Un téléphone portable, c’est donc 180 USD par année!
C’est un prix énorme, en particulier dans des régions où les ouvriers
gagnent quelques dollars par mois et ou certaines familles ont
seulement quelques dollars par mois pour vivre.
Ce calcul des coûts du téléphone démontre qu’il est extrêmement
cher et qu’à part quelques exceptions, il est un facteur
d’appauvrissement29.
Cela est important et il faut que le futur utilisateur d’un téléphone
portable se demande s’il a les moyens d’entrer dans cette spirale de
coûts et aussi si cela vaut réellement la peine de mettre cet argent sur
cet objet, car, par exemple, à Kinshasa, 180 USD représentent plus
de 8 sacs de riz ou plus de 1’800 pains! C’est donc un investissement
piège!
La tronçonneuse
Une tronçonneuse est aussi un bon exemple
d’un investissement très séduisant mais pas
forcément rentable à long terme.
Il faut dire que cet outil est vraiment impressionnant. Alors qu’il
faut des heures pour couper un arbre à la main une tronçonneuse
est capable de faire ce travail en quelques minutes et avec très peu
d’effort. Ce miracle technique est obtenu grâce à son puissant moteur
qui entraîne une chaîne aux maillons coupants.
Cela est très séduisant et toutes les personnes qui doivent couper du
bois seront fortement envieuses des capacités de cet outil.
Ainsi, la tronçonneuse va devenir le rêve du travail vite fait et
effi cace.
Savoir investir...
160
Cependant, une fois encore il faut faire le bilan de cet investissement.
Est-ce réellement un choix intelligent?
Est-ce que cet outil va réellement apporter des richesses à celui qui
l’emploie? Apportera-t-il un développement à une région?
Cela est peu probable et il est important de réfl échir à toutes les
implications négatives qu’apportent ce genre d’outil.
Le premier aspect négatif est que la tronçonneuse tire sa force d’une
substance qui est loin d’être gratuite: l’essence.
Ainsi, une tronçonneuse d’une puissance de 2 à 4 KW, soit entre 3 à 5
Cv. consommera environ 1.5 litre d’essence à l’heure (~ 1USD).
Un rapide calcul nous permet de prendre conscience que le travail
avec cet outil coûte cher. Ainsi, chaque journée de travail va nécessiter
entre 5 et 15 litres d’essence. Soit environ 10 USD (50 USD par
semaine, environ 200 USD par mois)
À ces frais, il faut aussi ajouter l’huile nécessaire à la lubrifi cation de
la chaîne ainsi que les fournitures et les pièces de rechange.
Ces simples chiffres nous montrent déjà que le prix à payer pour
utiliser cet outil est exorbitant et qu’il nécessite d’importantes
ressources fi nancières uniquement pour payer le carburant. Mais cela
n’est pas tout!
Comme les tronçonneuses sont utilisées à bout de bras, elles doivent
être légères. Leur moteur est donc petit et doit travailler à hauts
régimes et à la limite de sa résistance mécanique. Pour ces raisons,
une tronçonneuse tombe souvent en panne, il faut donc acheter des
pièces de rechange, et sa durée de vie n’est pas très longue (deux à
trois années en utilisation intensive).
L’investissement est donc perdu dans une période assez courte.
La tronçonneuse n’est donc pas un investissement adéquat et à la
portée d’un ouvrier ou d’une petite entreprise, au contraire, elle
risque d’appauvrir celui qui l’utilise. Ou alors, le coupeur de bois
devra couper beaucoup d’arbres pour gagner de l’argent. Il risque de
détruire la forêt et de faire du mal à sa région.
Là encore, avant de faire cet achat, il faut réfl échir à toutes les
implications.
Savoir investir...
161
Est-ce que j’aurai réellement les moyens d’assumer cet
investissement.? Est-ce que cela ne va pas me conduire à détruire les
forêts de ma région juste pour payer les coûts du carburant?
Face à toutes ces questions, il est sans doute plus sage d’investir dans
des scies à mains et des haches. Celles-ci dureront de nombreuses
années et permettront de faire le travail sans dépenses inutiles.
L’importance du travail.
Les deux exemples que nous avons abordés illustrent la manière dont
des mauvais investissements peuvent nous faire perdre de l’argent.
Chacun de ces objets à pourtant un fort capital de séduction, de plus
il semble utile et nous promet de grands services. Cependant, il y a
très peu de chance que ce type d’achat apporte la prospérité parce
que ces objets consomment beaucoup de ressources fi nancières et en
produisent peu.
La clé de la vraie prospérité est donc ailleurs, car pour devenir riche,
il faut produire des ressources et cela ne vient pas tout seul: il faut
travailler.
Ainsi, l’une des premières paroles de la révélation biblique est
d’annoncer à l’homme qu’il devra travailler à la sueur de son front
pour obtenir son pain30.
Les richesses ne tomberont donc pas du ciel, mais seront le fruit de
son labeur et de ses efforts.
Dans la Bible, le travail est très précieux, car c’est par lui que l’homme
peut donner de la valeur aux choses qui l’entourent.
Par exemple, c’est en travaillant la terre que l’homme va pouvoir
planter des légumes, du blé, du riz et toutes sorte d’arbres et qu’il
devra en prendre soin. Plus tard, ce travail sera récompensé et il
pourra en récolter des fruits et pourvoir aux besoins de sa famille.
Malheureusement, beaucoup de personne n’ont pas compris
l’importance du travail. Elles passent leur journée à attendre des
richesses ou un emploi dans les services de l’État. Pendant ce temps
ce sont leurs femmes qui doivent travailler au ménage, cuisiner et
faire encore du commerce pour trouver de l’argent. Ainsi l’homme
ne fait rien et la femme fait tout!
Savoir investir...
162
Cela n’est pas juste, car tout le monde doit travailler et même celui
qui n’a pas de vrai emploi peut apporter sa contribution à sa famille
et se rendre utile.
Ainsi, celui qui n’a pas d’emploi peut travailler et aider son épouse, ou
commencer à faire un petit jardin et le cultiver, il peut aussi entretenir
la route qui passe devant sa maison. Nettoyer son quartier, réparer
sa maison ou les choses qui sont à l’abandon. De cette manière, il
apportera quelques choses à sa famille et à son quartier et il apprendra
aussi à travailler avec ses mains.
Car une personne qui ne travaille pas se détruit et sera progressivement
incapable de prendre des responsabilités.
L’exemple de la Suisse
La Suisse est un pays avec un climat diffi cile, ses terres sont
accidentées et pas très fertiles, de plus, il n’a pas de richesses dans
son sous-sol.
Pourtant ce pays est aujourd’hui parmi ceux qui apportent le plus de
richesses à ses habitants. Quel est son principal secret? Le travail!
Ainsi, les Suisses sont connus dans le monde entier pour la qualité de
leur travail. Au fi l du temps, ils ont valorisé leur pays en construisant
des routes, en cultivant leurs champs et en construisant des maisons
et des entreprises.
Les efforts des habitants se sont progressivement additionnés à
travers le temps et les nouvelles générations ont profi té des routes,
des maisons, des canalisations mises en place par leurs ancêtres.
Peu à peu, toute cette somme de travail a apporté la prospérité et la
richesse.
Car la vraie richesse ne vient pas d’un coup, mais c’est une
construction qui se fait à travers le temps et en additionnant le labeur
de chaque journée.
Ainsi, celui qui cherche la richesse et la prospérité ne doit pas rester
inactif mais faire tout ce qui est possible pour améliorer et valoriser
les choses.
Tout ce que ta main trouve à faire avec ta force, fais-le. Ecclésiaste
9:10
Savoir investir...
163
Cette importance du travail traverse toute la révélation biblique et se
retrouve dans les conseils que l’apôtre Paul donne dans les églises.
Car, lorsque nous étions chez vous, nous vous disions expressément:
Si quelqu’un ne veut pas travailler, qu’il ne mange pas non plus. 2
Thessaloniciens 3:10
À cette époque, plusieurs chrétiens ne faisaient rien et profi taient des
offrandes des autres pour vivre avec paresse. Mais pour Paul cela
n’est pas acceptable, car ceux qui peuvent travailler ne doivent pas
vivre aux dépens des autres.
Chaque personne valide doit travailler, pour elle-même, pour sa
famille et si possible même pour aider les personnes démunies.
C’est avec cette vision que l’Église a apporté de grands changements
dans plusieurs régions d’Europe, dont la Suisse. À cette époque, ces
pays étaient très pauvres et des moines chrétiens son venus apporter
l’Évangile. Pour cela, ils ont construit des hôpitaux, aidé les paysans
dans leurs cultures, créé des écoles et fait toutes sortes de travaux.
Leurs longues journées de labeur ont apporté une aide inestimable
à ces régions et leur manière de vivre a transformé les mentalités et
donné un bon exemple de la façon dont les chrétiens doivent agir sur
la terre.
Aujourd’hui, L’Église de l’Afrique centrale a aussi ce rôle à jouer.
Elle peut apporter un développement inestimable en valorisant le
travail dans les communautés.
Ainsi, les églises peuvent devenir des modèles et faire des actions
spéciales pour leur région. Par exemple, organiser une journée de
travail pour ramasser les détritus, réparer et nettoyer le quartier, est
une manière très effi cace de montrer que notre Dieu aime les familles
et désire qu’ils vivent dans la propreté et la dignité.
Ce type de témoignage par le travail est bien plus percutant que des
chants amplifi és avec une grosse installation de sonorisation.
Des chrétiens qui travaillent et qui prennent soins des choses qui
les entourent peuvent réellement faire la différence et pourront
progressivement apporter des richesses dans leur région. Car
l’Évangile est une puissance qui transforme l’homme de manière à
ce qu’il soit capable de valoriser son entourage.
Savoir investir...
164
Des proverbes sur le travail
Traduction actualisée par Alfred Kuen
Ceux qui travaillent dur s’assurent la direction des affaires, mais les
nonchalants resteront tributaires des autres. Proverbes 12.24
Le bien le plus précieux de l’homme c’est l’activité. Proverbes
12.27
Le paresseux éprouve des désirs mais n’arrive à rien; alors que les
souhaits des gens actifs seront comblés. Proverbes 13.14
Les désirs des paresseux sont tuants car ses mains refusent de
travailler. Proverbes 26.16
À tout travail sérieux il y a du profi t mais le vain bavardage ne mène
qu’au dénuement. Proverbes 14.23
Qui travaille la terre aura du pain en abondance; mais celui qui
court après les futilités sera rassasié de misère. Proverbes 28.19
Les hommes énergiques gagnent des richesses. Proverbe 11.16b
Mieux vaut être de condition modeste et suffi re à ses besoins que de
faire l’homme important et n’avoir rien à manger. Proverbes 12.9
Chercher à s’enrichir par le mensonge, c’est courir après une vapeur
fugitive qui mène à la mort. Proverbes 21.6
Une richesse trop vite acquise de dissipe, amassée peu à peu elle se
multiplie. Proverbes 13.11
Le chemin du paresseux est parsemé de ronces, mais le sentier des
hommes droits est comme une route bien aplanie. Proverbes 15.19
Savoir investir...
165
Bien choisir pour investir
Car, lequel de vous, s’il veut bâtir une tour, ne s’assied d’abord pour
calculer la dépense et voir s’il a de quoi la terminer (Luc 14:28).
Comme le dit Jésus, il est très important d’étudier la vraie valeur des
choses et de calculer le prix d’un investissement avant de se lancer.
Beaucoup de personnes achètent les choses parce que la publicité
leur dit de le faire ou pour faire comme les autres. Souvent aussi nous
avons des rêves et nous pensons qu’une chose va nous apporter du
plaisir et régler nos problèmes.
Mais comme nous l’avons vu dans les deux exemples précédents, cela
n’est pas toujours le cas et ce que nous achetons peut nous apporter
plus de problèmes et d’ennuis fi nanciers que de réels profi ts.
C’est pourquoi, avant d’investir il faut examiner attentivement la
valeur réelle de l’objet en considérant les éléments suivants:
Sa longévité:
Rien sur cette terre n’est éternel et les produits les plus modernes
durent de moins en moins longtemps. De plus le climat peut aussi
jouer un rôle destructeur. Ainsi un ordinateur portable qui peut durer
5 à 6 ans dans un climat sec sera détruit après moins de deux ans
dans une région humide. Dans ce cas, il est évident qu’il faut un réel
besoin de cet appareil pour en faire l’acquisition.
La durée d’un produit est un grand problème en Afrique car les
matériels importés ne sont souvent pas adaptés aux climats de ces
pays. Ils ont été conçus pour des régions tempérées et moins humides
ou sans poussière.
D’une manière globale, il vaut donc mieux investir dans du matériel
simple et solide. Par exemple, une pelle, une brouette et des outils de
bases peuvent rendre d’importants services pendant de nombreuses
années et même traverser des générations. Ce ne sera pas le cas
de matériels plus complexes ou qui abritent des composants
électroniques.
Ainsi, la longévité et la solidité d’un objet est un critère très important.
Et la sagesse doit nous conduire à acheter des choses qui seront utiles
pendant plusieurs années. De cette manière, votre capital de richesse
Savoir investir...
166
va augmenter car chaque année vous pourrez ajouter de nouvelles
acquisitions à vos biens. Par contre si vous prenez des produits
fragiles ou peu adaptés à votre région, chaque année vous devrez
refaire des achats pour remplacer ceux qui se sont détruits.
Sa facilité à se faire réparer
Plus les objets sont complexes, plus ils tombent facilement en panne
et plus il sera diffi cile de les réparer. Ainsi, avant d’investir, il faut
s’assurer que l’on pourra trouver des pièces de rechange et des
personnes capables de les réparer.
Face à ce problème, l’idéal est d’acheter des choses que vous pourrez
réparer vous-même.
Son utilité et sa priorité
Si vous lisez cet article, c’est que vous n’avez pas des millions de
dollars à dépenser et que vous devez faire attention à vos fi nances.
Très peu de personnes sur la terre peuvent faire des achats sans
compter. C’est pourquoi la majorité des gens doivent établir des
priorités et acheter les choses les plus nécessaires.
Pour cela, on peut établir une liste de priorité qui indique l’importance
des choses selon leurs critères d’importance.
Prioritaires: Boisson, nourriture, soins médicaux d’urgence...
Indispensables: Vêtements, logement, hygiène...
Nécessaires: Outils de travail, matériels de cuisine, meubles...
Très utiles: Livres éducatifs, véhicules...
Facultatifs: Produits de loisirs, TV, radio, objets de confort,
téléphone...
Inutiles: Produits de luxe ou de prestige...
Nocifs: Cigarettes, alcool, drogues...
Des conseils pour bien choisir…
Voici quelques conseils que l’on peut encore donner pour des
investissements importants.
Savoir investir...
167
Une maison
La question du logement est très importante car elle infl uence sur
beaucoup d’autres aspects de notre vie. Ainsi, le lieu où vous allez
habiter va orienter votre vie professionnelle, vos amitiés et les
possibilités d’avenir de vos enfants.
Pour toutes ces raisons, il est important de faire un bon choix.
Le lieu
Le premier critère pour une habitation est sa situation. Souvent on
ne choisit pas soi-même le lieu où l’on habite car on a un logement
dans son village, ou l’on reprend la maison de ses parents. Cela peut
être une bonne chose, mais parfois il peut être nécessaire de changer
de lieu.
Dans ce cas, il est important de trouver un endroit de vie qui réunit
les meilleures conditions: mais attention faire un bon choix n’est pas
facile!
Beaucoup de personnes partent vers les villes en pensant qu’elles
pourront trouver du travail et avoir une bonne place pour leur famille.
Cela n’est souvent qu’un rêve trompeur, car les grandes villes ont
beaucoup de diffi cultés à intégrer ces nouvelles familles. Par exemple,
à Kinshasa, des millions de réfugiés ont quitté leur région, soit à
cause de la guerre, soit en pensant trouver une meilleure situation
économique. Or aujourd’hui, ces personnes sont dans une situation
catastrophique car elles se retrouvent sans travail et vivent dans une
pauvreté bien plus diffi cile à combattre que lorsqu’elles habitaient
dans leur village.
Pour bien choisir sa région, il faut donc s’assurer que le lieu que
je choisis pour vivre pourra m’aider à assumer mes besoins. Ainsi,
il vaut souvent mieux choisir un village ou une petite ville plutôt
qu’une grande mégapole surpeuplée. L’idéal est de choisir une région
qui offre des possibilités de développement et où il sera possible de
faire quelque chose. Les meilleures situations sont celles qui ne se
trouvent pas trop loin d’un point d’eau, d’une route, de possibilités
de travail et d’une école pour les enfants.
Il est aussi sage de tenir compte des questions de santé. Ainsi, par
exemple il est déconseillé d’habiter dans des régions marécageuses
Savoir investir...
168
ou très humides, car ce sont des endroits où il y a beaucoup de
moustiques et de paludisme. Quand cela est possible, il vaut mieux
habiter sur les collines.
Avant de s’installer il faut aussi tenir compte des questions de
sécurité. Est-ce que le terrain où je vais habiter a déjà été inondé?
Est-il menacé par des glissements de terrain? Le quartier est-il sûr?
Construire sa maison
Construire sa maison peut être une manière très sage d’investir pour
sa famille, mais cela représente beaucoup d’argent et il faut bien
réfl échir avant de commencer.
La plus importante décision est l’achat du terrain car,
Une belle maison sur un mauvais terrain a très peu de valeur alors
qu’une maison simple sur un bon terrain est précieuse.
Avant de choisir un terrain il est donc conseillé de se poser ces
questions:
Est-ce que ce terrain me permettra d’avoir accès à l’eau, à une route et
éventuellement aux égouts et à l’électricité?
Lors de l’achat du terrain, il faut aussi vérifi er que les formulaires
et les démarches administratives soient en ordre et que le terrain
appartienne bien au vendeur. Si le chemin qui mène au terrain traverse
une autre propriété, il faut aussi s’assurer que le droit de passage
est compris dans le prix. Par ailleurs, dans les villes, il faut aussi se
renseigner sur ce que l’on peut construire et s’assurer que les terrains
proches ne seront pas utilisés pour construire des usines polluantes
ou pour stocker des ordures.
Une fois le terrain choisi, il reste à faire la construction des murs et
de la toiture.
Murs:
La première étape pour construire une maison est de faire les
canalisations et les fondations. La RDC est un pays qui a une
importante saison de pluie. Il est donc très important de penser à
canaliser les eaux qui descendront du ciel. La meilleure solution est
de faire des fossés et de mettre des canalisations pour l’écoulement
des eaux de pluie31. Pour éviter que l’eau n’entre dans la maison, il
Savoir investir...
169
faut la construire un peu plus haut que le terrain et lui faire de bonnes
fondations. Ces fondations consistent à creuser des tranchées sous
les futurs murs de la maison et à les remplir de pierres et de mortier.
Ensuite, on peut monter les murs.
Toiture:
Beaucoup de maisons et de bâtiments d’églises ont des toitures en
tôles. Les tôles sont pratiques et permettent de faire des toits solides
et étanches. Cependant avec le soleil, elles deviennent brûlantes.
Ainsi, certaines maisons sont de véritables fours. Le toit surchauffe
la maison et celle-ci est encore étouffante durant la nuit. Une des
solutions est de mettre une séparation entre les rayons du soleil et les
tôles. Par exemple, on peut mettre une deuxième couche en bois ou
en tôle à quelques centimètres au-dessus du métal. De cette manière,
le soleil ne chauffera pas directement les tôles et la température sera
supportable dans la maison.
Un véhicule
La diffi culté de se déplacer est l’un des problèmes de la plupart des
villes modernes.
Le choix d’un véhicule est important car il peut représenter une part
conséquente du budget d’une famille.
La encore, il faut bien mesurer le prix réel d’un véhicule en comptant
tous les coûts liés à son utilisation.
Le premier investissement est bien sûr le prix d’achat. Ensuite il
faudra compter avec les frais d’entretien et de carburant. Tout cela
peut coûter très cher et il est nécessaire de bien réfl échir avant de se
lancer dans l’achat d’un véhicule.
Pour cela, il faut défi nir ses besoins de transport les plus nécessaires
et habituels, car s’il est toujours possible de trouver une solution pour
un voyage occasionnel, il est par contre diffi cile de régler le problème
de ses déplacements quotidiens.
Par exemple, inutile d’acheter une grande voiture si je suis seul et
que mon lieu de travail est à moins de cinq kilomètres. Dans ce cas,
le meilleur moyen de locomotion est certainement la marche, le vélo,
ou une petite mobylette.
Savoir investir...
170
Quoi qu’il en soit, il faudra toujours s’assurer que l’on peut assumer
les charges du véhicule et que son utilisation sera rentable et
réellement utile. Si ce n’est pas le cas la voiture peut devenir un facteur
d’appauvrissement. Et de nombreuses familles se sont plongées dans
les dettes en voulant acquérir un véhicule luxueux.
Dans certaines situations et lorsque les distances à faire chaque jour
sont trop grandes, il vaut mieux essayer de s’approcher de son lieu
de travail et déménager, plutôt que de vivre de grandes diffi cultés et
perdre beaucoup de temps et d’argent dans les déplacements.
Des critères pour choisir…
Comme nous l’avons vu, le choix d’un moyen de transport doit
correspondre à un besoin réel et aussi tenir compte de la durée de vie
et des frais d’entretien du véhicule.
Voici quelques conseils que l’on peut donner à propos des différents
modes de transport.
La charrette à main
Le moyen le plus simple de transporter des objets sur de courtes
distance est de le faire avec une petite charrette que l’on tire à la
main. Cela peut permettre de transporter du matériel de manière
fi able et quasiment sans frais.
Le vélo
Le véhicule le moins coûteux est certainement le vélo (occasion:
~ 50 $ USD, neuf:100 $ USD). Sa mécanique est assez simple et
il ne consomme pas d’essence. De plus ses grandes roues et son
encombrement réduit lui permettent de passer dans des endroits
accidentés.
Le vélo offre aussi l’avantage de pouvoir être mis à l’abri dans la
maison ou au travail pour éviter les vols.
Les critères de choix d’un bon vélo sont de s’assurer de son bon
état mécanique. Les systèmes de changement de vitesses sont les
éléments les plus fragiles et les plus coûteux, c’est pourquoi les vélos
à trois vitesses sont souvent plus fi ables.
Lors de l’achat d’un vélo, il faut vérifi er que les roues tournent
Savoir investir...
171
bien rond et que les freins fonctionnent. Il est aussi recommandé de
prendre des chambres à air de remplacement et un set de réparation.
La moto -mobylette
La moto ou la Mobylette est l’un des moyens de locomotion à moteur
les plus économiques (occasion: ~ 800 $ USD, neuf:1500 $ USD). Il
est aussi l’un des types de véhicules les mieux adaptés à des terrains
diffi ciles tels qu’on les trouve en Afrique.
La dimension restreinte d’une moto lui permet de passer dans des
endroits étroits et les grandes roues sont bien adaptées à des routes
diffi ciles. À ces avantages s’ajoute une construction mécanique bien
plus simple et plus robuste qu’une voiture.
Les critères de choix d’une moto sont:
• Choisir une version solide adaptée à des terrains diffi ciles.
• Si possible prendre une moto avec un moteur à 4 temps car il
consomme moins de carburant. Il est aussi conseillé de choisir
un moteur avec refroidissement à air car cela est plus simple à
l’entretien.
Avant l’achat, vérifi er le bon état de la moto (avec l’aide d’un
mécanicien).
Après l’achat, entretenir avec soin la moto en lubrifi ant la chaîne
régulièrement et en vérifi ant le niveau de l’huile.
Attention, les motos ou mobylettes qui ont un moteur 2 temps ont
besoin d’huile dans le carburant. Il faut donc, soit utiliser de l’essence
avec 2 à 4% d’huile spéciale en faisant le mélange soi-même ou
en achetant du carburant spécifi que. Soit mettre de l’huile dans le
réservoir spécial de la moto (consulter le manuel).
La voiture
La voiture est le véhicule le plus polyvalent et le plus adapté pour
le transport familial. Elle offre un volume de transport intéressant et
permet de se déplacer à l’abri de la pluie.
Cependant, la voiture n’est pas économique et elle est souvent très
chère à l’achat et à l’entretien (occasion: ~ 2000 $ USD, neuf:4000
$ USD).
Savoir investir...
172
Actuellement, il existe de nombreux types de voitures. La voiture la
plus courante offre cinq places et un coffre.
Ce type de voiture n’est pas très souple à l’utilisation, je vous conseille
plutôt de choisir un minibus. Ce type de véhicule est polyvalent et
permet de déplacer davantage de personnes ou de matériel. Il est
donc bien plus profi table à une famille ou à une église.
Les critères de choix d’un véhicule sont multiples et il est important
d’essayer de trouver les meilleurs compromis.
A) moteur:
Dans l’idéal, il vaut mieux choisir un moteur Diesel. Ce type de
moteur est plus robuste et surtout beaucoup plus économique à la
consommation.
Ce critère est très important, car chaque fois qu’un véhicule aura
parcouru 100’000 Km, il aura consommé entre 8’000 à 12’000 litres
de carburant. Et cela représente presque autant de dollars!
B) Solidité:
Dans l’idéal, il faut choisir un véhicule qui a déjà fait ses preuves
en Afrique. D’une manière générale, des statistiques ont permis de
mettre en évidence la qualité des différentes marques de voitures.
Les plus solides et fi ables sont les marques japonaises, suivies par les
marques européennes.
Avec un véhicule, il faut toujours penser aux inévitables réparations
qui devront être faites. Pour cette raison, il est très important de
choisir un véhicule assez répandu dans le pays et que les garagistes
connaissent bien.
C) Système mécanique:
Il existe trois types de système de transmissions que l’on utilise pour
faire avancer une voiture. Dans le premier système, que l’on appelle
« traction », le moteur est en liaison mécanique avec les roues avant.
Ce système est confortable mais assez fragile car il faut des pièces
mécaniques complexes pour faire tourner les roues qui permettent
aussi d’orienter le véhicule.
Le deuxième système que l’on appelle « propulsion » consiste à
entraîner les roues arrière. Comme celles-ci n’ont pas besoins de
s’orienter, la mécanique est plus simple et plus robuste. C’est grâce
Savoir investir...
173
à ce mode de fonctionnement que la célèbre Peugeot 404 peut faire
beaucoup de kilomètres sur de mauvaises routes.
Le troisième système de transmission est celui des véhicules toutterrains
« 4X4 ». Ceux-ci combinent les deux systèmes en mettant
toutes les roues en rotation. La mécanique est plus complexe et les
4X4 sont souvent plus chers.
Cependant, ils sont conçus pour des terrains diffi ciles et sont donc
bien plus robustes que les voitures normales.
Un véhicule 4X4 devrait donc durer plus longtemps.
Au vu de ces différents critères, l’un des meilleurs choix à faire dans
le contexte de la RDC est de trouver un véhicule de type minibus,
si possible diesel, et éventuellement en version 4X4. Les marques
japonaises (Toyota, Mitsubishi) ont ce type de véhicules (occasion:
~ 6000 $ USD, neuf: 8000 $ USD). Un robuste camion diesel peut
être aussi un choix judicieux et polyvalent qui permet de déplacer
beaucoup de personnes ou du matériel.
Maintenant ces critères dépendent aussi des possibilités fi nancières,
et parfois un petit véhicule très bon marché et en pas trop mauvais
état sera le plus économique pour se déplacer.
Quoi qu’il en soit, avant tout achat, il vaut la peine de se faire
conseiller par une personne de confi ance et qui ne soit pas impliquée
dans la vente.
Ensuite, il est très important de prendre soin de son véhicule et de bien
l’entretenir en consultant régulièrement les conseils du fabricant.
Un moteur sans huile peut être détruit en 3 minutes et dans ce cas,
tous l’argent investi est perdu.
Celui qui achète une voiture doit donc s’engager à en prendre soin
ou alors il vaut mieux qu’il reste piéton. Cela sera nettement moins
cher…
Savoir investir...
174
CONSEILS DE SANTÉ
Par Marie Jeanne Delessert, Liliane Delessert et
Jacques-Daniel Rochat.
Le rôle de l’église
L’Église est le Corps de Christ qui réunit par la foi, les chrétiens
de toute la terre. Mais sa dimension n’est pas seulement de nature
spirituelle, le projet de Dieu est que les communautés chrétiennes
soient des sources de restauration et qu’elles permettent aux hommes
de vivre dans la dignité. Car Dieu aime les hommes et désire qu’ils
puissent vivre dans la paix et sans souffrance.
Ce désir de Dieu s’est illustré à travers les actions que Jésus a
accomplies sur terre. Ainsi, Jésus prenait du temps pour les hommes
et les femmes qui l’entouraient, il s’intéressait à eux et cherchait à
les délivrer de la maladie et de l’oppression. En cela, il accomplissait
l’onction et la volonté de Dieu, selon cette parole:
L’Esprit du Seigneur est sur moi, Parce qu’il m’a oint pour annoncer
une bonne nouvelle aux pauvres; Il m’a envoyé pour guérir ceux
qui ont le coeur brisé Pour proclamer aux captifs la délivrance, Et
aux aveugles le recouvrement de la vue, Pour renvoyer libres les
opprimés, Pour publier une année de grâce du Seigneur.(Luc IV;
18-19).
À la Pentecôte, l’onction du Christ est descendue sur l’Église, et c’est
par nous que Dieu désire accomplir cette mission de guérison et de
restauration des vies.
Cette onction du Saint-Esprit pour les souffrants nous invite à prier
pour les malades et à apporter des guérisons miraculeuses. Mais le
projet de Dieu va aussi beaucoup plus loin, car l’Esprit est aussi une
précieuse source de sagesse qui permet de faire reculer la souffrance
et la maladie. Car prévenir vaut mieux que guérir, et les Saintes
Écritures sont remplies de conseils qui permettent d’éviter le mal.
Ainsi, l’Ancien Testament contient de nombreux commandements
qui cherchent à préserver la santé du peuple d’Israël. Ces règles sont
souvent très pratiques et nous invitent, par exemple, à reboucher le
trou où l’on a fait ses besoins! (voir Deutéronome 23 v.13).
Conseils de santé...
175
La sagesse, les règles de santé et d’hygiène font donc partie du conseil
de Dieu et c’est avec cette vision que l’Église a créé des hôpitaux,
soulagé des populations et apporté la prospérité.
Aujourd’hui, ce message est encore sous la responsabilité de l’Église,
et parce que l’Église aime les hommes, elle doit prêter attention à
tous les conseils capables d’éviter les souffrances et les maladies.
Dans ce sens, il est important que les pasteurs, les enseignants et
les responsables transmettent ces choses en les considérants comme
prioritaires et utiles. Ainsi, L’Église peut devenir un moyen d’apporter
la santé. Pour cela elle peut organiser des séances d’information,
organiser des rencontres de vaccination, prévoir des consultations
médicales, donner des conseils aux mamans, etc. En accomplissant
cela, elle fait une oeuvre divine qui incarne l’amour de Dieu. Cela
peut sauver des vies et aussi amener des personnes à découvrir
l’Évangile.
L’éducation sanitaire
L’éducation sanitaire est l’enseignement de la prévention et du
traitement des maladies. Elle nécessite la collaboration de tous les
membres de la communauté.
Comme nous l’avons vu précédemment, la Bible contient de
nombreux conseils d’hygiène et nous allons en aborder quelques-uns
des plus importants:
a. Les latrines
Les latrines sont un aspect important de la vie car chaque personne
doit y passer une à plusieurs fois par jour. Il est donc très important
de prendre soin de cet endroit et de l’entretenir en sachant qu’il peut
apporter des maladies.
Une bonne latrine doit:
• Être assez proche de la maison (environ 50m de la maison).
Mais elle ne doit pas être proche d’une source ou d’une une
rivière (voir le passage qui parle de l’eau).
• Avoir un accès aisé, le chemin pour s’y rendre doit être
débroussaillé.
Conseils de santé...
176
• Une fosse profonde doit être au moins de 1m50 (cela empêche
que les larves puissent remonter et infecter quelqu’un).
• Avoir un couvercle qui ferme bien le trou et qui sera remis en
place après chaque utilisation.
Texte biblique à méditer
Tu auras un lieu hors du camp et c’est là-dehors que tu iras. Tu
auras parmi ton bagage un instrument dont tu te serviras pour
faire un creux et recouvrir des excréments quand tu voudras aller
dehors. Car l’Éternel ton Dieu marche au milieu de ton camp pour
le protéger(…) ton camp devra donc être saint, afi n que l’Éternel ne
voie chez toi rien d’impur… Deutéronome 23: 13-14
b. Se laver les mains
Pourquoi et comment se laver les mains?
Nos mains sont des instruments épatants qui nous permettent de faire
beaucoup de choses. Mais au cours de ces activités, nos mains se
salissent et collectent des microbes, des oeufs minuscules de larves
de vers qui peuvent entraîner des maladies. Ainsi, c’est par les mains
que nous transmettons le plus facilement les maladies. 75% des
contagions passent par les mains!
Par exemple, en gardant les mains sales en sortant des toilettes nous
pouvons transmettre une maladie simplement en touchant la main
d’une autre personne, et celle-ci pourra être infectée lorsqu’elle
portera sa main à la bouche.
Ce genre de problème peut aussi arriver avec un enfant malade qui
s’essuie le nez avec les doigts. Par la suite, il peut contaminer un petit
camarade.
Comment se laver les mains?
L’idéal est de se laver les mains avec du savon. Durant le savonnage,
il faut bien passer entre les doigts et de ne pas oublier de se laver les
ongles (et si besoin les couper). À la fi n, il faut se rincer les mains
en faisant couler de l’eau dessus (ne pas se laver les mains ensemble
dans une même bassine).
Conseils de santé...
177
Quand faut-il se laver les mains?
Avant et après le passage aux toilettes.
Avant chaque repas ou avant chaque tétée ou biberon (la maman et
le bébé).
Avant et après tout nettoyage de nez ou des yeux.
Avant et après s’être occupé d’une personne malade ou d’animaux.
Après avoir touché des habits ou des choses sales.
Après avoir serré la main à beaucoup de monde.
L’importance de l’eau
L’eau est la source de la vie et un être humain contient 2/3 d’eau, soit
40kg d’eau chez une personne de 60Kg). Chaque humain à besoin
de boire régulièrement car tous les organes de son corps ont besoin
de liquide.
Mais l’eau représente aussi un danger car elle n’est pas toujours pure
et peut contenir des microbes, des petits vers et d’autres maladies. En
buvant une mauvaise eau nous leur permettons d’entrer dans notre
corps et cela nous rend malades.
Une bonne eau, potable, est sans couleur, sans odeur, sans goût et
sans microbes.
Les nourrissons ont besoin de beaucoup d’eau et sont très sensibles
à la qualité de l’eau. Si l’eau est mauvaise et contient des microbes,
ils peuvent devenir très malades, avoir de graves diarrhées et même
mourir. Les enfants et les adultes peuvent aussi avoir des troubles et
des maladies très graves. Des villages ont été décimés parce que les
habitants buvaient une eau mauvaise.
Que se passe-t-il lorsqu’on boit de l’eau polluée?
L’un des signes d’une eau mauvaise est que l’on a mal au ventre et
des troubles digestifs (diarrhées). Comme le corps est malade, il aura
de la peine à accepter les aliments. Un enfant peu devenir maigre et
souffrir de malnutrition à cause de l’eau.
Il existe aussi des maladies que l’on ne remarque pas tout de suite.
Ainsi, l’eau peut apporter des vers qui vont contaminer l’intérieur de
notre corps ou notre peau (ascaris, ankylostomes, etc.).
Face à ce danger, il est très important de prendre soin de la qualité
de l’eau.
Conseils de santé...
178
Garder l’eau propre.
L’eau est une richesse qui permet de faire de nombreuses choses.
L’une des premières règles est de ne pas polluer l’eau que l’on va
boire avec les excréments. C’est pourquoi les latrines ne devraient
jamais se situer vers une source, d’un puit ou au bord d’une rivière.
L’eau peut aussi être contaminée par les lessives, les détritus, des
animaux morts, du mazout, des produits chimiques, etc). Comme
le Seigneur nous demande « d’aimer notre prochain comme nousmême
», il faut aussi penser aux personnes qui se trouvent plus bas
de la rivière. L’eau sale ne devrait jamais être versée dans la rivière,
mais sur la terre, de manière à ce que la saleté ne descende pas plus
bas. Dans ce sens, on doit considérer une source, et une rivière comme
une richesse que l’on peut utiliser mais que l’on doit aussi respecter
par égard pour la santé des autres.
Purifi er l’eau
Dans de nombreuses régions, l’eau disponible n’est pas bonne à
boire, et peut-être très dangereuse pour les nourrissons. Il est donc
nécessaire de la purifi er. Le moyen le plus simple de la rendre saine
est de la faire bouillir pendant une dizaine de minutes. Cela tue les
larves de vers et les microbes.
Pour purifi er l’eau, il existe aussi des produits et des systèmes de
fi ltre que l’on peut acheter dans les grands marchés urbains. Mais ces
appareils sont chers à l’achat et à l’entretien.
Il est aussi possible de fabriquer des fi ltres simples avec du charbon,
du gravier et du sable. La plupart des agents de santé connaissent
ces méthodes et peuvent donner d’excellents conseils (il est donc
très utile de les inviter pour qu’ils donnent leurs conseils dans les
églises).
D’autre part, il est aussi possible de boire de l’eau de pluie car celle-ci
à été purifi ée. Mais il est important de la récolter dans des récipients
très propres.
Rappel: Les nourrissons, les petits-enfants, les malades, les
personnes qui ont de la diarrhée devraient toujours boire de l’eau
bouillie ou purifi ée.
Conseils de santé...
179
Traiter la diarrhée
Ce trouble digestif peut avoir des origines diverses. Cependant, quand il
dure, il représente un grand danger car le malade se vide progressivement
de l’eau qui est utile pour sa vie. On appelle cela la « déshydratation ». C’est
un peu comme si le malade risquait de mourir de soif à cause de la maladie.
Il est donc très important de lui donner à boire les boissons suivantes:
a. Du thé peu sucré (fait avec de l’eau bien bouillie).
b. De l’eau sucrée et salée. Recette: préparer un litre d’eau bouillie,
ajouter 2 cuillères de sucre ou de miel et une petite cuillère de sel (le
sel est important et permet au corps de garder l’eau).
c. Du thé de feuilles de goyaves.
Il faut donner à boire très souvent et par petites quantités. Continuer même si
les diarrhées continuent. Si le malade est un enfant et qu’il vomit et n’arrive
pas à boire, il faut l’amener au dispensaire ou à l’hôpital.
Le danger des insectes
Dans la Bible, le danger et les troubles apportés par certains insectes
s’associent à la manière dont Satan travaille car l’un des nom du
diable « Belzébul » signifi e, le dieu des mouches! Cela n’est pas pour
rien, car certaines espèces d’insectes sont l’un des plus grands fl éaux
qui touchent la terre. Ainsi, chaque année ils sèment la maladie et la
souffrance et sont responsables de dizaines de millions de morts dans
le monde.
Le combat et la prévention sont donc particulièrement importants.
Face à ce fl éau, L’Église peut s’engager à prier en demandant à
Dieu qu’il agisse contre la prolifération des insectes nuisibles. Dans
la prière, on peut aussi demander que Dieu donne de l’intelligence
aux hommes pour qu’ils trouvent des solutions contre ces ravages.
Car l’homme peut aussi agir contre ces fl éaux et il est important que
les pasteurs et les responsables enseignent les populations et leur
donnent des conseils sur les manières d’agir
Le problème des moustiques
Les moustiques sont des insectes particulièrement dangereux.
Leurs piqûres dérangent et irritent la peau, mais cela n’est rien face
Conseils de santé...
180
à la terrible maladie qu’ils peuvent apporter aux hommes; et cette
maladie c’est le «Paludisme » aussi appelée « Malaria » en anglais.
Car le moustique est souvent contaminé par des parasites, invisibles
à l’oeil nu. Ainsi, comme une voiture qui transporte des passagers, le
moustique transporte des parasites qui attendent avec impatience de
pouvoir descendre.
Quand le moustique s’approche et pique une personne, les passagers
descendent et entrent dans le sang.
Les minuscules parasites cherchent un endroit confortable dans le
corps de l’humain et commencent à se multiplier. Comme ils sont
bien cachés, le corps ignore ce qui se passe.
Après plusieurs jours, les parasites, sont devenu très nombreux et
décident de sortir de leur cachette. Ils envahissent le corps et l’humain
devient très malade et il a de la fi èvre, car une grande bataille se
passe dans son corps qui essaie de résister à l’assaut des parasites.
Souvent, le corps est le plus fort et les parasites sont obligés de battre
en retraite dans leur cachette. Mais parfois, les parasites sont les plus
forts et le malade perd sa vie. Cette maladie est donc très dangereuse
et diffi cile à traiter avec des médicaments.
Comme elle est apportée par les moustiques, il est important de lutter
contre ces insectes et de se protéger de leurs piqûres.
Les moustiques se reproduisent dans l’eau stagnante, c’est-à-dire de
l’eau qui reste immobile, comme celle des marais ou des marigots.
Le premier combat contre les moustiques est d’éviter qu’ils trouvent
un endroit pour se multiplier. Par exemple, les vieux pneus laissés
sous la pluie se remplissent d’eau et forment des endroits idéaux
pour la reproduction des moustiques. C’est le cas aussi des boîtes
de conserves, des récipients divers, des fl aques d’eau, des canaux
bouchés, etc.
Les premières mesures à prendre sont donc de nettoyer le quartier.
On peut aussi assainir l’endroit en creusant des canaux pour évacuer
les eaux de pluies stagnantes.
La deuxième lutte que l’on peut faire contre les moustiques est de
les empêcher de nous piquer. L’un des moyens les plus effi caces est
de protéger sa peau avec des vêtements fl ottants et de mettre des
moustiquaires32 ou des tissus légers aux fenêtres ou autour de son lit.
Conseils de santé...
181
Mais attention, les moustiques sont malins et agiles. La moustiquaire
doit envelopper tout le lit, ne doit pas avoir de trous et descendre
jusqu’au sol. Comme la maladie de la malaria est très dangereuse
pour les enfants, il est important de bien protéger son enfant et de
mettre des protections anti-moustiques aux fenêtres de sa chambre
ou autour de son lit. Pour une meilleure protection, on peut faire
imprégner la moustiquaire par un insecticide dans certaines ONG ou
services de l’état.
Les moustiques piquent surtout les soirs après la nuit tombée. C’est
donc à cette période de la journée qu’il faut faire le plus attention.
Si votre enfant transpire, qu’il est très chaud et qu’il a mal, c’est qu’il
a probablement une crise de paludisme (malaria). Dans ce cas, il est
important de lui donner suffi samment à boire de l’eau sucrée (propre
et que vous avez fait bouillir), de lui faire manger des fruits ou du
sucre. S’il est possible de lui donner des médicaments anti-malaria
ou de lui faire rencontrer un médecin, ce serait bien.
Exercices et animations à faire à propos de l’éducation sanitaire
L’éducation sanitaire consiste à enseigner et prévenir les maladies. En tant
que pasteur, enseignant ou responsable, vous devriez aborder ces thèmes
importants de la vie et organiser des temps de partages. Pour cela il peut
être très utile de faire des rencontres spéciales et d’aborder les questions de
santé, de relations familiale, d’éducation, de travail, etc.
L’idéal est de réunir les représentants des différents groupes (hommes,
femmes, jeunes gens, jeunes fi lles, etc) et d’examiner les thèmes à aborder.
Dans une communauté, il serait bien d’avoir une rencontre chaque mois qui
permette de fournir des informations concrètes sur la santé, l’hygiène, les
soins, le travail, etc.
Ces enseignements peuvent apporter un réel développement dans une région
et permettre aux familles de grandir dans la sagesse et la connaissance.
Comme certaines matières ne sont pas faciles à aborder, il est souvent
nécessaire de faire appel à des gens expérimentés. Dans ce sens, un bon
responsable, n’est pas celui qui connaît tout, mais celui qui trouve et collabore
avec les personnes compétentes. Par exemple, inviter régulièrement un
médecin pour qu’il enseigne, informe, et aide les malades de la communauté
peut être une grande bénédiction.
Conseils de santé...
182
L’équilibre alimentaire.
Un enfant qui vient de naître est tout petit et fragile, mais au fi l du
temps, il va grandir et devenir adulte. Ce merveilleux développement
est apporté jour après jour par les repas. La nourriture qu’il mange
va se transformer et se mettre dans son corps, ses os vont grandir et
devenir solides, et tout son être va se développer. Car la nourriture
est très importante à la vie et c’est au travers d’elle que notre corps
reçoit les éléments essentiels pour sa croissance, sa force et sa santé.
Mais notre corps n’est pas fait en une seule matière et les aliments
nécessaires à nos muscles ne sont pas les mêmes que ceux qui sont
nécessaires à nos yeux ou à nos différents organes. Un enfant à
donc besoins d’une nourriture variée pour grandir dans de bonnes
conditions.
Conseils de santé...
183
Les différentes sortes de nourritures
Le dessin ci-contre présente les différentes sortes de nourritures et ce
qu’elles nous apportent.
Le danger des carences alimentaires
Une alimentation saine est celle qui contient les trois groupes
d’aliments et un enfant a particulièrement besoin d’en recevoir
régulièrement.
1 Que se passe-t-il s’il manque les aliments énergétiques?
- Maigreur
- Pas de force pour travailler et faire du sport
- Manque de certaines vitamines
2 Que se passe-t-il s’il manque les protéines?
- Kwashiorkor (dessin)
- Faiblesse
3 Que se passe-t-il s’il manque les aliments de protection?
- Manque de vitamines
- Rachitisme
- Manque de protection contre certaines maladies
Conseils de santé...
184
Comment reconnaître facilement un enfant
mal nourri?
Pour les enfants de 1 à 4 ans, on mesure le bras gauche
de l’enfant, à mi-distance entre l’épaule et le coude
avec un brassard, tel que celui dessiné ci-contre. Ne pas
serrer le bras pour mesurer:
Si la partie rouge du brassard atteint le point 0, cela
indique une sous-nutrition grave.
Si la partie jaune atteint le point 0, il y a une malnutrition
légère probable
Si la partie verte atteint le point 0, cela indique que
l’enfant est bien nourri
Exercices et animations à faire à propos de la
nourriture
1. Mettre des aliments dans un panier et les partager
dans les différents groupes.
2. Parler des derniers repas préparés à la maison
et évaluer, sans jugement, s’ils étaient ou non
équilibrés. Qu’aurait-il fallu changer pour que le
repas soit équilibré (sans coûter plus cher)?
3. Chacun compose un repas équilibré venant des trois
groupes d’aliments.
Important: laver tous les fruits et les légumes avant
de les préparer ou de les manger. Laver aussi la viande
car elle est souvent contaminée par des mouches et par
des mains sales
Texte pour réfl exions bibliques
Genèse 2:9, Proverbes 27: 27, Proverbes 24:13 et
25:16
Conseils de santé...
185
Les lignes d’action pour la promotion de la santé
La vaccination
Les vaccins sont un moyen très précieux de lutter contre des maladies
graves. Ainsi, aujourd’hui, il est possible d’éviter de grands drames en
faisant vacciner nos enfants.
Chaque parent doit chercher à faire vacciner son enfant. Car cela évitera des
maladies et des frais importants par la suite. Dans certaines situations en cas
de blessures importantes, il peut être utile de se faire vacciner.
Comment fonctionne un vaccin?
Les vaccins contiennent les microbes de la maladie à combattre. Mais ceuxci
sont traités par des spécialistes pour qu’ils ne soient plus dangereux. Ils
sont injectés avec une seringue ou absorbés par la bouche. Ils permettent au
corps de lutter contre certaines maladies: tétanos, rougeole, poliomyélite.
La plupart des vaccins doivent êtres conservés à une température froide et
régulière. Les dosages doivent être précis. Ils sont très effi caces et protègent
contre les maladies si l’on respecte strictement le mode d’utilisation et de
conservation. Certains vaccins doivent être renouvelés plusieurs fois afi n
d’avoir une protection optimale. Seules des personnes compétentes peuvent
prescrire et faire des vaccins.
Conseils de santé...
186
Récapitulatif de quelques conseils de prévention
• S’alimenter régulièrement en mangeant des 3 groupes
d’aliments.
• Boire de l’eau propre et en quantité suffi sante.
• Se laver les mains fréquemment.
• Utiliser des latrines en bon état, remettre le couvercle après
chaque utilisation.
• Jeter tous les déchets dans un trou à ordure éloigné de la
maison.
• Éviter toute eau stagnante autour de la maison.
• Ne pas se baigner dans les marigots.
• Se laver le corps avec de l’eau propre.
• Aérer la maison et laisser le soleil pénétrer.
• Aérer les matelas et la literie afi n d’éliminer toute l’humidité.
• Étendre la lessive en hauteur sur une corde et non à raz du sol
et ni sur l’herbe ou les buissons (si cela est possible, repasser
votre lessive pour détruire les éventuelles larves que certaines
mouches déposent sur le linge).
• Faire vacciner ses nourrissons et ses enfants.
• Suivre le programme de cliniques prénatales pour les femmes
enceintes.
Conseils de santé...
187
COMBATTRE LE SIDA
Par Michel Nikiema engagé dans la lutte contre le SIDA
au Burkina Faso et Jacques-Daniel Rochat.
1. Le SIDA c’est quoi?
Le SIDA33 est une maladie très grave, causée par un virus appelé
VIH34.
Un virus est un peu comme une très petite graine maléfi que qui peut
entrer discrètement dans un corps sain pour le rendre malade. Comme
ces graines sont des milliers de fois plus petites qu’un grain de riz,
elle sont invisibles à l’oeil nu35.
Une fois dans le corps d’une personne, elles utilisent sa force pour
se développer et se multiplier et causer des dommages au système de
la vie. Face à cette invasion, le corps malade essaie de résister et de
peut combattre les virus. Mais le virus du SIDA est particulièrement
sournois et il arrive à combattre effi cacement les défenses du corps
qui cherchent à le faire partir.
Ainsi, le virus du Sida peut se multiplier tellement que le corps
n’arrive plus à le combattre. Le malade est affaibli et ne peut plus
résister aux autres maladies et son état empire.
Le SIDA dans le monde en 2003
2003 est l’année la plus sombre que l’on ait connu dans l’épidémie de
SIDA. En effet, le nombre de nouveaux cas, de personnes vivant avec
la maladie et de décès a augmenté de façon marquée cette année.
On estime à 5 millions le nombre de personnes nouvellement infectées
par le VIH, et 3 millions le nombre de décès en 2003. C’est le plus
grand nombre jamais atteint.
En Afrique australe, 20% des adultes vivent avec le SIDA.
2.5 millions d’enfants (estimations entre 2.1 et 2.9 millions) vivent
également avec le virus dans le monde.
14 000 personnes ont été infectées chaque jour dans le monde en
2003, dont 95% dans des pays en voie de développement.
Certains pays africains sont tellement touchés que les forces vives se
trouvent décimées et que le développement des pays est compromis.
Combattre le Sida...
188
Dans certains pays d’Afrique 40% des adultes sont infectés!
Les femmes, particulièrement en Afrique, sont les plus touchées.
Les causes principales sont qu’elles ont des relations sexuelles plus
jeunes que les hommes, et souvent avec des hommes plus âgés.
De plus, selon les appartenances culturelles, un grand nombre
d’entre elles ont un accès plus réduit à l’éducation, ce qui augmente
les risques de rapports sexuels non protégés, favorisant ainsi la
transmission du SIDA.
2. Que fait cette maladie?
Le SIDA est une maladie pernicieuse qui détruit le système de défense
du corps humain. En effet, même si nous l’ignorons, notre corps est
continuellement en train de livrer bataille contre les diverses maladies
ou infections qui nous entourent.
C’est un peu comme si notre corps a un service de nettoyage qui
travaille jour et nuit à enlever les saletés et les mauvaises choses.
Ainsi, Alors que vous lisez ces lignes, des processus de protections
sont en train de veiller à votre vie et s’emploient à détruire les agents
infectieux qui nous entourent.
Mais le VIH est malin, et ce virus a trouvé un moyen très dangereux
de nous rendre malade en détruisant petit à petit les armées de
nettoyeurs qui nous protègent. Ainsi, notre corps n’a plus rien pour
se défendre, il se fatigue et les maladies et les infections peuvent
facilement s’installer.
Ce processus terrible conduit le malade du SIDA à une grande
faiblesse face à des maladies qu’il aurait pu facilement combattre
sans le virus.
Ainsi, une simple blessure ou une petite maladie peut devenir
tragique pour un malade du SIDA, car son corps ne peut plus résister
aux attaques. Il devient faible et terriblement fragile, au plus grand
désespoir de ceux qui l’entourent.
Combattre le Sida...
189
Les conséquences
L’action du virus du SIDA est dévastatrice sur l’organisme, le moral,
le psychique, le spirituel, le social, l’économique de la personne
atteinte mais aussi de sa famille et son entourage en général.
La maladie provoque souvent le rejet voire la condamnation de la
personne. Au moment où elle a le plus besoin des autres, c’est à ce
moment qu’on le dédaigne le plus.
Quand le Sida rentre dans une famille, il tue le père et la mère en
laissant très souvent des orphelins contaminés.
Avec la pratique du lévirat, le SIDA étend ses ravages dans la famille
des autres frères, des héritiers. En quelques années, il peut faire
disparaître un village.
Un tiers environ des personnes atteintes ont entre 15 et 24 ans. En
tuant ces jeunes, il enlève les bras valides et la force d’une nation.
Le Sida et l’Afrique
Aujourd’hui, l’Afrique et ses 10% de la population mondiale, héberge
les 70% des séropositifs du monde. La plus grande partie des malades
se trouve en Afrique subsaharienne. Cette zone du continent abrite
pas moins de 3 millions de malades sur les 5 millions de séropositifs
du monde, soit plus de trois sidéens sur cinq vivent en Afrique et cette
maladie y a déjà fait 12 millions d’orphelins! Le Sida est donc, avant
tout, une maladie «africaine» qui va augmenter considérablement sa
misère. L’Église en Afrique est donc particulièrement concernée par
cette maladie et doit agir en invoquant l’aide de Dieu par la prière et
les actions inspirées par le Saint-Esprit.
3. Comment attrape-t-on le SIDA?
Comme nous l’avons vu avec l’image de la graine, le Sida est un
virus qui doit d’abord être « planté » dans un corps pour se multiplier
et apporter la maladie. Souvent les personnes ne savent pas qu’elles
ont le VIH, elles portent des milliards de « graines » de la maladie,
mais se sentent encore en bonne santé36.
Ainsi, elles peuvent contaminer une personne de leur entourage en
faisant passer des virus (graines) chez les personnes qui ne sont pas
malades.
Combattre le Sida...
190
Mais heureusement, le virus ne peut pas passer facilement d’une
personne à l’autre, et est incapable de traverser la peau. Comme il
habite surtout dans le sang et certains autres liquides du corps le
du virus est obligé de trouver un chemin pour pénétrer à l’intérieur
d’une nouvelle vie. Pour cela utilise les occasions qui lui permettent
de passer facilement d’une personne à une autre.
Le premier canal
Lors d’une relation sexuelle, le corps de l’homme et de la femme sont
dans une situation corporelle qui leur permet de réunir les éléments
nécessaires à la création d’une nouvelle vie. Cette relation intime est
un peu comme une «union de sang» par laquelle, le couple forme «un
seul corps» biologique.
Avec une telle proximité, les relations sexuelles sont malheureusement
une occasion très intéressante pour le virus du SIDA. Celui-ci peut
profi ter de ce contact pour contaminer la personne qui n’a pas le
virus.
Ainsi, plus de 80% des cas d’infection du SIDA se passent lors de
relations sexuelles.
Les autres « portes »
Les autres situations qui permettent au SIDA de se répandre sont
lorsque la femme est infectée et qu’elle a un enfant. Dans 10%
des cas, elle va contaminer son enfant, soit pendant qu’il est dans
son ventre ou lors de l’accouchement. Mais le risque est encore
plus grand après la naissance et lorsqu’elle doit allaiter. Car, chez
une femme malade, le lait maternel est très riche en virus et ceux-ci
peuvent facilement passer dans le corps de l’enfant37.
Notons encore que le virus du SIDA utilise volontiers les divers
«chemins» qui lui permettent de passer dans une nouvelle personne.
Par exemple, comme il est présent dans le sang (et dans d’autres
liquides du corps) d’une personne infectée, il peut profi ter de ce
moyen pour contaminer quelqu’un.
Cependant, cela ne se fait pas tous seul, et le sang contaminé par le
virus doit entrer en contact direct avec une blessure, une plaie ou une
partie intérieure du corps.
Combattre le Sida...
191
Un objet souillé ou du matériel médical pas désinfecté (seringue,
bistouri, etc.) peu transmettre la maladie à d’autres. Des pratiques
traditionnelles comme l’excision (totalement inutile et cruelle) ou la
circoncision représentent un grand risque.
Rappelons encore, que toutes les ouvertures d’un corps (bouche, sexe,
anus, etc) et les sécrétions ou muqueuse peuvent offrir la possibilité
au virus de se propager.
4. Comment combattre le virus?
Comme nous l’avons vu précédemment, le principal moyen de
transmission de la maladie passe par les relations sexuelles.
Le premier risque d’attraper le SIDA est donc lié à notre manière de
vivre et de considérer la sexualité.
Dans de nombreux pays d’Afrique, la majorité des jeunes a des
rapports sexuels précoces et une activité sexuelle avant l’age de
15 ans.
Ces personnes, qui ont en plus souvent des partenaires multiples,
encourent un très grand risque d’être contaminé par le SIDA et de le
transmettre à leur entourage.
En 2002, environ 2,8 millions de jeunes ayant un âge inférieur à 15
ans ont été infectés par le SIDA.
Aujourd’hui, la sexualité est de plus en plus banalisée et n’est souvent
plus associée au projet de fonder une famille et de vivre dans la fi délité.
Le sexe est devenu un produit de consommation et de recherche de
plaisir qui se vit hors de toute contrainte et de toutes responsabilité.
Ainsi, les pratiques sexuelles hors mariage se développent de plus en
plus et même les jeunes chrétiens se font séduire par ce genre de vie.
Cette absence de morale crée une situation très dangereuse pour les
populations qui oublient que la sexualité est une affaire très sérieuse
capable d’apporter la vie ou la mort.
C’est pour cela que la Bible contient de nombreuses mises en garde
contre les mauvaises manières de vivre la sexualité et bien des drames
et des millions de morts pourraient être évités en suivant les conseils
de sagesse du Créateur.
Combattre le Sida...
192
Dans la Bible, la relation sexuelle entre un homme et une femme
est belle et très précieuse, mais elle doit rester exclusive et s’exercer
dans le cadre du mariage. Car dans le couple, chacun s’engage à
assumer l’autre et aussi à accueillir les enfants qui pourraient naître.
La sexualité n’est donc pas un simple plaisir. C’est un cadeau
porteur de vie et d’harmonie. Mais la sexualité commerciale ou sans
responsabilité produit l’exploitation et la mort et dans le Nouveau
Testament, le terme « fornication » apparaît 39 fois sous diverses
formes, et chaque fois, il nous met en garde contre les relations
sexuelles immorales qui conduisent à des grossesses non désirées, à
l’avortement, à la honte etc.
«Que la débauche, ni aucune impureté, ne soient même pas nommées
parmi vous ainsi qu’il convient à des saints». Éphésiens 5.3
Cette mise en garde n’est pas inutile et peut éviter de nombreux
drames. Ainsi, des études montrent que les jeunes chrétiens, qui
respectent les principes bibliques, sont nettement moins menacés et
ont 98% de chance de ne pas contracter le SIDA
Face à ce constat, la meilleure manière de combattre la maladie
est donc de vivre sainement sa sexualité et en suivant les conseils
bibliques.
a. Abstinence de relations hors du mariage.
b. Fidélité dans le couple et entre partenaires.
Ce comportement élimine tout risque de contamination par cette
voie.
Ceux qui ne suivent pas cette ligne sont en danger et dans ce cas, il
est très important qu’ils se protègent et protègent aussi leur partenaire
sexuel de l’infection en utilisant le préservatif qui permet de mettre
une fi ne barrière entre le virus et eux. Cela ne fait que réduire le
risque, mais ne l’élimine pas. Il n’existe à ce jour aucune autre défense
valable contre le virus Les crèmes, médicaments ou talismans qui
promettent une protection contre le VIH sont totalement ineffi caces.
Pour les femmes infectées et qui sont enceintes, il est possible de
combattre la transmission du virus. En cas de doute, la première
Combattre le Sida...
193
étape est de faire un dépistage volontaire (si possible avant d’être
enceinte). Si la mère est contaminée, il est possible de suivre un
traitement. Après la naissance de l’enfant, il faut le nourrir avec un
allaitement artifi ciel ou alors l’allaiter les quatre premiers mois en
suivant un traitement adapté.
Transfusion sanguine
Le sang d’une personne malade contient beaucoup de virus et
représente un risque important de transmission en cas de transfusions
sanguines (environ 6%). Ainsi, des milliers de personnes ont étés
contaminées par du sang mauvais. Pour ces raisons, il est indispensable
de faire des dépistages du SIDA chez les donneurs de sang et fi déliser
les donneurs qui ont un sang sain. L’État et les services hospitaliers
doivent absolument entreprendre une politique rigoureuse de
prévention et de contrôle du sang, en demandant éventuellement
l’aide des ONG internationales qui luttent contre la maladie.
Comment freiner l’évolution de la maladie dans la
société?
La maladie du SIDA est un grand fl éau pour le monde et en particulier
pour l’Afrique. Sur ce continent, cette maladie fait d’énormes
ravages et il en va de la survie de plusieurs pays qui ne pourront plus
connaître aucun développement si la plupart de leurs habitants sont
malades ou orphelins.
Face à cette situation, il est important que tous les responsables
politiques, les médias, les enseignants, les pasteurs et les hommes
infl uents informent leur entourage et entreprennent des actions contre
cette maladie.
Ces responsables doivent mettre en place une stratégie globale de
prévention de manière à faire reculer le VIH - SIDA.
Le premier axe de combat est de faire tomber l’ignorance en
informant la population de la nature et des dangers de cette maladie
et des manières de dépister le VIH.
Par ailleurs, il est important d’éduquer les jeunes avant l’adolescence
de manière à leur montrer les dangers et conséquences d’une vie
sexuelle insouciante.
Combattre le Sida...
194
Cette formation devrait aussi contenir des conseils par rapport aux
dangers de contamination et les moyens de s’en protéger.
Pour éviter tout exclusion, il est aussi important de lever la honte et le
secret sur cette maladie. Ceux qui sont malades ont besoin d’aide et
il est important d’être solidaire avec les malades et d’avoir de bonnes
attitudes avec eux. Les églises confrontées à ce problème ont une
occasion concrète de mettre en pratique les principes d’assistance
mutuelle. Cela peut s’exprimer par une assistance auprès des malades
et aussi une aide pour les enfants qui sont privés de parents en bonne
santé, et aux veuves qui sont souvent déjà atteintes.
APPENDICE
Vraies et fausses idées sur le SIDA
Le SIDA est une maladie contagieuse mais, heureusement il n’est pas
transmis par les choses suivantes:
• Piqûres de moustiques et autres insectes.
• Poignées de mains.
• Toux ou éternuements.
• Embrassades, baisers.
• Eau de boisson et aliments.
• Bains publics, piscines ou bassins de natation, douches,
• Contact au travail, à l’école, dans les transports en commun.
• Combinés de téléphones.
• Vaisselles (assiettes, verre, cuillères) et autres ustensiles utilisés
en commun.
• Chaises de toilettes, bidets, urinoirs,
• Partage de natte ou de lit (sans contact sexuel).
Combattre le Sida...
195
La contagion du SIDA est favorisée par:
De nombreux facteurs sociaux, culturels, économiques, politiques
et cultuels favorisent la dissémination du SIDA à travers le monde.
Parmi ceux-ci, l’on peut citer:
• La pauvreté et l’ignorance des populations.
• L’absence d’encouragement au projet du couple et de la
famille.
• Les confl its et les guerres qui favorisent les viols et la fragilité
émotionnelles.
• Les relations sexuelles non protégées avec des partenaires
infecté(e)s.
• La prostitution et la multiplication des partenaires sexuels.
• L’explosion démographique.
• Les migrations et l’urbanisation qui déplace les personnes
infectées.
• Les transfusions avec du sang contaminé.
Les conseils pour milieu hospitalier
Utiliser des seringues et aiguilles stériles pour injections.
Diminuer le recours aux médicaments injectables.
Nettoyage et désinfection du matériel à l’eau de javel ou à l’alcool
à 70°.
Protection individuelle: port des gants, de blouses, de lunettes de
protection
Désinfection du matériel contaminé.
Utilisation de matériel stérile.
Le virus du SIDA est détruit par:
L’alcool éthylique (éthanol) à 70° en 3 minutes.
L’eau de javel fraîchement préparée.
La chaleur humide (eau bouillante - autoclave) en 20 minutes
minimum
La chaleur sèche à 170°C (poupinel): en 2 h au moins.
Combattre le Sida...
196
TEXTES DES NOTES
1 Nom qu’on a donné aux camps pour prisonniers d’opinion sous le régime
soviétique.
2 Les chrétiens issus de culture polygames et qui ont plusieurs femmes, doivent
en prendre soin et peuvent exercer des fonctions dans l’église. Cependant, la
polygamie n’est pas un bon modèle. Dans ce sens, ils ne doivent pas prendre
la responsabilité principale d’une communauté.
3 Actes 18.3
4 Quand Jésus sortit de la barque, il vit une grande foule, et fut ému de compassion
pour elle, et il guérit les malades (Matthieu 14:14).
5 Les instituts bibliques et les facultés de théologies sont appelés à construire leur
formation avec cette vision globale en vue d’aider les ministères à répondre
aux besoins spirituels, familiaux, d’entraides sociales et de développements.
6 Mot qui signifi e précisément celui qui est oint.
7 2 Chroniques 1: 5
8 Est-ce trop peu pour vous de paître dans le bon pâturage, pour que vous fouliez
de vos pieds le reste de votre pâturage? De boire une eau limpide, pour que
vous troubliez le reste avec vos pieds? Et mes brebis doivent paître ce que vos
pieds ont foulé, et boire ce que vos pieds ont troublé! (Ézéchiel 34.18-19).
9 Selon certaines sources, on peut penser que toutes les nations de la terre
ont entendu le message de l’évangile, bien qu’il soit possible que certaines
peuplades ne l’aient pas entendu.
10 Dans le chapitre intitulé « La Création et l’exploitation des richesses », on
découvrira que le renouvellement de l’intelligence touche la capacité de créer
des richesses.
11 Hébreux 10 :4
12 Hébreux 10.16
13 Romains 8. 39
14 Galates 5.16
15 Marc 10.17-26
16 Deutéronome 15 et 23 ; Lévitique 25
17 Jean-Claude Guillebaud, «La refondation du monde», Editions du Seuil, 1999,
p. 348
18 Ibid., p. 349
19 Genèse 2.7
20 Lévitique 25. 36-37 ; Deutéronome 23.19-20
21 Deutéronome 15.1-3
22 Lévitique 25
Les notes...
197
23 Lévitique 25.55
24 Robert G. Letourneau, «Dieu dirige mes affaires», Editions de l’Emmanuel,
4è impression, 2001.
25 Deutéronome 88.17-18.
26 «Satan entra dans Juda» (Luc 22:3).
27 Ceux qui nous inondent de publicité fl attent nos désirs charnels pour s’enrichir.
Ainsi, une grande partie des richesses du monde sont utilisées pour de vaines
acquisitions qui n’apportent pas de réels profi ts à l’humanité et l’argent
qui aurait pu servir à combattre la pauvreté ou servir au développement est
gaspillé.
28 L’attitude des opérateurs qui obligent les personnes à utiliser deux cartes par
mois est inadmissible. Un service juste devrait faire payer uniquement l’usage
réel du téléphone (comme cela se fait en Europe).
29 L’une des solutions pour alléger les charge pourrait être de prendre un
téléphone à plusieurs familles ou par quartier. Une personne responsable de
l’appareil pourrait ainsi passer le message ou apporter le téléphone à ceux qui
en ont besoins.
30 Genèse 3 :19
31 On peut aussi profi ter de ces travaux pour prévoir l’écoulement des eaux
utilisées pour l’hygiène et la cuisine.
32 Les moustiquaires sont des tissus de toiles qui ne permettent pas aux insectes
de passer, plusieurs ONG en proposent gratuitement aux familles.
33 SIDA : S= syndrome (ensemble des signes caractérisant une maladie). I =
immuno – (défenses immunitaires de l’organisme). D = défi cience – diminution
de la capacité de défense A = acquise (apparu au cours de la vie).
34 VIH : V = Virus, I = Immunodéfi cience, H = humaine
35 Le virus du Sida est un minuscule disque de 0,1 micron de diamètre, il faudrait
donc en aligner environ 80’000 pour atteindre la longueur d’un grain de riz.
36 Le virus peut se cacher dans le corps humain entre 5 à 10 ans, sans que la
personne ne tombe malade ni ne se doute de rien. Cependant, elle transmet le
virus à d’autres, Même lors d’un contrôle médical, il n’est pas possible de le
détecter dans l’organisme avant un délai de 4 semaines à 6 mois.
37 Les mamelons ayant des blessures et des plaies peuvent favoriser la transmission
du virus à l’enfant.
Les notes...
198
NOTES PERSONELLES
Notes personnelles...
199
Notes personnelles...
200
Notes personnelles.  

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